TPE, syndicalisation… la bonne santé de la CGT Isère
Par Maryvonne Mathéoud
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Dans son intervention, Nicolas Benoit, secrétaire départemental de la CGT, a remercié les nombreuses organisations présentes ainsi que les quelque 250 participants à cette soirée festive, ce jeudi 16 janvier. La formule adoptée cette année était celle d’un banquet populaire et un concert.
Le représentant syndical a également décrit la terrible catastrophe causée à Mayotte par le cyclone Chido, le 14 décembre dernier. « La situation que traversent les Mahorais est dramatique et les services de l’état sont dépassés, voire inopérants », dénonce-t-il. « La solidarité de la CGT s’est très vite organisée, à ce jour près de 100 000 euros ont été récoltés par divers circuits », poursuit-il.
Puis, Nicolas Benoit est revenu sur l’année 2024. « L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, suite au score inédit de l’extrême droite française, atteignant les 30 % aux élections européennes, a été un choc. » Il rappelle le sursaut de la gauche qui, grâce à la création du NFP et à l’implication de la société civile et des organisations syndicales, a permis d’empêcher le RN d’arriver au pouvoir. Le secrétaire de l’UD fustige par ailleurs le refus du président Macron de nommer un Premier ministre de gauche.
Dans la période, Nicolas Benoit égrène les reculs : salaires bloqués, pouvoir d’achat comprimé, emplois détruits ou menacés par dizaines de milliers, services publics au régime sec. Mais aussi les nombreuses luttes qui ont eu lieu en 2024, comme à Vencorex avec 63 jours de grève, à la clinique du Dauphiné… Sans oublier de citer les élections dans les très petites entreprises (TPE) où la CGT conforte sa première place avec 27,64 % (+ 1,33 point), devant la CFDT 14,86 % (-1,60), l’UNSA 14,38 % (-1,51) et FO 11,69 % (-2,15), malgré la faible participation des salariés. A noter que la CGT progresse fortement dans le collège cadre de ces élections, à +4,7 %, en deuxième position derrière la CFE-CGC.
Nicolas Benoit souligne en outre que les moyens existent pour satisfaire les revendications de la CGT. Il indique que 98 milliards d’euros sont reversés aux actionnaires du CAC 40 alors que seulement 3 milliards pourraient assurer la remise en cause de la réforme des retraites. Il rappelle la demande l’abrogation de la réforme Borne qui porte l’âge légal de la retraite à 64 ans. Abrogation d’autant plus nécessaire que « selon l’INSEE, l’espérance de vie en bonne santé en France a reculé de 67 à 64,2 ans pour les femmes et de 65,6 à 63,6 ans pour les hommes ». Dans un pays où la fortune de Bernard Arnault est estimée 46,9 milliards d’euros, soit l’équivalent de 2,6 millions d’années d’un salaire au niveau du SMIC.
Autre scandale : chaque année, l’État verse 200 milliards d’euros d’argent public aux grandes entreprises. « Avec cette somme, on pourrait, par exemple, créer plus de cinq millions d’emplois au salaire moyen de 39 800 euros brut par an », note Nicolas Benoit, qui évoque également les attaques perpétrées contre la Sécurité sociale dont on célèbre cette année le 80e anniversaire.
Cette année, la CGT fête ses 130 ans. Nicolas Benoit revient sur la vie de deux figures de la CGT, Lucie Baud et Émilie Romanet, qui ont marqué les luttes du syndicat en Isère, au début du XXe siècle. Et le secrétaire de l’UD de conclure : « La CGT reste frontalement opposée à la guerre, qui ne sert que les puissants, et radicalement hostile aux organisations fascistes. Elle est profondément internationaliste. »
1500
salariés
(au moins) ont fait le choix de rejoindre la CGT Isère en 2023 et 2024, selon les estimations de l’union départementale.