Flottille pour Gaza : 2000 manifestants à Grenoble après l’arraisonnement du Madleen
Par Manuel Pavard
/

« De Grenoble à Gaza (…) même si Israël ne veut pas, nous, on est là ! » À l’image de ce slogan phare des défilés syndicaux, légèrement détourné, les manifestantes et manifestants grenoblois ont scandé, ce lundi 9 juin au soir, leur soutien aux Palestiniens décimés sous les bombes ainsi qu’aux douze militants présents à bord du Madleen, alors détenus depuis la nuit précédente par les forces israéliennes. Un rassemblement organisé en urgence, à l’appel de plusieurs associations (dont l’AFPS et Urgence Palestine), syndicats et partis de gauche, et qui a pourtant mobilisé massivement.

Ce sont ainsi plus de 2000 personnes qui se sont retrouvées à partir de 18 heures sur la place Victor-Hugo, avant de rejoindre l’hôtel de ville, via l’avenue Alsace-Lorraine, le cours Jean-Jaurès et les grands boulevards. Et ce, quelques heures seulement après l’interception du Madleen. Le voilier, affrété par la coalition Flottille de la liberté, a en effet été arraisonné par les commandos israéliens dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin, alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales, à quelques encablures des côtes de Gaza.
Huit militants présentés à la justice israélienne
À bord du bateau, parti de Sicile le 1er juin, douze militant-es, dont la députée européenne LFI Rima Hassan, l’activiste climatique suédoise Greta Thunberg, le journaliste de Blast Yanis Mhamdi, le marin CGT Pascal Maurieras, ou encore le médecin Baptiste André. Mais également du riz, des conserves, des jus de fruits, des fournitures pour enfants… Car leur seul « crime », aux yeux du gouvernement d’extrême droite israélien, est d’avoir voulu briser le blocus illégal qui étouffe Gaza et affame ses habitants.

Après leur arrestation, tout aussi illégale, les passagers du Madleen ont été conduits au port d’Ashdod, dans le sud du pays, puis transférés à l’aéroport de Tel-Aviv. Si Greta Thunberg et trois autres personnes étaient ce mardi matin en cours de rapatriement vers leurs pays respectifs, les huit autres militants sont en revanche toujours en détention en Israël et doivent être présentés à un juge dans la journée — avant une expulsion forcée dans les prochains jours. Parmi ces derniers, quatre Français dont Rima Hassan, qui fait partie de ce groupe de huit, selon Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale.

Pour l’Association France Palestine solidarité (AFPS), « la France doit agir immédiatement pour faire appliquer le droit international et exiger la libération de ses citoyens ».
Les autorités françaises, ajoute l’association, doivent en outre « exiger la fin du blocus illégal de Gaza et la fin du génocide du peuple palestinien par Israël ».
De leur côté, les militants insoumis grenoblois réfutent catégoriquement la version du gouvernement Netanyahou : « Contrairement à ce que dit la propagande israélienne, ils [les passagers] n’ont pas refusé leur rapatriement. Ils ont refusé de mentir en signant un document les forçant à admettre une entrée ‘illégale’ en Israël. »