La région AURA refuse des financements destinés au train
Par Luc Renaud
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La loi de finances 2025 prévoit la possibilité pour les régions de prélever 0,15 % de la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés au titre d’un versement mobilité régional. De quoi financer, pour une part, les investissements nécessaires, comme par exemple les réseaux métropolitains de transport ferroviaire – les RER métropolitains. Cette mesure a été adoptée par le « socle commun » gouvernemental dont font partie les élus de droite.
La région Auvergne-Rhône-Alpes a pourtant annoncé qu’elle refuserait cette possibilité de financement des transports publics. Elle se prive ainsi de 70 millions d’euros chaque année.
« En affirmant dans ses déclarations récentes « faire le choix des entreprises contre celui de la fiscalité », Fabrice Pannekoucke, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, assume très clairement se plier aux exigences du Medef. Il s’agit pourtant d’une contribution utile des entreprises à la mobilité de leurs propres salariés », écrivent dans une déclaration les élus du groupe Insoumis et communistes.
Pour les élus insoumis et communistes « Ce versement mobilité régional représente une opportunité historique de remettre à niveau l’ensemble de nos infrastructures ferroviaires régionales et développer de nouvelles dessertes au plus près de nos concitoyens. Il serait inconcevable qu’en pleine crise climatique et sociale, la région choisisse de fermer la porte à des financements qui permettraient de moderniser notre réseau de transport public ! »
Prendre sur le tram pour donner à la région
La droite régionale a pourtant trouvé une solution : selon elle, « une alternative évidente existait. Les métropoles bénéficient déjà du versement mobilité en percevant une taxe sur nos entreprises. Au lieu de proposer d’alourdir encore cette fiscalité, l’Etat aurait pu en flécher une part en direction des régions qui sont autorités organisatrices des mobilités et en charge d’investissements majeurs ».
Autrement dit, pour augmenter son budget, la région demande à ce que l’on déshabille les intercommunalités qui gèrent les réseaux de transport urbains – le voironnais, la métropole et le Grésivaudan, pour ce qui concerne la région grenobloise.
Les élus insoumis et communistes appellent « solennellement le président de région à revoir sa position en mettant à l’ordre du jour de l’assemblée régionale de mars prochain l’adoption du versement mobilité régional pour doter enfin notre région des ressources financières nécessaires au renouvellement et au développement de nos infrastructures ferroviaires ».