Flottille pour Gaza : 2000 manifestants à Grenoble après l’arraisonnement du Madleen

Par Manuel Pavard

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Une foule compacte s'est rassemblée sur la place Victor-Hugo, avant de défiler en direction de l'hôtel de ville de Grenoble. © AFPS 38
Plus de 2000 personnes ont manifesté ce lundi 9 juin au soir à Grenoble, en soutien à la Flottille de la liberté et au bateau "Madleen", arraisonné par l'armée israélienne à l'approche de Gaza, dans la nuit du 8 au 9 juin. Les douze militants à bord - dont six Français - ont été arrêtés et transférés en Israël, certains devant être présentés à un juge. Leur prétendu "crime" ? Avoir tenté de briser le blocus illégal de Gaza en amenant de l'aide humanitaire sur le territoire palestinien.

« De Gre­noble à Gaza (…) même si Israël ne veut pas, nous, on est là ! » À l’i­mage de ce slo­gan phare des défi­lés syn­di­caux, légè­re­ment détour­né, les mani­fes­tantes et mani­fes­tants gre­no­blois ont scan­dé, ce lun­di 9 juin au soir, leur sou­tien aux Pales­ti­niens déci­més sous les bombes ain­si qu’aux douze mili­tants pré­sents à bord du Mad­leen, alors déte­nus depuis la nuit pré­cé­dente par les forces israé­liennes. Un ras­sem­ble­ment orga­ni­sé en urgence, à l’ap­pel de plu­sieurs asso­cia­tions (dont l’AFPS et Urgence Pales­tine), syn­di­cats et par­tis de gauche, et qui a pour­tant mobi­li­sé mas­si­ve­ment.

L’AFPS rap­pelle son oppo­si­tion au plan de dépor­ta­tion des Gazaouis prô­né par Donald Trump. © AFPS 38

Ce sont ain­si plus de 2000 per­sonnes qui se sont retrou­vées à par­tir de 18 heures sur la place Vic­tor-Hugo, avant de rejoindre l’hô­tel de ville, via l’a­ve­nue Alsace-Lor­raine, le cours Jean-Jau­rès et les grands bou­le­vards. Et ce, quelques heures seule­ment après l’in­ter­cep­tion du Mad­leen. Le voi­lier, affré­té par la coa­li­tion Flot­tille de la liber­té, a en effet été arrai­son­né par les com­man­dos israé­liens dans la nuit du dimanche 8 au lun­di 9 juin, alors qu’il se trou­vait dans les eaux inter­na­tio­nales, à quelques enca­blures des côtes de Gaza.

Huit militants présentés à la justice israélienne

À bord du bateau, par­ti de Sicile le 1er juin, douze mili­tant-es, dont la dépu­tée euro­péenne LFI Rima Has­san, l’activiste cli­ma­tique sué­doise Gre­ta Thun­berg, le jour­na­liste de Blast Yanis Mham­di, le marin CGT Pas­cal Mau­rie­ras, ou encore le méde­cin Bap­tiste André. Mais éga­le­ment du riz, des conserves, des jus de fruits, des four­ni­tures pour enfants… Car leur seul « crime », aux yeux du gou­ver­ne­ment d’ex­trême droite israé­lien, est d’a­voir vou­lu bri­ser le blo­cus illé­gal qui étouffe Gaza et affame ses habi­tants.

Le cor­tège impro­vi­sé a défi­lé sur les voies des trams, tota­le­ment blo­quées. © Sophie Yoga­nan­than

Après leur arres­ta­tion, tout aus­si illé­gale, les pas­sa­gers du Mad­leen ont été conduits au port d’Ashdod, dans le sud du pays, puis trans­fé­rés à l’aé­ro­port de Tel-Aviv. Si Gre­ta Thun­berg et trois autres per­sonnes étaient ce mar­di matin en cours de rapa­trie­ment vers leurs pays res­pec­tifs, les huit autres mili­tants sont en revanche tou­jours en déten­tion en Israël et doivent être pré­sen­tés à un juge dans la jour­née — avant une expul­sion for­cée dans les pro­chains jours. Par­mi ces der­niers, quatre Fran­çais dont Rima Has­san, qui fait par­tie de ce groupe de huit, selon Mathilde Panot, pré­si­dente du groupe insou­mis à l’As­sem­blée natio­nale.

Pour l’As­so­cia­tion France Pales­tine soli­da­ri­té (AFPS), « la France doit agir immé­dia­te­ment pour faire appli­quer le droit inter­na­tio­nal et exi­ger la libé­ra­tion de ses citoyens ».

Les auto­ri­tés fran­çaises, ajoute l’as­so­cia­tion, doivent en outre « exi­ger la fin du blo­cus illé­gal de Gaza et la fin du géno­cide du peuple pales­ti­nien par Israël ».

De leur côté, les mili­tants insou­mis gre­no­blois réfutent caté­go­ri­que­ment la ver­sion du gou­ver­ne­ment Neta­nya­hou : « Contrai­re­ment à ce que dit la pro­pa­gande israé­lienne, ils [les pas­sa­gers] n’ont pas refu­sé leur rapa­trie­ment. Ils ont refu­sé de men­tir en signant un docu­ment les for­çant à admettre une entrée ‘illé­gale’ en Israël. »

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