La fonction publique vent debout
Par Max Blanchard
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Il y a trop de colère ! Trop d’attaques à la fonction publique ! La quasi totalité de ses organisations syndicales appellent à l’action de 22 mars contre le démantèlement organisé par le gouvernement.
Elles le clament avec force : « Les discussions ouvertes par le gouvernement sur le recours aux contractuels, sur une rémunération au « mérite », sur la baisse des droits à s’organiser des agents, sur la réduction des instances de dialogue social… engagent de profondes remises en cause des missions publiques et accentuent la dégradation des conditions de travail des agent-es. C’est aussi une menace réelle contre le statut général des fonctionnaires et la fin possible d’une Fonction publique au service de l’intérêt général. »
C’est dans ce cadre qu’une journée nationale d’action se déroule le 22 mars, avec manifestations à Grenoble, Bourgoin et Vienne, prologues d’une importante mobilisation. « Il faut défendre le service public car on en a tous besoin ». Chaque jour il fait la preuve de son efficacité malgré les attaques auxquelles il est confronté.
Un sabordage organisé
« On est face à une attaque frontale visant à casser l’intérêt général », s’insurge le responsable de Solidaires. Dans les hôpitaux, « on assiste à une restructuration permanente où convergent austérité, transfert vers le privé, critères de productivité marchands », dénonce Marc Eybert-Guyon (CGT santé). Pour la FSU, Serge Paillard explique que dans son domaine, l’embauche accrue de contractuels correspond à une précarisation accrue de la population. Philippe Beaufort (FO) ajoute que la contractualisation s’accompagne de« moins de dialogue social ! », tout en rappelant que« Macron arrive sur un terrain préparé par ses prédécesseurs ». De son côté, le représentant CFE CGC démontre que « c’est le porte-monnaie des fonctionnaires qui est visé ».
L’indignation est à son comble parmi les salariés du service public . Les témoignages se succèdent. Et quand on traite les fonctionnaires de privilégiés, leur sang ne fait qu’un tour. « On commence à 1300 euros. Quand on a payé son loyer, que nous reste-t-il ? », s’indigne le secrétaire du syndicat FO de la mairie de Fontaine qui évoque la souffrance de ses collègues, la misère rencontrée. Calmement, un responsable Solidaires des finances expose que « le statut est un outil qui permet d’avoir un service public qui soit juste ».
Des propositions justifiées
Pour autant les propositions ne manquent pas : arrêt des suppressions d’emplois et créations statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin ; nouveau plan de titularisation des contractuels ; nouvelles mesures pour combattre la précarité et non favoriser son extension comme le préconise le gouvernement ; dispositions pour faire respecter l’égalité professionnelle ; négociation salariale immédiate pour le dégel de la valeur du point d’indice et l’augmentation du pouvoir d’achat ; abrogation du jour de carence ; pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers ; renforcement du statut général des fonctionnaires et des statuts particuliers…
Pour Fabien Gaget, de la CGT, « on est clairement dans le combat idéologique pour un développement libéral de la société ! Il faut défendre les missions de service public. Il y a beaucoup de colère, les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles, la tension est de plus en plus forte : la large mobilisation réalisée est de bon augure ».
Tous sont d’accord sur le fait que l’histoire n’est pas finie, que Macron n’a pas encore gagné. Le jeudi 22 mars sera une étape importante dans la bataille engagée pour le service public.
Max Blanchard
Jeudi 22 mars, manifestations à Grenoble, départ à 10 heures place de la gare ; Vienne, 14h espace Saint-Germain, et à Bourgoin-Jallieu, départ à 10h30 place Saint-Michel.