Les représentants des personnels et des collectifs d’usagers de la clinique mutualiste ont été reçus par les élus de Grenoble Alpes métropole. Dont ils attendent la concrétisation des engagements pris.

Espoir et détermination : voilà ce qui caractérise la démarche des opposants à la main-mise lucrative sur la clinique mutualiste. A savoir les représentants du personnel du Groupement hospitalier mutualiste (GHM), l’Union de quartier Berriat-St-Bruno-Europole, le Collectif des usagers des cliniques mutualistes et les Amis des cliniques mutualistes de Grenoble. Selon eux, la situation devrait évoluer rapidement.

A l’issue de la rencontre qu’ils ont eue avec la Métro, ils soulignent avec satisfaction les convergences de vue et, rassurés, affirment : “Nous ne comprendrions pas que la Métro ne préempte pas !” Car cette action est essentielle pour remettre en cause le transfert de l’activité santé à la société immobilière Doctegestio et la vente des murs à Cade-Santé.
Avec la préemption annoncée, la Métropole, qui ne prend aucun risque financier – puisque le GHM continuera de payer un loyer – remettra l’avenir hors des appétits financiers. Un nouveau loyer, plus conforme à la valeur du GHM lui permettra d’assumer plus facilement les investissements indispensables pour les mises aux normes. ”L’équilibre financier du GHM sera ainsi amélioré, les emplois préservés, les soins resteront de qualité et la recherche au sein du GHM gardera une grande renommée”. D’autant que, comme le signale le responsable syndical FO, plusieurs démissions commencent à être enregistrées, notamment parmi l’encadrement.

Déjouer l’arnaque

Il faut rappeler que dans le plan proposé par Doctegestio, Icade-Santé, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, doit acheter les murs du GHM à la SCI des Mutuelles de l’Isère pour 50 millions d’euros, un prix très surévalué. Une somme à laquelle doit être ajoutée le pactole de 19 millions d’euros amassé depuis 15 ans grâce aux loyers du GHM. Ce montant “prélevé sur l’activité doit servir à payer la dette et non à remplir les poches des mutuelles propriétaires qui, depuis 1958, ont mis moins d’un million d’euros dans la SCI”.
Et les intervenants de souligner “qu’au total ce serait 69 millions d’euros d’un patrimoine créé grâce aux efforts des mutualistes de l’Isère et à l’activité du GHM qui passeraient aux mains du privé !”

Une action judiciaire

Deuxième temps de l’offensive, une action judiciaire soutenue par la Ville de Grenoble et la Métro, va être mise en œuvre d’ici quelques semaines pour réintégrer le GHM au sein de l’économie sociale et solidaire. Car le GHM appartient à l’économie sociale et solidaire (ESS) depuis sa création. Son statut d’établissement de santé privé d’intérêt collectif en témoigne. Les principaux critères d’une entreprise de l’ESS sont son utilité sociale, sa vie démocratique, la prise en compte de l’humain dans toutes ses décisions, des emplois de qualité, une gestion autonome et non lucrative, les excédents étant investis pour le développement du projet.
Or, après le transfert de la responsabilité du GHM à deux “pseudo-mutuelles” totalement contrôlées par Doctegestio, société à but très lucratif, le GHM n’appartient plus à l’ESS.

C’est donc une démarche dynamique qui est entreprise afin de bloquer la vente avant d’engager l’action sur le terrain judiciaire. Une affaire à suivre !

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