Roussillon/Beaurepaire. Une quinzaine pour les 80 ans de la Sécurité sociale
Par daniel Oriol
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Anthony Martinez a d’abord présenté cette campagne, affirmant que « celle-ci était bien plus qu’un simple moment de mobilisation, c’est un acte fort, un cri collectif pour défendre et reconquérir notre modèle social ». Pour le secrétaire de l’UL CGT, cette Quinzaine de la Sécurité sociale « s’inscrit dans un contexte politique et social tendu, où les attaques contre nos droits et nos acquis se multiplient ».
« Le climat actuel en France montre clairement que les Françaises et les Français aspirent à un changement profond, a‑t-il souligné. Les gouvernements passent, mais les politiques restent les mêmes : austérité, libéralisme, régression sociale. Et ce sont toujours les classes populaires qui trinquent. Celles et ceux à qui l’on demande de se serrer la ceinture pendant que les plus riches engrangent les profits. »
Et de poursuivre : « Depuis cet été, et plus encore depuis la rentrée, l’inquiétude grandit. Les discours de François Bayrou, les décisions de la macronie, tout cela confirme une chose : cette politique est faite pour les puissants. Elle divise, elle stigmatise, elle affaiblit. Ce jeu dangereux ouvre un boulevard à l’extrême droite, qui n’a qu’à attendre son heure. Le macronisme, c’est le marchepied de l’extrême droite. »
L’histoire de la Sécu « doit être connue de toutes et tous »
Anthony Martinez a également replacé la création de la Sécurité sociale dans son contexte historique, tout en dressant un parallèle avec la situation actuelle : « Il y a 80 ans, la France sortait de la guerre. Le nazisme était vaincu, mais pas éradiqué. Et cette mémoire, pourtant si récente, semble s’effacer. Partout dans le monde, l’extrême droite progresse. Partout, les conflits se multiplient. L’humanité n’a pas su tirer les leçons du passé. »
Le secrétaire de l’UL a aussi rappelé que « le 27 mai 1943, dix-sept personnalités issues de partis politiques et de syndicats (la CGT, la CFTC) fondaient le Conseil national de la Résistance. L’extrême droite, complice du régime de Vichy, en était exclue. Ce n’était pas seulement une organisation de lutte contre l’occupant : c’était une vision pour une France libre, juste, solidaire et de cette vision est né le programme des Jours heureux. »
« Sous l’impulsion d’Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail et militant CGT, la Sécurité sociale est créée. Elle garantit à toutes et tous une protection contre les aléas de la vie : maladie, accident, chômage, vieillesse », a vanté le syndicaliste. Avant de conclure : « Cette histoire doit être connue de toutes et tous. Trop souvent, les salarié·e·s ignorent les origines de la Sécu. C’est pourquoi nous lançons cette campagne : pour faire vivre la mémoire sociale, pour rappeler que c’est un Parti communiste fort et un syndicalisme de masse qui ont permis l’émergence d’une protection sociale de haut niveau. »
Reconstruire un rapport de force dans les entreprises
Cette idée de sécurité sociale où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins est plus que toujours une idée moderne. Toutefois, c’est de moins en moins vrai. La loi de financement de la Sécurité sociale, censée garantir l’équilibre du système, est utilisée depuis des décennies pour imposer des logiques comptables au détriment de la santé publique. Elle ne prend pas suffisamment en compte les recettes, notamment celles perdues par les exonérations de cotisations patronales. Une récente commission sénatoriale menée par Fabien Gay dénonçait ainsi 211 milliards de cadeaux aux entreprises !

Les exonérations de cotisations patronales sont remplacées par l’impôt et la TVA, qui représentent aujourd’hui 50 % des recettes de la Sécu. Or, l’État ne compense pas toujours ces pertes, fragilisant notre système. Alors que nous célébrons les 80 ans de la Sécu, cette Quinzaine est l’occasion de reconstruire un rapport de force dans les entreprises, pour défendre et améliorer notre modèle social envié par les travailleurs d’autres pays.
Rappelons d’ailleurs l’exemple récent édifiant de l’athlète américaine Ariana Ramsey déclarant, surprise, lors des Jeux olympiques de Paris : « Ici, en France, nous avons eu des soins de santé gratuits. C’est fou ! Ce sera mon combat aux États-Unis pour la gratuité des soins médicaux ! »
Voici le programme de cette quinzaine :
- Exposition itinérante : « 80 ans de Sécurité Sociale », du 4 au 17 octobre. L’exposition sera visible à Beaurepaire, Salaise-sur-Sanne et Le Péage-de-Roussillon.
- Réunion publique : « Quelles solutions pour répondre aux difficultés d’accès aux soins ? », le jeudi 2 octobre, à la salle polyvalente de Beaurepaire, à partir de 18 heures.
- Soirée théâtre participative : « Solidairement vôtre », proposée par la troupe OSERA, composée de salarié.e.s de la CAF et de la CPAM, le mardi 14 octobre, à 20 heures, à la salle Baptiste-Dufeu, au Péage-de-Roussillon.