Voreppe. Le succès de la CGT aux élections professionnelles chez Radiall France
Par Luc Renaud
/

Radiall, une entreprise métallurgique qui fabrique des connecteurs pour le médical, le spatial ou l’aéronautique, installée à Voreppe, où travaillent quelque quatre cent salariés. A Voreppe, mais pas uniquement : le groupe emploie 1300 salariés et 3000 à travers le monde. Autre fait marquant, la société est dirigée par Pierre Gattaz, ancien dirigeant du Medef.
À l’Isle-d’Abeau, la CGT obtient un siège au CSE
Radiall, c’est aussi un net succès de la CGT lors des dernières élections professionnelles. Globalement, dans les quatre sites français – le siège à Aubervilliers en région parisienne et les trois sites de production : Voreppe, l’Isle‑d’Abeau et Chateau-Renault non loin de Tours – le syndicat est passé de 18,66 % à 46,95 % des suffrages exprimés de 2022 à 2025. Avec pourtant une participation en baisse dans le premier collège, celui des ouvriers et employés : « le passage au vote électronique obligatoire réduit le nombre de votants à ceux qui disposent d’un ordinateur et n’hésitent pas à s’en servir », note Yoann, secrétaire du syndicat de Voreppe et délégué syndical central CGT. Le syndicat devient ainsi la première organisation syndicale devant la CFE-CGC, l’UNSA et Sud alors qu’il occupait la quatrième place il y a trois ans.
Les raisons de ce succès ? Yoann nous explique. « Avec l’union syndicale départementale de la métallurgie, nous avons beaucoup travaillé sur le site de l’Isle‑d’Abeau. » Le résultat, c’est que la CGT a pu présenter une liste dans le premier collège – ce qui n’est pas le cas en 2022 où l’UNSA était seul en lice – et y a obtenu 20,4 % des suffrages.
L’image du syndicat évolue parmi les cadres
Du changement également à Château-Renault. Là, c’est la réunification syndicale qui est à l’oeuvre : des membres du syndicat Sud ont rejoint la CGT. La CGT s’est ainsi trouvée la seule organisation syndicale en capacité de présenter des listes dans les trois collèges. Situation certes « confortable » du point de vue du résultat, mais aussi significative. « Cela impacte le résultat global, se réjouit Yoann, mais ce qui est aussi important pour nous, c’est le vote du troisième collège, celui des cadres : bien que la CGT ait été seule à se présenter, le taux de participation a été de 72 % ; l’image de la CGT chez les cadres est en train d’évoluer positivement. » Décisif pour l’avenir, dans une entreprise où, comme dans beaucoup d’autres, le poids relatif du troisième collège s’accroit régulièrement.
Forte de ces résultats, la CGT va porter ses efforts sur la syndicalisation. « Que davantage de salariés participent à la réflexion et à l’action syndicales, ce serait positif pour tout le monde », relève Joann. Les sujets ne manquent pas. Dans l’immédiat, celui des négociations annuelles obligatoires qui se dérouleront au printemps prochain. « Nous allons faire le tour des ateliers et des bureaux. » Et, à plus long terme, les modalités de l’extension de l’usine de Voreppe. Radiall a décidé de construire un nouvel atelier à Centr’Alp à Saint-Jean-de-Moirans, et de développer son site de Voreppe en utilisant les surfaces libérées. Un investissement sur lequel les salariés auront à se faire entendre en termes d’efficacité du nouvel équipement, d’emploi et de conditions de travail.


