Les membres du collectif Touche pas à ma Mut toujours déterminés à empêcher le pillage des caisses de la clinique mutualiste.

Le 4 mai à Grenoble, le collectif Touche pas à ma Mut’ alertait une nouvelle fois sur les pratiques de M. Bensaid, patron du groupe Avec, mis en examen pour détournement de fonds public et de prise illégale d’intérêts.

Dans une lettre datée du 11 avril dernier, M. Bensaid s’est adressé par courrier à Paul de Rosen, président du conseil d’administration du Groupe hospitalier mutualiste (centre hospitalier la Mut). Le GHM, écrit ainsi M. Bensaid « a consenti plusieurs prêts à la mutuelle Doctocare en 2022. Le montant restant à rembourser à ce jour se monte à 6,5 M€. » Précisons que cette somme devait être remboursée au 31 décembre de l’année dernière. M. Bensaid poursuit : « Je souhaite vous informer par ce courrier d’une modalité le permettant. La mutuelle Doctocare rembourserait immédiatement les 6,5M € de prêts octroyés, en vendant à l’UMG-GHM, pour le montant de cette créance, l’usufruit temporaire portant sur l’actif immobilier « la maison de Roses », Ehpad situé à Valenciennes (Nord) ». Ainsi le groupe s’autorise à ne pas rembourser la clinique mutualiste en faisant miroiter un loyer annuel de 720 000 euros qui serait versé à la Mut pendant 9 ans. Dans l’hypothèse, bien sûr, où le groupe Avec n’aurait pas fait faillite entre temps.

Quatre administrateurs sur 12, qui ont pris par au vote du récent CA ont donné leur accord. En dehors de la légalité de ce vote, on peut s’interroger sur les motivations d’administrateurs qui renoncent à 6,5 millions d’euros, lesquels sont  immédiatement dus à l’établissement qu’ils dirigent.

Le syndicat FO et les intervenants qui présentaient ce nouveau chapitre de la crise que traverse la Mut alertent les pouvoirs publics et les élus sur le besoin impérieux de faire payer les dettes au groupe Avec pour assurer l’avenir de la Mut. Celle-ci a comme objectif une progression de 13 à 15% du chiffre d’affaire en 2023, objectif inatteignable sans des moyens financiers. Thierry Caron (FO) souligne que 25% des activités de chirurgie étaient réalisées par les demandes des urgences qui ne sont, à ce jour, plus ouvertes 24h/24.

En conclusion, les associations et syndicat demandent « solennellement au gouvernement, s’il décidait de venir en aide au groupe Avec via l’URSSAF, l’ARS ou le CIRI qu’il exige en contrepartie le remboursement immédiat des prêts auxquels a été contraint le GHM et le transfert de la gestion du GHM à un administrateur provisoire. Ils demandent également le démembrement du groupe Avec pour mettre fin au système de financement par virement de trésorerie d’un établissement à l’autre mis en place à l’échelle nationale par Bernard Bensaid ».

 

Huit parlementaires s’adressent au ministère

Ce 4 mai, huit parlementaires (*) publiaient une lettre ouverte au ministre de la Santé pour dénoncer « les agissements du groupe privé Avec qui gère de nombreux établissements dans le secteur de la santé et du médico-social ». Ils demandent « que la justice continue son travail d’investigation, que l’Etat réagisse dès à présent pour préserver les empois aujourd’hui menacés, pour assurer la continuité des prestations délivrées auprès des bénéficiaires et pour que les patients et bénéficiaires ne se retrouvent pas à leur tour directement impactés et laissés pour compte ».

* Elisa Martin (LFI-Nupes Isère), Christophe Naegalen (LIOT Vosges), Hubert Wulfranc (PCF-NUPES Seine-Maritime), Emile Bonnivard (LR Savoie), Florian Chauche (LFI-Nupes territoire de Belfort), Bastien Lachaud (LFI-Nupes Seine-Saint-Denis), Charlotte Leduc, (LFI-Nupes Moselle), Muriel Lepvraud (LFI-Nupes Côtes d’Armor).

A lire sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Société »

Retrouvez les derniers dossiers de notre rubrique "Société"

Oisans. La montagne face au réchauffement climatique

Pour l’heure, la réponse des stations, c’est plus beau et (beaucoup) plus cher. Il faut pourtant se résoudre à une réduction progressive de l’impact du ski. Et imaginer de nouvelles pistes, celles d’un avenir. On n’en est pas encore tout à fait là.

0 commentaire

Jeux de société. Pour se détendre, se rencontrer, se stimuler… mais bien plus encore

Le Monopoly était à l’origine un jeu de dénonciation des rentiers… Comme quoi ! Il se crée chaque année des centaines de jeux de société. La France – et même Grenoble – occupe une place de premier plan dans cette filière créative.

0 commentaire
Amandine Demore, première adjointe au maire d'Echirolles, conseillère départementale de l'Isère.

Violences urbaines. « Nous avons beaucoup discuté avec les habitants ; ce dialogue, nous allons le poursuivre »

La ville d’Échirolles a été relativement épargnée par les violences urbaines de la fin du mois de juin. Et ce n’est pas par hasard. Une volonté de dialogue, un engagement sur le terrain, des politiques municipales de long terme… Reste que tout ne dépend pas de décisions locales. Amandine Demore, première adjointe au maire, nous livre son sentiment.

0 commentaire

Pin It on Pinterest