Crolles. Gilets jaunes, cinq ans après

Par Pierre-Jean Crespeau

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A Crolles, un rond-point sur lequel les militants « gilets jaunes » n’ont cesser de se retrouver.

Sur le rond-point, le débat se poursuit avec les gilets jaunes. Fonctionnement des institutions, participation électorale, perspectives…

18 novembre 2023. Cinq ans après les gilets jaunes de Crolles occupent tou­jours le rond-point de l’entrée de la ville. Moins nom­breux qu’au début évi­dem­ment, mais tou­jours déter­mi­nés à se battre pour la jus­tice sociale. Pour l’occasion les gilets jaunes de Saint-Sau­veur et de Gre­noble ont fait le dépla­ce­ment.

Au menu du jour le débat por­te­ra sur les ins­ti­tu­tions : « Faut-il chan­ger la Ve Répu­blique ou seule­ment chan­ger Macron ? » Jacques Garde, figure his­to­rique du rond-point, veille à la bonne tenue du débat qui se déroule sous un ciel gris et régu­liè­re­ment des klaxons de sou­tiens. « Le Par­le­ment ne sert plus à rien, c’est Macron tour seul qui décide », dénonce-t-il en poin­tant du doigt un « pré­si­den­tia­lisme archi-monar­chique » et en com­pa­rant les ren­contres de Saint-Denis à la cour du Roy.

Jacques

Jacques Garde.

Michael, mili­tant au NPA à Gre­noble, regrette que même si une large majo­ri­té des gens sont contre une loi, ceux qui sont au pou­voir « s’en foutent ». Il dénonce aus­si la sous-repré­sen­ta­tion des per­sonnes en situa­tion de han­di­cap à l’Assemblée natio­nale, en ajou­tant le manque d’accessibilité de ces lieux, même au cœur de la Répu­blique.

Quelques inter­ven­tions hors sujet ou qui débordent, preuve que le cœur est lourd et la colère tou­jours là. Motions de cen­sure, moda­li­té de scru­tin, pro­ces­sus de déci­sion, RIC au plu­riel, consti­tuante, etc. Quand la mau­vaise repré­sen­ta­ti­vi­té dans les ins­ti­tu­tions est dénon­cée, quelqu’un pré­cise que « l’Assemblée natio­nale est le résul­tat de nos votes ».

Lilianne_Attac

Lil­liane, mili­tante d’AT­TAC.

Le jaune vire au rouge avec les conquêtes sociales, la Sécu­ri­té sociale, de la Répu­blique sociale, la répar­ti­tion des richesses et la ques­tion fis­cale jus­tice social et fis­cale. Liliane, mili­tante chez ATTAC dénonce l’évasion fis­cale qui coûte envi­ron 100 mil­liards d’euros à l’État. Un pognon de dingue ! Un délé­gué syn­di­cal se lamente qu’il est de plus en plus dif­fi­cile de mobi­li­ser les sala­riés. Les syn­di­cats ? Jacques pense que Macron les a « dézin­gué » avec la sup­pres­sion des CHSCT.

L’environnement, l’effondrement de la bio­di­ver­si­té, ont aus­si évo­qués.

Joseph

Joseph.

Joseph lui se sou­vient avec émo­tion de cette irrup­tion qui l’a empor­té fin 2018. L’anniversaire des gilets jaunes lui évoque la néces­si­té de la révo­lu­tion. Au-delà de la dis­cus­sion, il appelle à construire un agen­da d’action. « C’est en agis­sant, en mon­trant que ça vaut le coût d’agir qu’on fait venir du monde ». Comme pour lui répondre indi­rec­te­ment, après plu­sieurs inter­ven­tions, Jacques Garde annon­ce­ra le ren­dez-vous de l’après-midi à Gre­noble à par­tir de 14h30 : action pour la paix en Pales­tine.

Le débat est fini, mais les gilets jaunes seront de retour same­di !

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