Fontaine. Rassemblement contre l’expulsion d’une famille
Par Edouard Schoene
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Ce rassemblement était organisé par RESF Fontaine, le conseil local FCPE du Collège J.Vallès, l’association des parents d’élèves et personnels du collège G.Philipe, la FCPE 38, l’Intersyndicale « Enfants migrant.e.s à l’école » (FSU, SUD, CNT, CGT), DAL 38, Groupe solidarité de la paroisse catholique Saint Michel du Drac.
Tandis qu’une délégation de parents d’élèves rencontrait M. Longo, maire de Fontaine, une série d’intervenants prenaient la parole.
RESF Fontaine :
La famille est hébergée depuis dix ans à Fontaine. Une audience pour expulsion se tiendra le 27 janvier. « Sachez que ceci intervient tandis que deux centres d’hébergement ont été fermés par la municipalité de Fontaine depuis 2020. »
Santiago, FCPE collège :
Au collège on connait bien la famille. La FCPE est censée parler d’enseignement, pas de logement. Mais être scolarisé exige d’être logé. « Un toit c’est un droit. »
L’assistance crie « non, non non ! aux expulsions ! »
Serge Huet , paroisse catholique Saint Michel du Drac :
Depuis dix ans nous, catholiques, aidons cette famille musulmane. Au départ nous les avons aidés pour se meubler et faire face aux besoins élémentaires. Aujourd’hui ils n’ont pas droit au travail. L’aîné de la famille a enfin ses papiers, un travail, un logement. Cette famille macédonienne est associée à nos rencontres régulières. Nous lutons pour l’intégration de la famille dans notre société alors que d’autres agissent pour la désintégration.
RESF :
Le fils aîné a un emploi très très précaire , avec un revenu de 500€ et sur cette base la ville veut expulser la famille jugeant qu’elle a de quoi faire face pour vivre et se loger. C’est inacceptable.
Marie, pour l’Intersyndicale enfants migrants.
Nous avons la responsabilité d’offrir de bonnes conditions d’études et de mobiliser pour améliorer ces conditions d’études. Nous avons également à nous préoccuper que tous nos élèves bénéficient de conditions de vie digne, ce qui est loin d’être le cas. En France fin 2022, 42 000 enfants sans domicile fixe ; 2000 à 3000 enfants dorment dans la rue la nuit. 450 enfants à la rue, en squats,.. dans l’agglo à Grenoble, essentiellement de familles sans papiers. Depuis la rentrée chaque semaine une école de plus accueille des enfants sans logements. Pour les mineurs à la rue, les raisons sont essentiellement la durée d’instruction des dossiers. La mairie de Fontaine s’illustre par la volonté d’expulsion de la famille.
Droit au logement
Seul le rapport des forces fera évoluer les choses, en particulier pour faire respecter le droit inconditionnel à un logement, pour toute personne sur le sol de notre pays. C’est l’article 243–2 du code de l’action sociale et des familles de 2012. Exigeons que ce droit attaqué par les gouvernements récents, soit appliqué. Il peut être appliqué puisque pour 300 000 personnes sans abri, sans logement, il y a 3,3 millions de logements vacants (or bureaux libres,…). Nous demandons aux maires de prendre des arrêtés anti-expulsion et de procéder à des réquisitions de logements vides, sur la base de trois lois existantes, sachant que les propriétaires sont indemnisés.
A l’issue du rassemblement la délégation qui a rencontré le maire a annoncé qu’il avait précisé que, si expulsion ildevait y avoir, elle ne se ferait pas avant la fin de la trêve hivernale. Le maire s’est engagé à accompagner les deux enfants majeurs pour trouver un logement.