Rives. Grève historique des salariés de la MJC
Par Travailleur Alpin
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La MJC de Rives, c’est l’accueil de loisir enfance-jeunesse qui prend en charge les enfants de 3 à 12 ans les mercredis, mais aussi des dizaines d’activités réalisées pour petits et grands : yoga, gymnastique, modern jazz, arts… et des animations majeures comme le carnaval.
On peut donc dire que dans la commune, c’est une véritable institution. Une institution qui est aujourd’hui en danger.
Les salariés tirent la sonnette d’alarme
Ils étaient présents mercredi 5 novembre, en dehors de leur temps de travail, pour informer et échanger avec les familles venant chercher leurs enfants au centre des 3 fontaines. Un préavis de grève, inédit, a été déposé pour le mercredi 19 novembre.
Pour Jean-Baptiste, délégué du personnel, l’heure est grave : « Face à l’augmentation des coûts de tous les côtés et au gel – voire à la baisse – des financements publics, ça fait plusieurs années que la MJC est contrainte de puiser dans ses réserves pour boucler ses budgets. Sauf que les réserves s’amenuisent, et on arrive au bout : sans un sursaut, ce sont des suppressions de postes qui se profileront, et donc la mort à petit feu de la MJC… »
Celui qui est par ailleurs responsable du pôle animation enfance-jeunesse depuis 2021 insiste : « On s’adresse à tous. Notre mouvement est apolitique, nous ne sommes pas là pour influencer le débat [NDLR : les élections municipales se tiendront les 15 et 22 mars 2026] mais s’il n’y a pas de prise de conscience, c’est un acteur majeur du lien social et de l’éducation populaire qui va disparaitre, et rien ne remplacera cela. »
Une MJC qui se développe, malgré les contraintes
Il faut dire que les équipes de salariés et bénévoles se démènent. En cinq ans, le nombre d’adhésions a ainsi grimpé de plus de 50 % et depuis quelques années, la MJC assure la formation des jeunes animateurs au BAFA. En 2025, ce sont vingt-cinq jeunes qui auront eu leur diplôme dans ce cadre-là, une bouffée d’oxygène dans un contexte général de pénurie de personnel qualifié.
Pourtant, les financements publics, qui représentent la moitié des recettes de la MJC, ne suivent pas. Pire, d’un côté, l’État supprime certains programmes de subventions, et de l’autre, la municipalité de Rives lui fait porter de nouvelles contraintes financières, avec notamment la fin de la mise à disposition du minibus, auparavant fourni par la ville. L’association a donc dû investir, payant les frais de fonctionnement de son transport.
En parallèle, le portage de la formation des animateurs BAFA représenterait un coût supplémentaire de 12 000 euros, et l’augmentation de tous les coûts liés à l’inflation vient encore creuser le déficit. Ceci, au point qu’une sortie du centre de loisirs, lors des dernières vacances, n’a pu avoir lieu que grâce à la contribution d’un généreux donateur, outré par le fait que la MJC n’ait plus les moyens d’en organiser.
Le double discours de la municipalité fait grincer
Pour un bénévole, l’équipe municipale élue en 2020 tient en réalité un double discours : « D’un côté, ils [NDLR : les élus de la majorité] se vantent sur tous les toits d’avoir alloué 10 000 euros supplémentaires à la MJC dans la convention. Mais de l’autre, les subventions restent gelées et ils font porter sur nous des coûts directs plus importants, tout en augmentant leurs exigences en termes d’objectifs ! »
La MJC et la ville de Rives concluent en effet ce qu’on appelle une « convention d’objectifs et de moyens ». Laquelle stipule que, si les objectifs ne sont pas remplis, la subvention baissera… tout en — aux dires de beaucoup — ne donnant pas les moyens à la MJC de réaliser ces objectifs. L’actuelle convention s’achevant en juin 2026, elle devra donc être renégociée, avec l’équipe qui sera élue en mars prochain.


