Eybens. Hommage à Pierre Raffin-Dugens, militant pacifiste

Par Edouard Schoene

/

Image principale
Le 11 novembre, à Eybens, une cérémonie pacifiste.

Vendredi 11 novembre à l’initiative de l’association de la Libre Pensée, de l’Association des amis de Jean-Pierre Raffin-Dugens, de la Fédération nationale laïque des monuments pacifistes et du maire d’Eybens, se tenait un vingtième rassemblement à la mémoire d’un illustre élu d’Eybens.

Il reve­nait à Pas­cal Cos­ta­rel­la, res­pon­sable de la Libre pen­sée, de pro­non­cer un dis­cours.
« On sait que la pre­mière guerre mon­diale a vu des mil­lions d’hommes se battre et mou­rir dans les tran­chées. On sait aus­si que dans toutes les armées impli­quées, des sol­dats ont péri sous les balles de pelo­tons d’exécution, accu­sés le plus sou­vent de muti­la­tions volon­taires, d’abandon de poste ou de refus d’obéissance en pré­sence de l’ennemi. Ces exé­cu­tions ont été faites à la demande de juri­dic­tions mili­taires d’exception, voire d’officiers ayant agi de façon tota­le­ment arbi­traire en dehors de tout cadre légal. Des pays comme le Royaume-Uni ont recon­nu l’injustice qui a frap­pé ces hommes, la France n’a jusqu’à pré­sent pris aucune mesure offi­cielle en ce sens alors même que le nombre des vic­times est très éle­vé, au mini­mum 639 recon­nus offi­ciel­le­ment par l’armée elle-même dont les 13 fusillés pour l’exemple du dépar­te­ment de l’Isère. »  Pierre Raf­fin Dugens, né le 3 décembre 1861 à Saint-Pierre‑d’Allevard (Isère), mort le 26 mars 1946 à Eybens (Isère) fut ouvrier puis ins­ti­tu­teur ; mili­tant socia­liste, il par­ti­ci­pa à la confé­rence de Kien­thal, com­mu­niste puis trots­kyste ; dépu­té socia­liste de l’Isère de 1910 à 1919. Le Maî­tron (dic­tion­naire du mou­ve­ment ouvrier) rap­pelle que Raf­fin-Dugens, «  salua avec enthou­siasme la révo­lu­tion bol­ché­vique et son mot d’ordre de paix immé­diate. Il adhé­ra donc un des pre­miers au comi­té de la IIIe Inter­na­tio­nale. Il défen­dit les mutins de la mer Noire qui ‘’ont eu rai­son de se révol­ter’’ et qui ‘’font bien de conti­nuer’’, cria-t-il, parce que ‘’la guerre de Rus­sie est incons­ti­tu­tion­nelle’’ ».
monument

Il existe quelques monu­ments aux morts, en France, qui expriment clai­re­ment une opi­nion oppo­sée à la guerre ; ils contrastent avec ceux qui sont cen­trés sur la glo­ri­fi­ca­tion des héros morts pour leur patrie. Ain­si à Gen­tioux (Creuse).

Pas­cal Cos­ta­rel­la a tenu à insis­ter cette année sur l’importance de l’aboutissement de la loi votée à l’assemblée natio­nale en jan­vier 2022 por­tant réha­bi­li­ta­tion col­lec­tive de tous les fusillés pour l’exemple. Cette loi doit pas­ser très pro­chai­ne­ment au sénat. Guillaume Gon­tard, séna­teur, sou­li­gnait quant à lui l’importance du vote au Sénat sans modi­fi­ca­tion du pro­jet voté par l’Assemblée natio­nale en pre­mière lec­ture. Pas­cal Cos­ta­rel­la a conclu son inter­ven­tion sur l’actualité.
« A l’heure où le monde et par­ti­cu­liè­re­ment l’Europe connaît à nou­veau le bruit des canons, l’Union paci­fiste de France et la Libre pen­sée, fidèles à leurs idéaux et aux inté­rêts des peuples, ont déci­dé de faire de ce 11 novembre, un moment de mobi­li­sa­tion contre la guerre, contre toutes les guerres. Elles apportent leur sou­tien à tous les déser­teurs et mutins de toutes les armées de tous les pays qui refusent de ver­ser le sang des autres. Elles sou­tiennent leur droit d’être accueillis et pro­té­gés en tant que réfu­giés. A l’heure où les canons tonnent de plus belle en Europe, un conti­nent qui n’a jamais connu réel­le­ment la paix depuis 1945 et où les lob­bys mili­ta­ro-indus­triels empochent des mil­liards de béné­fices en fond publics sur le sang ver­sé par les peuples que l’on dresse les uns contre les autres, la Libre Pen­sée clame, encore et tou­jours : A bas la guerre ! Mau­dites soient toutes les guerres ! Paix immé­diate en Ukraine et en Rus­sie ! Nous ne sommes ni dans le camp de Pou­tine, ni dans celui de l’OTAN ! La paix est l’avenir des peuples du monde entier ! »
L’hommage s’est pour­sui­vi dans l’après midi par une pro­jec­tion du film docu­men­taire d’Alain Moreau et Patrick Cabouat, Fusillés pour l’exemple. Un apé­ri­tif convi­vial a conclu ces ren­contres.
apéritif

Partager cet article

Avant de partir

Votre soutien compte pour nous

Le Travailleur alpin vit depuis 1928 grâce à l’engagement de ses lecteurs. Aujourd’hui encore, ce média propose un autre regard sur vos espoirs, vos luttes, vos aspirations. Une voix unique dans la presse d’information départementale.

Pour protéger l’indépendance du Travailleur alpin, assurer son développement, vos dons nous sont précieux – nous assurons leur traitement en partenariat avec la fondation l’Humanité en partage.

Merci d’avance.

Faire un don défiscalisé maintenant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *