La fête du TA 2025, terrain d’expérimentation pour le « 0 déchet »

Par Luc Renaud

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La fête du TA, un rassemblement festif. Et un envers du décor : la gestion des déchets en fait partie.
La fête du Travailleur alpin, ce sont les concerts, les spectacles, les débats, les rencontres dans les stands. Un rassemblement de plusieurs milliers de personnes qui a son empreinte écologique. La question est prise au sérieux. Outre les dispositions habituelles, l’édition 2025 – les 27 et 28 juin prochains – sera marquée par un test et des innovations. Explications.

Il se passe beau­coup de choses, à la fête du TA. Cer­taines inaper­çues, ou presque, du public. Par­mi ces der­nières, cette année, un test réa­li­sé avec le ser­vice des pré­ven­tion des déchets de Gre­noble Alpes métro­pole. L’idée, c’est de pas­ser des assiettes en car­ton ou des bar­quettes en plas­tique à une vais­selle réuti­li­sable. His­toire d’éviter de gon­fler les pou­belles.

Ce n’est pas for­cé­ment évident. Il faut trou­ver la forme qui convien­dra à des usages mul­tiples. Pour les orga­ni­sa­teurs, dif­fi­cile de gérer des assiettes, des bar­quettes, des bols… Deux conte­nants seront tes­tés sur la fête du TA pour véri­fier la fai­sa­bi­li­té de l’opération, avant d’envisager sa géné­ra­li­sa­tion dans les fes­ti­vals du dépar­te­ment.

De la vais­selle réuti­li­sable, tes­tée gran­deur nature pour la pre­mière fois dans un fes­ti­val. Et ce sera à la fête du TA.

Ces deux conte­nants, de la forme d’un bol, seront uti­li­sés dans deux ou trois lieux dont les besoins sont dif­fé­rents, de sorte que l’expérience soit la plus per­ti­nente pos­sible. Ce sera le cate­ring – la « can­tine » des artistes, des tech­ni­ciens et des mon­teurs –, le stand du Tra­vailleur alpin et – c’est à l’étude – le stand PCF de Gre­noble-Gré­si­vau­dan-est-agglo pour la pré­sen­ta­tion de des­serts. Dans un cas, de la res­tau­ra­tion en conti­nu à la demande en fonc­tion des exi­gences du spec­tacle, dans l’autre, le ser­vice de boules de glaces et enfin les usages d’un res­tau­rant – dont on connaît les qua­li­tés – qui pro­pose des menus com­plets.

Le test véri­fie­ra éga­le­ment la flui­di­té du dis­po­si­tif. Sur le prin­cipe, main­te­nant connu, des gobe­lets, ces bar­quettes réuti­li­sables seront consi­gnées à un euro. Le réuti­li­sable implique le retour après usage : une contrainte sup­plé­men­taire pour les mili­tants qui n’en manquent déjà pas. Le public sera-t-il faci­li­ta­teur, pour la bonne cause de la réduc­tion des déchets ? On peut le pen­ser. C’est ce que le test de la fête du TA per­met­tra de véri­fier.

Une collaboration de longue date avec l’association Retour de scène

L’éventuel déve­lop­pe­ment de ce sys­tème, expé­ri­men­té par le ser­vice pré­ven­tion des déchets de la métro­pole, sera géré par l’association Retour de scène qui tra­vaille en par­te­na­riat, notam­ment, avec la métro­pole et le dépar­te­ment. Une asso­cia­tion avec laquelle la fête du TA, comme de nom­breux autres orga­ni­sa­teurs de fes­ti­vals et de fêtes de toute nature, tra­vaille de longue date.

Cette année encore, le Dis­po­si­tif asso­cia­tif de mutua­li­sa­tion de maté­riel évé­ne­men­tiel – l’une des branches de l’activité de Retour de scène – sera sol­li­ci­té pour le par­king à vélo (400 places), les gobe­lets réuti­li­sables, les pou­belles de tri… Toutes dis­po­si­tions mises en œuvre par le pôle déve­lop­pe­ment durable de l’organisation de la fête, dont s’occupe Karim Ker­ba­ti depuis plu­sieurs mois.

Des vélo-car­gos seront uti­li­sés pen­dant la semaine de mon­tage de la fête, du 23 au 27 juin.

Tou­jours au cha­pitre de la lutte pour la pré­ser­va­tion de l’habitabilité de la pla­nète, encore une inno­va­tion. Des vélo-car­gos seront uti­li­sés lors du mon­tage de la fête. De quoi réduire le nombre de trans­ports effec­tués par des engins moto­ri­sés, flui­di­fier l’approvisionnement des stands et pré­ser­ver la pelouse du parc Marius-Camet.

La gourde « col­lec­tor » de l’é­di­tion 2025. De quoi réduire le nombre de bou­teilles d’eau dans les pou­belles.

Il faut ajou­ter à cela les pra­tiques désor­mais tra­di­tion­nelles de la fête du TA : les toi­lettes sèches de l’entreprise Popos et copeaux, basée à Theys en Bel­le­donne, ou encore l’approvisionnement en cir­cuits cours, notam­ment pour la bière issue de la Bras­se­rie des cuves, à Sas­se­nage.

Nous en avons gar­dé une pour la soif : une gourde mar­quée à l’emblème d’un oiseau de la paix, la grue japo­naise, qui sera pro­po­sée au public. De quoi, là encore, réduire la quan­ti­té de déchets : une gourde, c’est moins de bou­teilles d’eau dans les pou­belles.

Le tri, un enjeu qui est aussi financier

Le tri des déchets, cha­cun sait main­te­nant que c’est une res­pon­sa­bi­li­té col­lec­tive pour notre ave­nir. Et c’est en tant que telle que la ques­tion est prise à bras le corps par les orga­ni­sa­teurs de la fête.

Ce que l’on sait moins, c’est que c’est aus­si un enjeu finan­cier.

Une pou­belle verte cor­rec­te­ment triée est fac­tu­rée 36 euros par la métro­pole à la fête du Tra­vailleur alpin. Une pou­belle grise emplie d’ordures ména­gères, c’est une note de 63 euros pour le bud­get de l’organisation.

Et une pou­belle verte où l’on trou­ve­rait des déchets qui n’ont rien à y faire, là, c’est 100 euros.

En se rap­pe­lant que zéro déchet, c’est zéro euro. Limi­ter la pro­duc­tion de déchets, c’est aus­si contri­buer à l’équilibre finan­cier de la fête du TA.

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