Sassenage. La gauche s’oppose au chant « La Strasbourgeoise » le 11 novembre
Par Manuel Pavard
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« Au moment de l’interprétation de La Strasbourgeoise, les élu·e·s de l’opposition de gauche et écologiste du groupe S’unir pour Sassenage ont fait un pas de côté et ont déployé les trois drapeaux de la France, de l’Europe et de l’Allemagne) tandis que dans le public, nous avons tendu un second drapeau européen », raconte Michel Barrionuevo. Pour le militant communiste, tête de liste de Sassenage en commun pour les municipales 2026, la scène survenue ce mardi 11 novembre, devant le monument aux morts de Sassenage, était inévitable.
En cause, l’entêtement du maire Michel Vendra à maintenir le chant La Strasbourgeoise au programme de la cérémonie commémorative du 11 novembre. Une chanson de la revanche, composée après la défaite lors de la guerre franco-prussienne, dans un contexte marqué par la perte de l’Alsace-Lorraine. Un véritable hymne « revanchard et anti-Allemand », fustigent les élus de gauche, qui ne décolèrent pas.
« Rien ne justifie la présence de La Strasbourgeoise »
Ceux-ci ont en effet tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, en amont des commémorations. D’abord lors des questions diverses soumises au maire par le groupe d’opposition, au cours du conseil municipal du 6 novembre. Puis, via une lettre ouverte commune adressée le lendemain à Michel Vendra par les élus de S’unir pour Sassenage et la liste Sassenage en commun.
De fait, « rien ne justifie la présence de La Strasbourgeoise, aux côtés de l’hymne français La Marseillaise et aux côtés de l’hymne européen. Quelles graines d’espérance et d’amitié entre les peuples, en particulier en direction du peuple allemand, un tel chant peut-il semer en 2025 dans le cœur et l’esprit des jeunes Sassenageois ? », s’insurgent-ils.
L’hymne de l’UNI
Pour couronner le tout, La Strasbourgeoise est particulièrement connotée politiquement. « Les enfants des écoles qui ont préparé cette cérémonie, leurs familles et les Sassenageois rassemblés le 11 novembre savent-ils que ce chant d’un autre âge, est depuis une vingtaine d’années l’hymne de l’UNI, organisation universitaire proche des milieux d’extrême droite, antisémites et néonazis ? », s’indignent les militants de gauche et écologistes.

Malheureusement, ces multiples alertes n’ont pas fait fléchir l’édile, qui a assumé jusqu’au bout ce choix aussi anachronique qu’inadapté. Ainsi, La Strasbourgeoise a été « interprétée par le premier adjoint, plusieurs fois candidat de Debout la France, et une membre du personnel communal », ce mardi 11 novembre, déplore Michel Barrionuevo.
Pourtant, concluent S’unir pour Sassenage et Sassenage en commun, « en ces temps où l’horizon géopolitique en Europe et ailleurs est au retour des conflits armés, il est bon de rappeler ce que nos aînés ont voulu pour les peuples au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ». Et de citer la devise de l’Unesco de 1946 : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »


