Municipales. Les communistes appellent à l’union de la gauche et des écologistes

Par Manuel Pavard

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L'hôtel de ville de Saint-Marcellin, commune où un collectif tente de rassembler la gauche pour conquérir la mairie. © Jean-Paul Corlin, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
À moins d'un an des élections municipales de mars 2026, la fédération de l'Isère du PCF a lancé, ce mardi 13 mai, un appel à l'union de la gauche et des écologistes. La condition sine qua non pour gagner des communes et résister aux politiques d'austérité. Les communistes souhaitent organiser une rencontre avec l'ensemble de ces forces afin de soutenir des rassemblements qu'ils espèrent les plus larges possibles.

L’his­toire l’a démon­tré plus d’une fois : quel que soit le type de scru­tin, la gauche est plus sou­vent vic­to­rieuse en par­tant unie que divi­sée. D’où la réso­lu­tion adop­tée à l’u­na­ni­mi­té par le conseil dépar­te­men­tal de la fédé­ra­tion de l’I­sère du PCF, ce mar­di 13 mai, à moins d’un an des élec­tions muni­ci­pales, pré­vues en mars 2026. Son titre ? « Unir la gauche et les éco­lo­gistes pour gagner face à l’aus­té­ri­té ! »

Les com­mu­nistes rap­pellent l’en­jeu en citant les champs de com­pé­tence des com­munes, qui consti­tuent « l’é­che­lon de proxi­mi­té de notre démo­cra­tie ». Celles-ci inter­viennent en effet — direc­te­ment ou via les inter­com­mu­na­li­tés — dans des domaines aus­si variés que les soli­da­ri­tés, l’é­du­ca­tion, la petite enfance, l’ur­ba­nisme, le loge­ment, les dépla­ce­ments, la san­té ou encore la culture.

« Les vrais adversaires de la République »

Or, le contexte est aujourd’­hui bien sombre. « Alors que la crise sociale, éco­no­mique et démo­cra­tique s’approfondit, et que le gou­ver­ne­ment Bay­rou entend impo­ser de nou­velles coupes mas­sives dans les finances des col­lec­ti­vi­tés locales », ce scru­tin doit être, selon le PCF Isère, « un temps impor­tant de résis­tance aux poli­tiques d’austérité ». Et de poin­ter les consé­quences de « la des­truc­tion des ser­vices publics pro­vo­quée par les coupes bud­gé­taires ». Soit le déli­te­ment du lien social, le « repli sur soi » et le triomphe de la « socié­té de mar­ché », au détri­ment de celles et ceux « qui ne peuvent pas payer, faute de salaires et pen­sions suf­fi­sants ».

Ban­de­role de l’in­ter­syn­di­cale, le 13 mai, contre la casse des ser­vices publics, orches­trée par la droite et pro­fi­tant à l’ex­trême droite.

Pour les com­mu­nistes, « les vrais adver­saires de la Répu­blique » sont bien la droite et l’ex­trême droite. D’une part, « les néo­li­bé­raux au ser­vice des mar­chés finan­ciers », qui détri­cotent « chaque jour un peu plus » les ser­vices publics. D’autre part, « l’ex­trême droite, qui pros­père sur ces reculs et surfe sur l’abandon des popu­la­tions pour culti­ver le res­sen­ti­ment et la haine ».

« Les communistes appellent à l’unité d’action »

Il fau­dra donc, aver­tit la fédé­ra­tion PCF, ne pas tom­ber dans le piège ten­du par la droite et l’ex­trême droite. Les­quelles tentent de « confis­quer le scru­tin » en pro­fi­tant d’un « agen­da média­tique fait de polé­miques sté­riles divi­sant la socié­té ». Alors, que faire ? « Face à ce péril, les com­mu­nistes appellent à l’u­ni­té d’ac­tion », expliquent-ils. Ce qui passe déjà par « faire de chaque ville et vil­lage des espaces de construc­tion d’alternatives », pour répondre aux besoins fon­da­men­taux des habi­tants et faire vivre la démo­cra­tie et les liens de proxi­mi­té.

Ces valeurs et ces ambi­tions, ce sont celles que portent « le com­mu­nisme muni­ci­pal » et « plus lar­ge­ment, la gauche et les éco­lo­gistes ». Un déno­mi­na­teur com­mun qui doit per­mettre, estiment les com­mu­nistes, de « construire par­tout les ras­sem­ble­ments les plus larges, sans exclu­sive ou pré­textes de divi­sions ». Des ras­sem­ble­ments qui doivent inclure « l’en­semble des forces de gauche et éco­lo­gistes », tout en étant « ouverts sur les forces citoyennes et du mou­ve­ment social ».

À Crolles, le groupe d’op­po­si­tion Crolles 2020 et l’as­so­cia­tion Crolles ambi­tion par­ta­gée (CAP) ont orga­ni­sé une réunion publique en février pour évo­quer les muni­ci­pales. © Col­lec­tif CAP

Bien sûr, « chaque com­mune est par­ti­cu­lière », recon­naît le PCF Isère. Gre­noble, Fon­taine, Échi­rolles, Saint-Mar­tin-d’Hères, Saint-Mar­cel­lin, Saint-Égrève, Crolles, Vizille, Pont-de-Claix… Cha­cune com­porte une situa­tion, un his­to­rique et des enjeux qui lui sont propres. Mais pour appuyer ces démarches uni­taires, une « action coor­don­née » est indis­pen­sable. C’est pour­quoi, indiquent-ils, « les com­mu­nistes de l’Isère appellent à une ren­contre com­mune dans les pro­chaines semaines ».

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