La fête du TA 2025, terrain d’expérimentation pour le « 0 déchet »
Par Luc Renaud
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Il se passe beaucoup de choses, à la fête du TA. Certaines inaperçues, ou presque, du public. Parmi ces dernières, cette année, un test réalisé avec le service des prévention des déchets de Grenoble Alpes métropole. L’idée, c’est de passer des assiettes en carton ou des barquettes en plastique à une vaisselle réutilisable. Histoire d’éviter de gonfler les poubelles.
Ce n’est pas forcément évident. Il faut trouver la forme qui conviendra à des usages multiples. Pour les organisateurs, difficile de gérer des assiettes, des barquettes, des bols… Deux contenants seront testés sur la fête du TA pour vérifier la faisabilité de l’opération, avant d’envisager sa généralisation dans les festivals du département.

Ces deux contenants, de la forme d’un bol, seront utilisés dans deux ou trois lieux dont les besoins sont différents, de sorte que l’expérience soit la plus pertinente possible. Ce sera le catering – la « cantine » des artistes, des techniciens et des monteurs –, le stand du Travailleur alpin et – c’est à l’étude – le stand PCF de Grenoble-Grésivaudan-est-agglo pour la présentation de desserts. Dans un cas, de la restauration en continu à la demande en fonction des exigences du spectacle, dans l’autre, le service de boules de glaces et enfin les usages d’un restaurant – dont on connaît les qualités – qui propose des menus complets.
Le test vérifiera également la fluidité du dispositif. Sur le principe, maintenant connu, des gobelets, ces barquettes réutilisables seront consignées à un euro. Le réutilisable implique le retour après usage : une contrainte supplémentaire pour les militants qui n’en manquent déjà pas. Le public sera-t-il facilitateur, pour la bonne cause de la réduction des déchets ? On peut le penser. C’est ce que le test de la fête du TA permettra de vérifier.
Une collaboration de longue date avec l’association Retour de scène
L’éventuel développement de ce système, expérimenté par le service prévention des déchets de la métropole, sera géré par l’association Retour de scène qui travaille en partenariat, notamment, avec la métropole et le département. Une association avec laquelle la fête du TA, comme de nombreux autres organisateurs de festivals et de fêtes de toute nature, travaille de longue date.
Cette année encore, le Dispositif associatif de mutualisation de matériel événementiel – l’une des branches de l’activité de Retour de scène – sera sollicité pour le parking à vélo (400 places), les gobelets réutilisables, les poubelles de tri… Toutes dispositions mises en œuvre par le pôle développement durable de l’organisation de la fête, dont s’occupe Karim Kerbati depuis plusieurs mois.

Toujours au chapitre de la lutte pour la préservation de l’habitabilité de la planète, encore une innovation. Des vélo-cargos seront utilisés lors du montage de la fête. De quoi réduire le nombre de transports effectués par des engins motorisés, fluidifier l’approvisionnement des stands et préserver la pelouse du parc Marius-Camet.

Il faut ajouter à cela les pratiques désormais traditionnelles de la fête du TA : les toilettes sèches de l’entreprise Popos et copeaux, basée à Theys en Belledonne, ou encore l’approvisionnement en circuits cours, notamment pour la bière issue de la Brasserie des cuves, à Sassenage.
Nous en avons gardé une pour la soif : une gourde marquée à l’emblème d’un oiseau de la paix, la grue japonaise, qui sera proposée au public. De quoi, là encore, réduire la quantité de déchets : une gourde, c’est moins de bouteilles d’eau dans les poubelles.
Le tri, un enjeu qui est aussi financier
Le tri des déchets, chacun sait maintenant que c’est une responsabilité collective pour notre avenir. Et c’est en tant que telle que la question est prise à bras le corps par les organisateurs de la fête.
Ce que l’on sait moins, c’est que c’est aussi un enjeu financier.
Une poubelle verte correctement triée est facturée 36 euros par la métropole à la fête du Travailleur alpin. Une poubelle grise emplie d’ordures ménagères, c’est une note de 63 euros pour le budget de l’organisation.
Et une poubelle verte où l’on trouverait des déchets qui n’ont rien à y faire, là, c’est 100 euros.
En se rappelant que zéro déchet, c’est zéro euro. Limiter la production de déchets, c’est aussi contribuer à l’équilibre financier de la fête du TA.