Dans une lettre ouverte aux mutuelles de l’Isère publiée sur une pleine page de publicité payante dans une partie de la presse locale, les organisations* de défense de la clinique mutualiste ont appelé le mouvement mutualiste isérois à renouer avec ses valeurs et à mettre fin au scandale de la “vente” de la Mut’.

Pourquoi s’adresser aux mutuelles ? Membres de la Mutualité française Isère, elles participaient, jusqu’à octobre dernier, directement ou indirectement par des délégués, au Conseil d’administration du groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, et encore aujourd’hui, directement ou indirectement, à la gestion de la Société immobilière propriétaire des murs du GHM – la société civile immobilière mutualiste de l’Isère (SCIMI). Leurs responsabilités sont donc engagées dans toutes les décisions prises.

Pour le collectif, “il n’y a pas eu de débat approfondi parmi les mutuelles, car la mutuelle Adrea (majoritaire au CA du GHM) a imposé son point de vue sans qu’il soit discuté”.

Des vendeurs qui mettent à l’encan des murs payés par les loyers du GHM

Pour montrer la nature de l’opération, il dénonce une vente organisée sous prétexte d’urgence à un groupe privé lucratif (Doctegestio), mais qui ne profitera nullement au GHM qui ne touchera rien. Mieux, celui-ci devra verser 1,5 million d’euros chaque année à Doctegestio pour “frais de siège” !

Et les organisations* de dénoncer une affaire soigneusement ficelée : “des statuts bricolés à la dernière minute”, des mutuelles « qui vendent des murs qu’elles n’ont quasiment pas payés”, alors que “seuls les loyers du GHM ont payé le remboursement des prêts”, et alors qu’aujourd’hui “plus de 19 millions d’euros prélevés sur les loyers du GHM sont actuellement stockés dans la société immobilière”!

Arguant que “nous sommes aujourd’hui à un tournant”, les organisations signataires* interpellent les mutuelles iséroises en leur rappelant leur engagement mutualiste en les invitant à réagir et “à mettre fin par tous les moyens à cette vente”.

Une démarche qui qui vient s’ajouter à la récente préemption de la Métropole et à l’action judiciaire engagée ces jours-ci devant les tribunaux afin de contribuer à ce que la Mut’ conserve son caractère non lucratif au service de la population. 

* Union de quartier Berriat-Saint-Bruno-Europole ; Collectif des usagers des Cliniques mutualistes ; Les Amis des Cliniques mutualistes de Grenoble.

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