Carrefour. Journée d’action pour les salaires et contre la location gérance

Par Didier Gosselin

/

Image principale
Une délégation de l'Isle d'Abeau s'est jointe à l'action du Carrefour de Montélimar
A l'appel de la CGT une grande journée de lutte est organisée le 16 octobre dans tous les magasins Carrefour. Les salariés du Carrefour de l'Isle-d'Abeau, passé en location gérance depuis le 1er septembre, ont rejoint leurs collègues de Montélimar pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et exiger des augmentations de salaire.

Dans la jour­née natio­nale d’ac­tions orga­ni­sée par la CGT Car­re­four, un point fort se tenait aujourd’­hui à Mon­té­li­mar (26) auquel se sont joints des salarié·es de Car­re­four l’Isle d’A­beau (38). Objec­tif : éle­ver le rap­port de force pour faire entendre les reven­di­ca­tions contre la casse sociale du plan Bom­pard qui se pour­suit et qui pré­voyait une réduc­tion des coûts de 4 mil­liards d’eu­ros entre 2022 et 2026 via notam­ment une mul­ti­pli­ca­tion des mises en fran­chise et loca­tion-gérance.

Depuis 2022 Car­re­four s’est livré à des sup­pres­sions mas­sives des postes (dans les sièges), a lan­cé des plans de pro­duc­ti­vi­té dans les maga­sins qui ont  consi­dé­ra­ble­ment dégra­dé les condi­tions du tra­vail des mil­liers de sala­riés, comme le pro­jet TOP (Team Orga­ni­sa­tion Pro­ject, ou com­ment mieux exploi­ter le per­son­nel, pour lequel Car­re­four a été condam­né)  et réduit de manière signi­fi­ca­tive les inves­tis­se­ments.

Dans nombre de maga­sins, les salarié·es constatent la dété­rio­ra­tion des condi­tions de tra­vail, le manque constant et orga­ni­sé de per­son­nels qui use phy­si­que­ment et mora­le­ment, le manque de maté­riel pour tra­vailler cor­rec­te­ment, la stag­na­tion sala­riale, et, comme à Mon­té­li­mar par exemple, une mise sous pres­sion per­ma­nente des salarié·es, voire un cli­mat de peur.

Pour Nico­las Proiet­ti, délé­gué CGT de Car­re­four l’Isle d’A­beau, « il est impor­tant de se mobi­li­ser à grande échelle et dans tout le groupe. Nous allons avoir nous-mêmes à nous enga­ger dans la lutte car le pas­sage en loca­tion-gérance de notre maga­sin de l’Isle-d’A­beau depuis de 1er sep­tembre 2025 menace nos acquis sociaux et nos condi­tions de tra­vail. En effet, pour­suit-il, si nous dis­po­sons de quinze mois pen­dant les­quels les accords Car­re­four sont main­te­nus, la loca­tion-gérance se tra­dui­ra ensuite par une attaque contre nos droits et nos acquis ».

Nico­las Proiet­ti (à gauche), délé­gué CGT de l’Isle d’A­beau.

Comme le sou­ligne Ali Algul, membre de la com­mis­sion exé­cu­tive de la fédé­ra­tion CGT du Com­merce, « le modèle de loca­tion gérance n’est pas d’autre chose qu’un plan social dégui­sé. Car la LG per­met la sup­pres­sion de postes via le trans­fert des contrats à des repreneurs.Depuis la mise en place de ce pro­jet, ce sont 268 maga­sins qui ont été cédés : 80 Hyper et 225 Mar­ket (plus de 20 000 sala­riés concer­nés) Cette stra­té­gie est pure­ment finan­cière car elle per­met éga­le­ment au groupe de géné­rer une éco­no­mie de rente via le ver­se­ment d’une rede­vance. Le seul objec­tif de cette stra­té­gie d’Alexandre Bom­pard est de satis­faire la vora­ci­té des action­naires en aug­men­tant les divi­dendes, au détri­ment de ses sala­riés ».

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *