Fontaine. Rassemblement contre l’expulsion d’une famille

Par Edouard Schoene

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À la nuit tombé, devant l'hôtel de ville, la solidarité.
Lundi 13 janvier des dizaines de personnes se sont réunies devant la mairie de Fontaine pour dire « Non à l’expulsion de la famille M ! ».

Ce ras­sem­ble­ment était orga­ni­sé par RESF Fon­taine, le conseil local FCPE du Col­lège J.Vallès, l’association des parents d’élèves et per­son­nels du col­lège G.Philipe, la FCPE 38, l’Intersyndicale « Enfants migrant.e.s à l’é­cole » (FSU, SUD, CNT, CGT), DAL 38, Groupe soli­da­ri­té de la paroisse catho­lique Saint Michel du Drac.

Tan­dis qu’une délé­ga­tion de parents d’élèves ren­con­trait M. Lon­go, maire de Fon­taine, une série d’intervenants pre­naient la parole.

Au fil des inter­ven­tions.

RESF Fon­taine :
La famille est héber­gée depuis dix ans à Fon­taine. Une audience pour expul­sion se tien­dra le 27 jan­vier.  « Sachez que ceci inter­vient tan­dis que deux centres d’hébergement ont été fer­més par la muni­ci­pa­li­té de Fon­taine depuis 2020. »


San­tia­go, FCPE col­lège :
Au col­lège on connait bien la famille. La FCPE est cen­sée par­ler d’enseignement, pas de loge­ment. Mais être sco­la­ri­sé exige d’être logé. « Un toit c’est un droit. »


L’assistance crie « non, non non ! aux expul­sions ! »

Serge Huet , paroisse catho­lique Saint Michel du Drac :
Depuis dix ans nous, catho­liques, aidons cette famille musul­mane. Au départ nous les avons aidés pour se meu­bler et faire face aux besoins élé­men­taires. Aujourd’hui ils n’ont pas droit au tra­vail. L’aîné de la famille a enfin ses papiers, un tra­vail, un loge­ment. Cette famille macé­do­nienne est asso­ciée à nos ren­contres régu­lières. Nous lutons pour l’intégration de la famille dans notre socié­té alors que d’autres agissent pour la dés­in­té­gra­tion.

RESF :
Le fils aîné a un emploi très très pré­caire , avec un reve­nu de 500€ et sur cette base la ville veut expul­ser la famille jugeant qu’elle a de quoi faire face pour vivre et se loger. C’est inac­cep­table.



Marie, pour l’Intersyndicale enfants migrants.
Nous avons la res­pon­sa­bi­li­té d’offrir de bonnes condi­tions d’études et de mobi­li­ser pour amé­lio­rer ces condi­tions d’études. Nous avons éga­le­ment à nous pré­oc­cu­per que tous nos élèves béné­fi­cient de condi­tions de vie digne, ce qui est loin d’être le cas. En France fin 2022, 42 000 enfants sans domi­cile fixe ; 2000 à 3000 enfants dorment dans la rue la nuit. 450 enfants à la rue, en squats,.. dans l’agglo à Gre­noble, essen­tiel­le­ment de familles sans papiers. Depuis la ren­trée chaque semaine une école de plus accueille des enfants sans loge­ments. Pour les mineurs à la rue, les rai­sons sont essen­tiel­le­ment la durée d’instruction des dos­siers. La mai­rie de Fon­taine s’illustre par la volon­té d’expulsion de la famille.


Devant l’hô­tel de ville de Fon­taine.

Droit au loge­ment
Seul le rap­port des forces fera évo­luer les choses, en par­ti­cu­lier pour faire res­pec­ter le droit incon­di­tion­nel à un loge­ment, pour toute per­sonne sur le sol de notre pays. C’est l’article 243–2 du code de l’action sociale et des familles de 2012. Exi­geons que ce droit atta­qué par les gou­ver­ne­ments récents, soit appli­qué. Il peut être appli­qué puisque pour 300 000 per­sonnes sans abri, sans loge­ment, il y a 3,3 mil­lions de loge­ments vacants (or bureaux libres,…). Nous deman­dons aux maires de prendre des arrê­tés anti-expul­sion et de pro­cé­der à des réqui­si­tions de loge­ments vides, sur la base de trois lois exis­tantes, sachant que les pro­prié­taires sont indem­ni­sés.


A l’issue du ras­sem­ble­ment la délé­ga­tion qui a ren­con­tré le maire a annon­cé qu’il avait pré­ci­sé que, si expul­sion ilde­vait y avoir, elle ne se ferait pas avant la fin de la trêve hiver­nale. Le maire s’est enga­gé à accom­pa­gner les deux enfants majeurs pour trou­ver un loge­ment.

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