C’est le constat en forme d’espoir que font l’Union de quartier Berriat-St-Bruno-Europole, le Collectif des usagers des cliniques mutualistes et les Amis des cliniques mutualistes de Grenoble, à la veille de l’assemblée générale qui doit se tenir le 9 octobre pour statuer sur le transfert de la clinique mutualiste de Grenoble dans les mains du groupe Doctegestio, via deux mutuelles fantoches.

Le conseil d’administration du Groupe hospitalier mutualiste, GHM, a pris, le 6 juillet dernier, la décision de retenir le pire des trois candidats, Doctegestio, pour la reprise du groupement hospitalier mutualiste dont fait notamment partie la clinique mutualiste des Eaux claires.

Hervé Derriennic, Union de Quartier Berriat-St-Bruno-Europole.

Un choix que le collectif refuse. « Nous exprimons notre refus que l’avenir du GHM soit entre les mains de Doctegestio. Nous informons tous ceux qui sont aveuglés par le charme de son patron, combien celui-ci ne tient aucune de ses promesses. Les procès en cours ou déjà perdus sont innombrables. » Car, selon leur enquête, « le groupe a une santé financière très fragile en raison de son endettement important et de sa très faible trésorerie ». Pour ces opposants, c’est « la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf ». Une situation également néfaste aux salariés qui risquent de connaître des réductions d’effectifs par « une maltraitance visant à pousser les gens dehors » comme en témoigne l’expérience de certaines unités du groupe.

Duplicité ?

Les trois organisations dénoncent l’aide publique accordée à Doctegestio par le fonds ICADE, une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (une banque de l’Etat qui détient une grande partie des dépôts du livret A).

Bruno de Lescure, Union de Quartier Berriat-St-Bruno-Europole.

Selon l’offre globale d’achat, Doctegestio rachèterait l’activité santé tandis qu’Icade rachèterait les murs qui sont actuellement la propriété de la société civile immobilière détenue par un consortium de mutuelles (ADREA, MFI, MGEN, MUTEX,…) dans laquelle ADREA (la mutuelle qui vend le GHM) et la MFI sont majoritaires. Une fois propriétaire, Icade continuerait de louer au GHM les locaux comme le fait actuellement la SCIMI. Ce partenariat est donc un élément essentiel de la vente-achat du GHM. « Il est évident que sans Icade, Doctegestio ne peut pas acheter le GHM ! », soulignent les membres des collectifs.

Jean-Philippe Moutarde, Collectif des usagers des cliniques mutualistes.

Il est tout à fait paradoxal de voir un fonds public investir dans ce projet qui va contre la décision du ministère de la Santé qui est engagé par la position du CHU de Grenoble aux cotés de l’AGDUC qui était et demeure candidat à la reprise. Qui va à l’encontre de la volonté unanime exprimée par les trois collectivités territoriales concernées : la Ville de Grenoble, la Métropole et le Département.

Stopper la manoeuvre

« Pour arrêter Doctegestio il faut que le fonds ICADE se retire du projet. » C’est la volonté des collectifs : « Nous avons adressé des courriers au directeur général de la Caisse des dépôts et consignations et au directeur général d’ICADE. Nous demandons aux collectivités territoriales, (Ville, Métropole et Département), d’intervenir dans le même sens. La mairie de Grenoble a adressé un courrier au directeur Général d’ICADE et le président de la Métropole doit rencontrer l’ICADE dans un bref délai. Nous interpellons le maire de Grenoble, le président de la Métropole et le président du Département afin qu’ils confirment leur refus de Doctegestio et qu’ils annoncent fermement leur volonté d’exercer le droit de préemption concernant la vente des murs du GHM. » Précisons que la déclaration d’intention d’aliéner n’a pas encore été déposée comme cela doit être fait pour la vente.

Il y a urgence !

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