Bourgoin-Jallieu. Photowatt en grève
Par Didier Gosselin
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La rencontre, jeudi 10 octobre, des délégués syndicaux de Photowatt avec la direction de Carbon a été très mal vécue, mettant le feu aux poudres. Les salariés, en grève depuis ce lundi 14 octobre, veulent peser sur les choix à venir et défendre leur outil de travail.
Sabir Ramic, délégué CGT de Photowatt ne décolère pas, dénonçant l’attitude irresponsable de la direction de Carbon, incapable de présenter un plan de développement construit et financé : « Non seulement leur plan est vide, mais nous avons surtout l’impression que l’on se moque de nous, tant du côté d’EDF que de Carbon. » De fait, aucune réponse précise ni garantie sociale n’ont été apportées lors de cette rencontre.
« Nous sommes à bout, soumis à un insupportable stress psychologique et social depuis des mois, et c’est ce ras-le-bol qui s’exprime aujourd’hui, où 99,9 % des salarié·e·s sont en grève », insiste Sabir Ramic.
« La place de Photowatt dans la filière photovoltaïque française »
Alors qu’EDF a décidé de brader Photowatt à la start-up Carbon, celle-ci ne s’intéresse en effet qu’à son propre intérêt. Elle prévoit ainsi de déstructurer la production en fonction de ses besoins sans prendre en compte l’intérêt général ni la nécessité d’avoir une vision de long terme et répondant à la fois aux besoins sociaux, avec une énergie décarbonée accessible à tous, et aux enjeux de la transition énergétique préservant la planète.
Les salarié·e·s et leurs délégués syndicaux sont méfiants et décidés à se battre. Ils pourront s’appuyer sur les élu·e·s du Nouveau Front populaire, qui ont demandé aux préfets de Région et de l’Isère « que l’État s’engage de manière forte à soutenir la filière photovoltaïque, notamment au travers d’investissements fléchés s’appuyant sur des mesures législatives et réglementaires ambitieuses permettant de lutter contre le dumping social et favorisant la production et l’achat de panneaux français. EDF ENR doit également communiquer sur sa stratégie à moyen et long terme et sur la place de Photowatt dans la filière photovoltaïque française », exigent-ils.
Les élu·e·s réclament en outre « la mise en place au plus vite d’un comité de pilotage réunissant les élus du territoire, les représentants syndicaux, les représentants de Photowatt, d’EDF ENR et de l’entreprise Carbon ainsi que les services de l’État ».
Photowatt peut se développer dans le cadre d’une filière photovoltaïque, les besoins existent largement. La bataille qui s’engage vise, avec une participation toujours plus consciente des salariés et des populations, ainsi que le soutien des élus, à imposer des choix de gestion, économiques, stratégiques, financiers, répondant à ces besoins !