Grenoble. « Battre le pavé des rues »

Par Edouard Schoene

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A l’issue du vernissage, le débat s’est poursuivi avec notamment Philippe Hanus.

La maison des habitants Chorier Berriat inaugurait le 2 mai une exposition intitulée « Battre le pavé des rues, contre le racisme et pour l’égalité des droits ».

« De la grève de la faim des tra­vailleurs sans papiers dans les locaux de la paroisse Notre-Dame en 1972 à Valence, à la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, l’exposition met en lumière l’histoire d’une décen­nie mécon­nue. La Marche de 1983, aus­si sur­nom­mée « marche des beurs », a contri­bué à rendre visible la réa­li­té des quar­tiers popu­laires tout en favo­ri­sant la prise de parole des enfants d’immigrés, ce dont témoigne la reprise de Douce France par le groupe de rock Carte de séjour en 1985. Qua­rante ans plus tard, quelles mémoires sub­siste-t-il de cet évé­ne­ment ? L’exposition docu­mente cette expé­rience des luttes sociales, emme­nées suc­ces­si­ve­ment par des tra­vailleurs immi­grés puis par des enfants de l’exil. À par­tir d’archives inédites, elle revient sur l’essence même de ces mou­ve­ments de résis­tance non vio­lents. »
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Ned­j­ma Ben­diab.

L’événement à la MDH était coor­ga­ni­sé par le pro­duc­teur de l’exposition, le CPA (Centre du patri­moine armé­nien de Valence), le col­lec­tif du 17 octobre 1961 et la ville de Gre­noble. Ned­j­ma Ben­diab pour le col­lec­tif a expli­ci­té l’importance de faire connaître les évé­ne­ments pré­sen­tés par l’exposition avant qu’un de ses concep­teurs, Phi­lippe Hanus, anthro­po­logue, com­mente les pan­neaux, avec nombre de détails pas­sion­nants. Il est à noter que, par­mi une assis­tance impor­tante pour un tel ver­nis­sage, des jeunes atten­tifs ont écou­té la pré­sen­ta­tion de quelques pan­neaux et pho­tos (pho­tos Alain Bizos, Libé­ra­tion). Cette expo­si­tion sera l’occasion de pré­sen­ta­tions com­men­tées à des classes de col­lège et lycée.
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Les expli­ca­tions de Phi­lippe Hanus.

Après un apé­ri­tif, occa­sion de riches échanges, le public a été invi­té à par­ta­ger les témoi­gnages pas­sion­nants et émou­vants d’acteurs de ces évé­ne­ments. Jo Briant a évo­qué l’accueil de la marche pour l’égalité et contre le racisme, le 31 octobre à Gre­noble qui a réuni un public impor­tant. Il a pré­ci­sé que le col­lec­tif gre­no­blois de sou­tien à la marche avait envoyé cinq cars qui ont rejoint l’étape finale à paris qui ras­sem­blait 100 000 per­sonnes. Farid L’Haoua, qui fut porte-parole de la marche et l’un des mar­cheurs qui a fait tout le par­cours, a conté cet évé­ne­ment en pré­ci­sant que « la marche était un cri de rage puis d’espérance ». On peut écou­ter ici un témoi­gnage de Farid
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Les témoins de l’é­vé­ne­ment.

Jean-Pierre Mau­rin, qui fut le repré­sen­tant du Mou­ve­ment pour une alter­na­tive non-vio­lente (MAN), a racon­té son tra­vail de pré­pa­ra­tion de la marche alors qu’il tra­vaillait à Lyon à la Cimade. Il s’occupait du sou­tien logis­tique ou finan­cier et aler­tait la presse. Miche­line Armand, Voi­ron­naise, a témoi­gné avec modes­tie de son enga­ge­ment lors de la marche de 1983 relayé par Bis­ten Mes­sad qui a révé­lé son début d’engagement lors de cette marche qui lui a don­né enthou­siasme et espoir, car « por­tant un mes­sage de paix et d’amour ». Bis­ten Mes­sad a par la suite témoi­gné sur son par­cours de vie dans un livre, Tu te fais des idées (Edi­tions Gra­fi­cus, contact : bisten38@gmail.com). L’exposition est visible aux heures d’ouverture de la mai­son des habi­tants, jusqu’au 30 mai ( MDH Cho­rier Ber­riat, 10 rue Hen­ri le Cha­te­lier). Les enre­gis­tre­ments de la soi­rée du 2 mai sont dis­po­nibles auprès du col­lec­tif du 17 octobre 1961 .
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