Clinique mutualiste, riposte engagée

Par Max Blanchard

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Les représentants des personnels et des collectifs d’usagers de la clinique mutualiste ont été reçus par les élus de Grenoble Alpes métropole. Dont ils attendent la concrétisation des engagements pris.

Espoir et détermination : voilà ce qui caractérise la démarche des opposants à la main-mise lucrative sur la clinique mutualiste. A savoir les représentants du personnel du Groupement hospitalier mutualiste (GHM), l’Union de quartier Berriat-St-Bruno-Europole, le Collectif des usagers des cliniques mutualistes et les Amis des cliniques mutualistes de Grenoble. Selon eux, la situation devrait évoluer rapidement.

A l’issue de la ren­contre qu’ils ont eue avec la Métro, ils sou­lignent avec satis­fac­tion les conver­gences de vue et, ras­su­rés, affirment : “Nous ne com­pren­drions pas que la Métro ne pré­empte pas !” Car cette action est essen­tielle pour remettre en cause le trans­fert de l’activité san­té à la socié­té immo­bi­lière Doc­te­ges­tio et la vente des murs à Cade-San­té.
Avec la pré­emp­tion annon­cée, la Métro­pole, qui ne prend aucun risque finan­cier — puisque le GHM conti­nue­ra de payer un loyer — remet­tra l’avenir hors des appé­tits finan­ciers. Un nou­veau loyer, plus conforme à la valeur du GHM lui per­met­tra d’assumer plus faci­le­ment les inves­tis­se­ments indis­pen­sables pour les mises aux normes. ”L’équilibre finan­cier du GHM sera ain­si amé­lio­ré, les emplois pré­ser­vés, les soins res­te­ront de qua­li­té et la recherche au sein du GHM gar­de­ra une grande renom­mée”. D’autant que, comme le signale le res­pon­sable syn­di­cal FO, plu­sieurs démis­sions com­mencent à être enre­gis­trées, notam­ment par­mi l’encadrement.

Déjouer l’ar­naque

Il faut rap­pe­ler que dans le plan pro­po­sé par Doc­te­ges­tio, Icade-San­té, filiale de la Caisse des Dépôts et Consi­gna­tions, doit ache­ter les murs du GHM à la SCI des Mutuelles de l’Isère pour 50 mil­lions d’euros, un prix très sur­éva­lué. Une somme à laquelle doit être ajou­tée le pac­tole de 19 mil­lions d’euros amas­sé depuis 15 ans grâce aux loyers du GHM. Ce mon­tant “pré­le­vé sur l’activité doit ser­vir à payer la dette et non à rem­plir les poches des mutuelles pro­prié­taires qui, depuis 1958, ont mis moins d’un mil­lion d’euros dans la SCI”.
Et les inter­ve­nants de sou­li­gner “qu’au total ce serait 69 mil­lions d’euros d’un patri­moine créé grâce aux efforts des mutua­listes de l’Isère et à l’activité du GHM qui pas­se­raient aux mains du pri­vé !”

Une action judi­ciaire

Deuxième temps de l’offensive, une action judi­ciaire sou­te­nue par la Ville de Gre­noble et la Métro, va être mise en œuvre d’ici quelques semaines pour réin­té­grer le GHM au sein de l’économie sociale et soli­daire. Car le GHM appar­tient à l’économie sociale et soli­daire (ESS) depuis sa créa­tion. Son sta­tut d’é­ta­blis­se­ment de san­té pri­vé d’intérêt col­lec­tif en témoigne. Les prin­ci­paux cri­tères d’une entre­prise de l’ESS sont son uti­li­té sociale, sa vie démo­cra­tique, la prise en compte de l’humain dans toutes ses déci­sions, des emplois de qua­li­té, une ges­tion auto­nome et non lucra­tive, les excé­dents étant inves­tis pour le déve­lop­pe­ment du pro­jet.
Or, après le trans­fert de la res­pon­sa­bi­li­té du GHM à deux “pseu­do-mutuelles” tota­le­ment contrô­lées par Doc­te­ges­tio, socié­té à but très lucra­tif, le GHM n’appartient plus à l’ESS.

C’est donc une démarche dyna­mique qui est entre­prise afin de blo­quer la vente avant d’engager l’action sur le ter­rain judi­ciaire. Une affaire à suivre !

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