Pont-de-Claix. A l’appel de la CGT, les salariés de Becton en grève

Par Luc Renaud

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Jessica Heredia Hidalgo, élue CGT au CSE dans le troisième collège, et Stéphane Lasserre, technicien, délégué CGT.
Les négociations annuelles obligatoires se déroulent dans un climat tendu Chez Becton Dickinson au Pont-de-Claix. La direction conditionne une augmentation générale de 3 % des salaires à la remise en cause d’acquis obtenus lors de précédentes séances de discussion avec les syndicats. La CGT appelait à la grève ce 25 septembre.

L’enveloppe est fixe : 4 mil­lions d’euros d’augmentation pos­sible de la masse sala­riale. Ce qui repré­sente une aug­men­ta­tion géné­rale des salaires de 2,4 % assor­tie d’un plan­cher de 60 euros d’augmentation mini­male. « Ca concerne une cen­taine de per­sonnes sur les 2500 qui tra­vaillent ici », pré­cise Cédric Bra­chon, délé­gué CGT.

Dans le cadre des négo­cia­tions annuelles obli­ga­toires (NAO), la CGT de Bec­ton reven­dique 3 % d’augmentation géné­rale avec un plan­cher pour les bas salaires. Une demande for­mu­lée par la CGT et la CFDT. D’accord, répond la direc­tion, à condi­tion que les acquis obte­nus lors de pré­cé­dentes négo­cia­tions soient remis en cause : 4 mil­lions d’euros, pas un cen­time de plus.

Le compteur est bloqué à 4 millions

Ces remises en cause pour­raient concer­ner par exemple la subro­ga­tion en cas d’arrêt de tra­vail. C’est-à-dire la prise en charge par l’entreprise des jours de carences et de l’avance aux sala­riés des indem­ni­tés de la Sécu­ri­té sociale et leur ges­tion par l’entreprise. « Une reven­di­ca­tion de longue date, qui repré­sente une véri­table amé­lio­ra­tion pour les sala­riés », com­mente Sté­phane Las­serre, délé­gué CGT. D’autres amé­lio­ra­tions avaient été enre­gis­trées concer­nant notam­ment le cal­cul des diverses primes attri­buées à dif­fé­rentes caté­go­ries de sala­riés.

Jeu­di 25 sep­tembre, piquet de grève devant l’u­sine du Pont-de-Claix.

Cette atti­tude de la direc­tion était à l’origine de l’appel à la grève par la CGT de ce jeu­di 25 sep­tembre – la CFDT et la CFTC ne se sont pas jointes à cet appel – , mou­ve­ment qui devrait se pour­suivre demain ven­dre­di. Grève lar­ge­ment sui­vie dans le sec­teur de la pro­duc­tion, qui repré­sente un tiers de l’effectif du site du Pont-de-Claix.

Le mou­ve­ment de grève qui s’est fait jour à l’occasion des NAO reflète cepen­dant un mécon­ten­te­ment plus large. Mécon­ten­te­ment sus­ci­té par l’importance des béné­fices du groupe sans retom­bées pour les sala­riés, par les inéga­li­tés sala­riales dans l’entreprise et par la bru­tale remise en cause du télé­tra­vail.

Les jeunes générations de cadres

Les résul­tats finan­ciers de Bec­ton ont aug­men­té de 20 mil­lions en un an, à 250 mil­lions d’euros. Les inéga­li­tés sala­riales, « les nou­velles géné­ra­tions de cadres les sup­portent mal », constate Jes­si­ca Here­dia Hidal­go, cadre et élue CGT au CSE. La direc­tion jus­ti­fie des écarts de salaires de un à six par­mi les cadres – un tiers de l’effectif sala­riés – par la néces­si­té d’attirer des « talents ». Qui repré­sentent quelques dizaines de per­sonnes sur les 2500 qui tra­vaillent au Pont-de-Claix. À ces écarts de salaires s’ajoutent l’opacité sur le cal­cul des primes, par exemple. « Les jeunes cadres sont atta­chés à la trans­pa­rence, à la recon­nais­sance de leur tra­vail », pré­cise Jes­si­ca Here­dia Hidal­go.

Si elle ne fait pas direc­te­ment par­tie du cadre des NAO, la remise en cause du télé­tra­vail n’en contri­bue pas moins à la dété­rio­ra­tion du cli­mat social dans l’entreprise. « Cette déci­sion prise d’en haut, au niveau amé­ri­cain semble-t-il, remet en cause un confort de tra­vail pour les sala­riés pour les­quels c’est pos­sible, note Sté­phane Laserre, et puis ce n’est tout sim­ple­ment pas pos­sible : il n’y a pas assez de place ici pour que tout le monde tra­vaille en même temps sur le site ».

Les négo­cia­tions devraient se pour­suivre demain tan­dis que les sala­riés déci­de­ront des suites à don­ner à leur mou­ve­ment.

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