Franck Longo, maire de Fontaine, en campagne

Par Edouard Schoene

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Franck Longo, Monique Kassiotis, Denis Baudet et M. Miniconi, élus de la majorité municipale fontainoise.
Jeudi 13 mars, Franck Longo, maire de Fontaine, tenait sa deuxième réunion publique sur une série de six rendez-vous mensuels d'ores et déjà programmés. Au menu de ces rencontres, une sorte de bilan de mandat en vue de la prochaine élection municipale. Du centre à l’extrême droite, élus et amis étaient réunis ce jeudi pour parler du thème « santé et solidarités ».

« Je pré­side l’association qui nous a per­mis de prendre la ville aux com­mu­nistes. » Le pre­mier inter­ve­nant fut J.M Rou­ge­ron, pré­sident de l’association  « Ensemble pour Fon­taine ». Si l’objectif de l’association – qui porte le nom de la liste conduite au pre­mier tour par Franck Lon­go – n’était pas assez clair il a pour­sui­vi : « Nous agis­sons aujourd’hui pour que la ville ne revienne pas aux com­mu­nistes. » Dans la salle une dizaine d’élus de la majo­ri­té muni­ci­pale et une dou­zaine d’amis poli­tiques, visi­ble­ment contents de se revoir, plus deux ou trois citoyens curieux.

Franck Lon­go prend ensuite la parole, se tour­nant vers le rédac­teur du Tra­vailleur alpin pour pré­ci­ser que les tracts appe­lant à la réunion ont été finan­cés par l’association, pas par la mai­rie. Il pour­suit avec hési­ta­tion, après en avoir deman­dé l’avis à l’assistance : « des pho­tos peuvent être prises ce soir. »

En présence d’un ancien élu du Front national

Mais là n’était sans doute pas l’essentiel. Le maire était là pour évo­quer son action en termes de san­té et de soli­da­ri­té : « Ce n’est pas nous mais Mme Rome­ra, pré­si­dente d’un groupe d’opposition qui nous a décer­né des pro­pos de féli­ci­ta­tions sur notre bilan social », devait-il se réjouir. Et de pré­ci­ser : « Ce qui nous importe ce n’est pas la poli­tique natio­nale ; la force de notre équipe c’est la diver­si­té poli­tique. » Les pré­sences de Laurent Tho­viste, qui se pré­tend encore socia­liste après avoir pour­tant ral­lié Franck Lon­go, et d’un ancien élu local du Front natio­nal, décri­vaient bien l’axe de la future liste qui pré­tend recon­qué­rir la majo­ri­té en 2026.

Élus et mili­tants de droite mobi­li­sés.

Les deux inter­ve­nants prin­ci­paux de cette soi­rée ont été Monique Kas­sio­tis, vice-pré­si­dente du CCAS de Fon­taine, adjointe  en charge de « la soli­da­ri­té, de la cohé­sion sociale et de la lutte contre les dis­cri­mi­na­tions », et Denis Bau­det , conseiller délé­gué en charge de la san­té et de la petite enfance. La vice pré­si­dente du CCAS rap­pe­lait les trois mis­sions du CCAS (domi­ci­lia­tion des per­sonnes vivant sur le ter­ri­toire, aide sociale légale, loge­ment). Si vous sou­hai­tez en savoir plus sur le site du CCAS de la ville de Fon­taine, vous lirez : « Ce conte­nu a été publié il y a 5 ans. Il se peut qu’il contienne des infor­ma­tions obso­lètes. Mer­ci de gar­der à l’es­prit l’an­cien­ne­té de ce conte­nu pen­dant votre lec­ture. »

L’action sociale facul­ta­tive se limite à un bud­get de 50 000€ auquel il faut rajou­ter une enve­loppe de 6000€ pour des prêts. L’élue met en avant les fortes demandes ali­men­taires en ren­voyant aux asso­cia­tions locales (Secours popu­laire, Res­tos du cœur, épi­ce­rie soli­daire). Le bilan muni­ci­pal se carac­té­rise notam­ment par l’échec des démarches pour obte­nir le rapa­trie­ment de la sécu­ri­té sociale sur la ville et par une réponse plus que boi­teuse en ayant for­mé le per­son­nel muni­ci­pal à des accueils ou la venue du bus « France ser­vice ».

Une inter­ven­tion de l’assistance a sou­li­gné le recul tra­gique des ser­vices publics dans la ville et les dif­fi­cul­tés pour nombre de Fon­tai­nois d’accéder aux ser­vices retraite, sécu­ri­té sociale, pôle emploi… notam­ment avec la déma­té­ria­li­sa­tion plus qu’excessive des admi­nis­tra­tions.

Mille Fontainois atteints par une affection de longue durée sans médecin réferent

L’élu en charge de la san­té a sou­li­gné les dif­fi­cul­tés pour répondre aux attentes de la popu­la­tion fon­tai­noise par­ti­cu­liè­re­ment tou­chée par le manque de méde­cins. Il s’est féli­ci­té dans ce cadre de l’existence his­to­rique d’offre san­té sur la ville (espace san­té et centre de pla­ni­fi­ca­tion et d’éducation fami­liale). La den­si­té médi­cale à Fon­taine est de 6,3 méde­cins pour 1000 habi­tants (9,4 pour le dépar­te­ment de l’Isère). Les don­nées de la com­mu­nau­té pro­fes­sion­nelle ter­ri­to­riale de san­té font appa­raître que mille Fon­tai­nois rele­vant d’affections longue durée (ALD) n’ont pas de méde­cin réfé­rent.

La construc­tion d’un centre de san­té est pré­vue à Gre­noble pour cette année. Qu’en est-il à Fon­taine ? Les élus répondent que ce modèle ne cor­res­pond pas aux choix de la muni­ci­pa­li­té  qui pros­pecte dans le domaine de pro­jets pri­vés, voire d’un pro­jet avec un inves­tis­seur mutua­liste.

Dans l’attente des Portes du Vercors

Évi­dem­ment, la len­teur de la réa­li­sa­tion de la mai­son médi­cale bou­le­vard Joliot Curie ques­tionne – une construc­tion pri­vées débu­tée il y a dix ans. Et le maire a sou­li­gné que l’échec actuel du pro­jet de mai­son médi­cale finan­cée par la ville de Sas­se­nage ne l’encourage pas à mettre à dis­po­si­tion un bâti­ment muni­ci­pal pour un pro­jet pri­vé de mai­son médi­cale : les espaces vacants, pro­prié­tés de la ville, ne cor­res­pondent pas aux besoins expri­més par les pro­fes­sion­nels libé­raux de la san­té. Pas vrai­ment de solu­tions en vue, par consé­quent.

Il était par ailleurs inté­res­sant d’apprendre que nombre de méde­cins attendent la sor­tie des Portes du Ver­cors pour s’installer dans ce nou­veau quar­tier qui tarde à sor­tir de terre.

Ensemble pour Fon­taine

« Ensemble pour Fon­taine » appa­rait curieu­se­ment sur la toile comme asso­cia­tion créée le 1/7/21 ayant pour objet « faci­li­ter le lien entre les orga­nismes locaux et les habi­tants de la ville de Fon­taine ; être à la dis­po­si­tion des habi­tants pour les aider dans leurs dif­fé­rentes démarches en lien avec la mai­rie ou tout autre ser­vice com­pé­tent ». Mener la cam­pagne muni­ci­pale de la droite à Fon­taine (2020) semble bien loin de l’objet décla­ré de « Ensemble pour Fon­taine » créée en 21.

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