Savoie Isère. Le tourisme, ça n’est pas un produit de supermarché

Par Luc Renaud

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Assemblée studieuse avec débat d’orientation, examen des comptes par les adhérents… La démocratie associative n’est pas celle des sociétés par actions.

L’association de tourisme social Savatou a réuni son assemblée générale le 18 juin à Chambéry. Quatre-vingts participants pour un après-midi de réflexions et d’échanges sur le tourisme social et les défis auxquels il est confronté.

« Nous avons été créés par et pour les comi­tés d’entreprise », rap­pelle tou­jours Alain Fer­re­ro, pré­sident de l’association de tou­risme social Sava­tou.
Ce qui a son impor­tance. Sava­tou, ce sont des valeurs d’accès pour tous à des séjours tou­ris­tiques, mais aus­si à des pra­tiques cultu­relles, spor­tives… Avec comme trait carac­té­ris­tique, l’ambition de la curio­si­té de la décou­verte, d’une ouver­ture sur le monde. C’est ain­si que l’association construit pour ses par­te­naires que sont aujourd’hui les comi­tés socio éco­no­miques une pano­plie d’activités à l’attention des sala­riés, mais aus­si inter­vient dans la vie cultu­relle, comme c’est le cas avec le fes­ti­val Ecran total qui se déroule à l’automne dans l’agglomération gre­no­bloise.

Des pro­po­si­tions aux anti­podes d’un tou­risme com­mer­cial, du type « vu à la télé »… ou sur les réseaux. C’est pour­tant à ce type de concur­rence que Sava­tou est confron­tée. « Les socié­tés pri­vées qui inter­viennent dans cette branche sol­li­citent les CSE avec des pro­duits indus­triels, com­pé­ti­tifs en terme de prix, très déce­vants en terme d’épanouissement per­son­nel », constate Alain Fer­re­ro.

Cela dans un contexte où les choix poli­tiques des gou­ver­ne­ments Macron, notam­ment au tra­vers des ordon­nances qui ont sen­si­ble­ment réduit la repré­sen­ta­tion des sala­riés et le rôle des ins­ti­tu­tions dans les­quelles ils peuvent s’exprimer, ont mis à mal les asso­cia­tions de tou­risme social pour lais­ser la part belle au pri­vé.

Bureau

Les membres du bureau de Sava­tou.

D’où la volon­té mar­quée lors de l’assemblée géné­rale de tou­jours mieux cer­ner la per­ti­nence de l’offre Sava­tou et de se battre pour faire valoir ce qui fait la spé­ci­fi­ci­té d’une asso­cia­tion créée par les sala­riés avec l’ambition de faire autre chose que d’alimenter les usines à tou­ristes.

L’assemblée géné­rale ne pou­vait pas ne pas évo­quer la situa­tion poli­tique du pays à quelques jours du pre­mier tour des élec­tions légis­la­tives. L’occasion de sou­li­gner l’un des volets des mesures que le Ras­sem­ble­ment natio­nal entend mettre en œuvre, celui de la remise en cause des droits syn­di­caux et des orga­ni­sa­tions dont les tra­vailleurs se sont dotés au fil des années : mutuelles, CSE, asso­cia­tions, coopé­ra­tives. « Les syn­di­cats sont les croque-morts du monde éco­no­mique et du tra­vail, il ne servent à rien », a ain­si décla­ré sur BFMTV le maire RN de Per­pi­gnan.

Avec luci­di­té, les adhé­rents de Sava­tou réunis en assem­blée géné­rale envi­sagent avec confiance l’avenir de leur asso­cia­tion sachant que son ori­gi­na­li­té fait plus que jamais sa force.

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