Agression au Prolé d’Alès : du Gard à l’Isère, résistance à la violence de l’extrême droite
Par Manuel Pavard
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C’est une institution alésienne et cévenole qui a été prise pour cible par l’extrême droite le 30 mai, en pleine féria : Le Prolé, bar associatif et militant, affilié au Parti communiste. « Ce vendredi soir, une horde d’une douzaine de néo-nazis du groupe bien connu pour ses violentes expéditions, le Bloc montpelliérain, a fait irruption au Prolé d’Alès, assénant de coups et de gaz lacrymogène la foule en fête et les militants communistes et leurs ami.e.s. Une vingtaine de personnes, parmi le public et nos camarades, ont été blessées, secourues par la Croix-Rouge et le SAMU, dont un militant cheminot PCF hospitalisé en urgence », relate Giovanni Di Francesco, secrétaire de la section d’Alès du PCF dans un communiqué.

« Une agression d’une violence redoutable », décrit Le Prolé, qui a lancé un appel à témoins sur sa page Facebook afin de collecter des preuves. Pour les animateurs du lieu, le coupable de cette véritable expédition punitive est tout désigné également : le Bloc montpelliérain, groupuscule d’extrême droite qui s’était déjà distingué par ses menaces et intimidations lors de la précédente féria.
« Mercredi 28 mai, premier soir de la féria, le Bloc montpelliérain revient au Prolé en faisant cette fois une story vidéo pour nous provoquer à nouveau », racontent les responsables du bar. « C’est dans la nuit du vendredi 30 mai au samedi 31 mai qu’ils sont revenus à une douzaine dans les locaux du Prolé, avec l’envie d’en découdre et armés de leurs poings et bombes lacrymogènes. »
« L’extrême droite a montré, une nouvelle fois, son sale visage »
« Ces activistes d’extrême droite doivent être jugés et leur organisation dissoute. Ils étaient de ceux qui ont défilé à Paris dernièrement, étendard nazi en main en toute impunité », s’insurge Giovanni Di Francesco, qui a saisi le procureur de la République, tandis que les blessés déposaient plainte. De son côté, Fabien Roussel indique avoir pris contact avec le ministre de l’Intérieur « pour demander la dissolution de ce groupuscule d’extrême droite dangereux ».
« À Alès, l’extrême droite a montré, une nouvelle fois, son sale visage », accuse le secrétaire national du PCF dans un communiqué. « Le Parti communiste, dans toute son histoire, ne s’est jamais laissé intimider par la violence. La brutalité et la sauvagerie qui ont été mises en œuvre (…) à Alès par une bande de voyous ne nous impressionnent pas. Elles confortent nos convictions profondes et appellent à amplifier le travail que nous menons déjà partout en France, pour lutter contre l’extrême-droite et expliquer à tous le danger qu’elle représente pour la République. »
Des militants isérois également ciblés par l’extrême droite
Ces dernières années, les agressions, menaces et dégradations se sont multipliées envers les locaux et les militants du PCF, mais aussi d’autres partis de gauche, d’organisations syndicales ou de mouvements antifascistes. Des violences portant le sceau de l’extrême droite et qui n’ont pas épargné l’Isère.

On se souvient notamment de la violente agression raciste dont avaient été victimes André Mondange, maire communiste du Péage-de-Roussillon, et sa fille métisse, près d’Avignon, en décembre 2023. Ou encore des tags nazis, antisémites et anticommunistes au domicile de notre camarade, rédacteur du Travailleur alpin, Édouard Schoene, en mars 2023, à Fontaine. Plus récemment, le 1er mai dernier, c’est le local de l’UL CGT de Fontaine qui a été dégradé, avec des inscriptions laissant là encore peu de doutes sur le positionnement politique des auteurs.
Rassemblement lundi 2 juin à Alès
Face à la bête immonde, l’heure est donc à la résistance. Le PCF appelle ainsi tous les républicains à se retrouver au rassemblement organisé lundi 2 juin à 18h, devant la sous-préfecture d’Alès, pour dénoncer ces groupuscules, l’extrême droite et le danger qu’ils représentent. Une mobilisation soutenue par l’ensemble des forces progressistes du Gard.
Giovanni Di Francesco prévient : « Jamais au grand jamais, nous ne laisserons sous silence se repaître les descendants de ceux qui avaient plongé la France et le monde dans leurs heures les plus sombres, ceux qui visent à opposer les humains entre eux pour mieux les dominer, les annihiler, les déshumaniser. Nous leur opposons fraternité, luttes émancipatrices et culture, solidarité et justice sociale, paix », conclut le secrétaire de la section d’Alès.