Fontaine. 8 mai 1945, la commémoration d’après de la section communiste

Par Travailleur Alpin

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À l’issue de la cérémonie officielle, la commémoration s’est poursuivie par le dépôt d’une gerbe de la section communiste de Fontaine rive gauche.

Le maire de Fontaine a refusé la participation des communistes à la commémoration officielle de la victoire contre le nazisme. Une attitude cohérente avec le refus de rendre hommage aux résistants communistes assassinés par la Gestapo et les collaborateurs pétainistes.

Depuis la loi du 7 mai 1946, les communistes de la section PCF de Fontaine, en l’honneur de leur combat jusqu’à la capitulation nazie, participent et honorent cette mémoire par un dépôt de gerbe au monument aux Morts de la commune. Depuis la Libération et jusqu’en 2020, Fontaine a été dirigée par des maires communistes: Julien Touche, Léon Pinel, Louis Maisonnat, Yannick Boulard, Jean-Paul Trovero. En pleine pandémie du COVID, Franck Longo est devenu maire de cette commune. L’engagement et la détermination des communistes dans la poursuite du combat contre le fascisme demeurent intacts.

Willy Pepelnjak et Renaud Lugli, co-secrétaires de la section du PCF de Fontaine rive gauche du Drac, ont écrit au maire de la commune afin de pouvoir déposer une gerbe et d’intégrer cette demande au niveau du service du protocole.

La réponse de Franck Longo s’appuie sur une brochure du ministère de l’Intérieur s’inspirant du décret n°89-655 du 13 septembre 1989 pour refuser d’intégrer le dépôt de gerbe du PCF à la cérémonie : « durant une cérémonie officielle, le dépôt de gerbes doit être limité aux seules autorités publiques ainsi qu’aux organisations d’anciens combattants afin de conserver le caractère unanime et non partisan de l’hommage rendu à la nation par ses membres. Les partis politiques, les syndicats ou encore les cultes n’ont pas vocation à déposer une gerbe durant la cérémonie mais peuvent le faire librement, comme chaque citoyen, à l’issue de la séquence officielle ». 

Avant que la commémoration ne commence, Michel Barrionuevo,  a  interpelé Franck Longo pour lui dire : « lorsque l’on s’appuie sur une loi, cette loi se doit d’être totalement respectée. Vous avez deux de vos adjoints présents et le port de l’écharpe tricolore avec glands à franges d’argent est admis seulement lorsque l’adjoint est amené à vous remplacer, je demande à ce qu’il n’y ait qu’une seule écharpe par collectivité ». Le maire a répondu qu’il vérifierait,  rappelons-lui qu’il s’agit  des articles L.2 122-17 et L.2 122-18.

Lorsque le maître de cérémonie a annoncé la fin de la commémoration officielle, Willy Pepelnjak et Maryline Fily ont déposé la gerbe de la section de Fontaine du Parti communiste français.

intervention

Willy Pepeljnak, co-secrétaire de la section communiste de Fontaine, a prononcé une intervention pour honorer la mémoire des combattants de la Résistance.

Dans son intervention devant les ami·e·s et camarades qui constituaient les trois quarts du public présent, Willy Pepelnjak a déclaré : « Nous avons été empêchés de participer à la cérémonie officielle pour rendre hommage à tous ceux qui participèrent à la victoire contre le fascisme dont les communistes, le parti des fusillés, les FTPF sa branche armée, les FTM-MOI, les Résistants. Dans la période que nous vivons, il est nécessaire de rester vigilants au vu de ce qui se passe actuellement dans notre commune. Alors que tant de monde déclare l’importance de ne pas oublier, nous sommes surpris que l’école Danielle Casanova, dirigeante communiste, femme hors du commun, morte en déportation ait été débaptisée ! Qu’en outre, la cérémonie consacrée aux deux résistants FTP-MOI Antoine Polotti et Marco Lipzyck, dit commandant Lenoir, l’un fusillé sur place avenue Jean Jaurès, l’autre mort au Désert de l’Écureuil à Seyssinet-Pariset, ait été rayée du calendrier fontainois depuis l’arrivée de monsieur Longo. Il me semble difficile de ne pas oublier sans rappel régulier que c’est ce que l’on nomme, le travail de mémoire. Je conclurai ces quelques mots par une citation d’un grand intellectuel de droite, François Mauriac prononçant cette phrase célèbre : « Seule la classe ouvrière est restée dans sa masse fidèle à la patrie profanée ! » Cet homme honnête rend un vibrant hommage détourné au Parti communiste français, le grand parti des travailleurs ! »

Michel Barrionuevo

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