Vencorex : vers un délai supplémentaire du tribunal de commerce
Par Manuel Pavard
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On n’ira pas jusqu’à parler de revirement ou coup de théâtre mais pour les salariés de Vencorex, c’est a minima un sursis. Voire, peut-être, un léger regain d’espoir. L’heure n’était pourtant pas à l’optimisme depuis le courrier adressé par le Premier ministre François Bayrou, lundi 24 février, aux élus locaux. Son refus de toute nationalisation temporaire avait en effet constitué une vraie douche froide pour l’ensemble des acteurs (représentants syndicaux, salariés, maires, parlementaires…) impliqués dans ce combat. Depuis, le compte à rebours était enclenché jusqu’à la fin de la période d’observation, le 6 mars, date à laquelle le tribunal de commerce de Lyon devait se prononcer définitivement sur l’avenir de Vencorex.

La visioconférence organisée ce jeudi 27 février au matin, à l’initiative de la direction de cabinet du Premier ministre, avait donc des airs de réunion de la dernière chance. Parmi les participants, outre les équipes de Matignon et du ministère de l’Industrie figuraient la direction de Vencorex et un panel d’élus locaux : des parlementaires isérois ainsi que le président de Grenoble Alpes Métropole et maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari, et son homologue de Jarrie Raphaël Guerrero.
« Un probable desserrement du calendrier du tribunal de commerce »
Sur le fond du dossier, pas d’évolution notable, selon les personnes présentes. Mais une information de taille a néanmoins été distillée par les services de l’État concernant cette fameuse date-butoir du 6 mars. Ceux-ci ont en effet évoqué au cours de la réunion « un probable desserrement du calendrier du tribunal de commerce – l’audience du 6 mars n’étant ainsi pas la dernière –, en l’occurrence de plusieurs semaines », se félicite Christophe Ferrari dans un communiqué daté du 27 février.

Ce délai supplémentaire traduit, selon lui, deux choses. D’abord que « ce calendrier extrêmement voire (trop ?) rapide, contraint, est ingérable, pour les entreprises qui demeurent sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix pour préparer l’après Vencorex, ce que nous indiquons localement depuis des mois en demandant du temps supplémentaire », souligne le président de la Métropole. Ensuite, que « la détente de ce calendrier, en l’occurrence à la demande d’industriels, est une opportunité à travailler et trouver d’autres solutions plus pérennes, plus durables, entre les acteurs publics et privés », ajoute-t-il.
Si tous les participants ne se montrent pas aussi indulgents envers François Bayrou, Christophe Ferrari salue quant à lui « l’esprit d’écoute, de dialogue franc » du directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, estimant que ce dernier a « ouvert la porte » à de nouvelles discussions et négociations. Reste à voir si ces signaux se manifesteront pas de réelles avancées concrètes. Et ce, notamment à propos d’Arkema, le grand absent de cette réunion, qui reste silencieux sur les suites de la fermeture de la partie sud de Jarrie (avec 154 emplois supprimés à la clé).