Carrefour. Journée d’action pour les salaires et contre la location gérance
Par Didier Gosselin
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Dans la journée nationale d’actions organisée par la CGT Carrefour, un point fort se tenait aujourd’hui à Montélimar (26) auquel se sont joints des salarié·es de Carrefour l’Isle d’Abeau (38). Objectif : élever le rapport de force pour faire entendre les revendications contre la casse sociale du plan Bompard qui se poursuit et qui prévoyait une réduction des coûts de 4 milliards d’euros entre 2022 et 2026 via notamment une multiplication des mises en franchise et location-gérance.

Depuis 2022 Carrefour s’est livré à des suppressions massives des postes (dans les sièges), a lancé des plans de productivité dans les magasins qui ont considérablement dégradé les conditions du travail des milliers de salariés, comme le projet TOP (Team Organisation Project, ou comment mieux exploiter le personnel, pour lequel Carrefour a été condamné) et réduit de manière significative les investissements.

Dans nombre de magasins, les salarié·es constatent la détérioration des conditions de travail, le manque constant et organisé de personnels qui use physiquement et moralement, le manque de matériel pour travailler correctement, la stagnation salariale, et, comme à Montélimar par exemple, une mise sous pression permanente des salarié·es, voire un climat de peur.
Pour Nicolas Proietti, délégué CGT de Carrefour l’Isle d’Abeau, « il est important de se mobiliser à grande échelle et dans tout le groupe. Nous allons avoir nous-mêmes à nous engager dans la lutte car le passage en location-gérance de notre magasin de l’Isle-d’Abeau depuis de 1er septembre 2025 menace nos acquis sociaux et nos conditions de travail. En effet, poursuit-il, si nous disposons de quinze mois pendant lesquels les accords Carrefour sont maintenus, la location-gérance se traduira ensuite par une attaque contre nos droits et nos acquis ».

Comme le souligne Ali Algul, membre de la commission exécutive de la fédération CGT du Commerce, « le modèle de location gérance n’est pas d’autre chose qu’un plan social déguisé. Car la LG permet la suppression de postes via le transfert des contrats à des repreneurs.Depuis la mise en place de ce projet, ce sont 268 magasins qui ont été cédés : 80 Hyper et 225 Market (plus de 20 000 salariés concernés) Cette stratégie est purement financière car elle permet également au groupe de générer une économie de rente via le versement d’une redevance. Le seul objectif de cette stratégie d’Alexandre Bompard est de satisfaire la voracité des actionnaires en augmentant les dividendes, au détriment de ses salariés ».