Agression au Prolé d’Alès : du Gard à l’Isère, résistance à la violence de l’extrême droite

Par Manuel Pavard

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La foule dans la cour du Prolé, pour l'ouverture de la féria d'Alès : un lieu emblématique des luttes, de la fête et de la culture, géré par les communistes. © PCF Alès / Facebook
Une douzaine de néo-nazis ont violemment attaqué le bar associatif et militant Le Prolé, à Alès, vendredi 30 mai au soir, durant la féria, faisant une vingtaine de blessés parmi les clients et militants communistes présents. Une agression qui s'inscrit dans un climat de recrudescence des violences de la part de l'extrême droite, dans le Gard comme en Isère et partout en France. Réclamant la dissolution du Bloc montpelliérain (le groupuscule mis en cause), le PCF appelle à un large rassemblement ce lundi 2 juin, à 18h, devant la sous-préfecture d'Alès.

C’est une ins­ti­tu­tion alé­sienne et céve­nole qui a été prise pour cible par l’ex­trême droite le 30 mai, en pleine féria : Le Pro­lé, bar asso­cia­tif et mili­tant, affi­lié au Par­ti com­mu­niste. « Ce ven­dre­di soir, une horde d’une dou­zaine de néo-nazis du groupe bien connu pour ses vio­lentes expé­di­tions, le Bloc mont­pel­lié­rain, a fait irrup­tion au Pro­lé d’A­lès, assé­nant de coups et de gaz lacry­mo­gène la foule en fête et les mili­tants com­mu­nistes et leurs ami.e.s. Une ving­taine de per­sonnes, par­mi le public et nos cama­rades, ont été bles­sées, secou­rues par la Croix-Rouge et le SAMU, dont un mili­tant che­mi­not PCF hos­pi­ta­li­sé en urgence », relate Gio­van­ni Di Fran­ces­co, secré­taire de la sec­tion d’A­lès du PCF dans un com­mu­ni­qué.

Le Pro­lé est affi­lié à la sec­tion com­mu­niste locale. © PCF Alès / Face­book

« Une agres­sion d’une vio­lence redou­table », décrit Le Pro­lé, qui a lan­cé un appel à témoins sur sa page Face­book afin de col­lec­ter des preuves. Pour les ani­ma­teurs du lieu, le cou­pable de cette véri­table expé­di­tion puni­tive est tout dési­gné éga­le­ment : le Bloc mont­pel­lié­rain, grou­pus­cule d’ex­trême droite qui s’é­tait déjà dis­tin­gué par ses menaces et inti­mi­da­tions lors de la pré­cé­dente féria.

« Mer­cre­di 28 mai, pre­mier soir de la féria, le Bloc mont­pel­lié­rain revient au Pro­lé en fai­sant cette fois une sto­ry vidéo pour nous pro­vo­quer à nou­veau », racontent les res­pon­sables du bar. « C’est dans la nuit du ven­dre­di 30 mai au same­di 31 mai qu’ils sont reve­nus à une dou­zaine dans les locaux du Pro­lé, avec l’en­vie d’en découdre et armés de leurs poings et bombes lacry­mo­gènes. »

« L’extrême droite a montré, une nouvelle fois, son sale visage »

« Ces acti­vistes d’ex­trême droite doivent être jugés et leur orga­ni­sa­tion dis­soute. Ils étaient de ceux qui ont défi­lé à Paris der­niè­re­ment, éten­dard nazi en main en toute impu­ni­té », s’in­surge Gio­van­ni Di Fran­ces­co, qui a sai­si le pro­cu­reur de la Répu­blique, tan­dis que les bles­sés dépo­saient plainte. De son côté, Fabien Rous­sel indique avoir pris contact avec le ministre de l’In­té­rieur « pour deman­der la dis­so­lu­tion de ce grou­pus­cule d’extrême droite dan­ge­reux ».

« À Alès, l’extrême droite a mon­tré, une nou­velle fois, son sale visage », accuse le secré­taire natio­nal du PCF dans un com­mu­ni­qué. « Le Par­ti com­mu­niste, dans toute son his­toire, ne s’est jamais lais­sé inti­mi­der par la vio­lence. La bru­ta­li­té et la sau­va­ge­rie qui ont été mises en œuvre (…) à Alès par une bande de voyous ne nous impres­sionnent pas. Elles confortent nos convic­tions pro­fondes et appellent à ampli­fier le tra­vail que nous menons déjà par­tout en France, pour lut­ter contre l’extrême-droite et expli­quer à tous le dan­ger qu’elle repré­sente pour la Répu­blique. »

Des militants isérois également ciblés par l’extrême droite

Ces der­nières années, les agres­sions, menaces et dégra­da­tions se sont mul­ti­pliées envers les locaux et les mili­tants du PCF, mais aus­si d’autres par­tis de gauche, d’or­ga­ni­sa­tions syn­di­cales ou de mou­ve­ments anti­fas­cistes. Des vio­lences por­tant le sceau de l’ex­trême droite et qui n’ont pas épar­gné l’I­sère.

André Mondange, maire communiste du Péage-de-Roussillon (Isère).
André Mon­dange, maire PCF du Péage-de-Rous­sillon, frap­pé par plu­sieurs indi­vi­dus d’ex­trême droite, fin 2023, près d’A­vi­gnon. © BFMTV (cap­ture d’é­cran)

On se sou­vient notam­ment de la vio­lente agres­sion raciste dont avaient été vic­times André Mon­dange, maire com­mu­niste du Péage-de-Rous­sillon, et sa fille métisse, près d’A­vi­gnon, en décembre 2023. Ou encore des tags nazis, anti­sé­mites et anti­com­mu­nistes au domi­cile de notre cama­rade, rédac­teur du Tra­vailleur alpin, Édouard Schoene, en mars 2023, à Fon­taine. Plus récem­ment, le 1er mai der­nier, c’est le local de l’UL CGT de Fon­taine qui a été dégra­dé, avec des ins­crip­tions lais­sant là encore peu de doutes sur le posi­tion­ne­ment poli­tique des auteurs.

Rassemblement lundi 2 juin à Alès

Face à la bête immonde, l’heure est donc à la résis­tance. Le PCF appelle ain­si tous les répu­bli­cains à se retrou­ver au ras­sem­ble­ment orga­ni­sé lun­di 2 juin à 18h, devant la sous-pré­fec­ture d’A­lès, pour dénon­cer ces grou­pus­cules, l’extrême droite et le dan­ger qu’ils repré­sentent. Une mobi­li­sa­tion sou­te­nue par l’en­semble des forces pro­gres­sistes du Gard.

Gio­van­ni Di Fran­ces­co pré­vient : « Jamais au grand jamais, nous ne lais­se­rons sous silence se repaître les des­cen­dants de ceux qui avaient plon­gé la France et le monde dans leurs heures les plus sombres, ceux qui visent à oppo­ser les humains entre eux pour mieux les domi­ner, les anni­hi­ler, les déshu­ma­ni­ser. Nous leur oppo­sons fra­ter­ni­té, luttes éman­ci­pa­trices et culture, soli­da­ri­té et jus­tice sociale, paix », conclut le secré­taire de la sec­tion d’A­lès.

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