Grenoble. Le Secours populaire se veut un outil au service de l’émancipation

Par Luc Renaud

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Le congrès départemental du Secours populaire a réuni plus d'une centaine de délégués dans la grande salle de l'hôtel de ville de Grenoble.
La fédération de l’Isère du Secours populaire a tenu son congrès départemental le 14 octobre à Grenoble. L’occasion de rappeler les fondamentaux du mouvement, à l’approche de son 80e anniversaire : le Secours populaire français est un lieu de rencontre et d’action pour ceux qui refusent de subir et organisent la solidarité.

« Nous sommes des géné­ra­listes de la soli­da­ri­té. » Ange­li­na Skors­ki, secré­taire géné­rale de la fédé­ra­tion de l’Isère du Secours popu­laire fran­çais, évoque ain­si la riche acti­vi­té du mou­ve­ment au cours des deux années qui viennent de s’écouler. Elle le fai­sait lors du congrès dépar­te­men­tal du Secours popu­laire qui s’est dérou­lé le 14 octobre à l’hôtel de ville de Gre­noble. Congrès à l’issue duquel Nabil Che­touf a été élu secré­taire géné­ral, à l’issue du renou­vel­le­ment de l’ensemble des ins­tances diri­geantes de la fédé­ra­tion.

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Ange­li­na Skors­ki, secré­taire géné­rale du Secours popu­laire Isère de 2022 à 2023.

2021–2023, une période mou­ve­men­tée pour le Secours. Le dérou­le­ment du congrès du 16 octobre 2021 avait été contes­té, tant par les comi­tés locaux que par la direc­tion natio­nale du mou­ve­ment. La légi­ti­mi­té de la direc­tion issue de ce congrès avait été mise en cause, avant de se reti­rer quelques mois plus tard, au prin­temps 2022. C’est dire qu’il y avait du pain sur la planche pour les diri­geants élus lors de l’assemblée géné­rale de juin 2022.

Une direc­tion et des béné­voles qui, dans les vingt comi­tés du dépar­te­ment, ont rele­vé le défi. Les chiffres sont là pour en attes­ter. Dans l’Isère, le Secours popu­laire compte près de 3 000 béné­voles, aide cette année 30 000 per­sonnes contre 19 000 en 2019. 1 500 per­sonnes ont par­ti­ci­pé aux acti­vi­tés de soli­da­ri­té lors de la cam­pagne de Pères Noël verts en 2022. Plus de 1 500 per­sonnes ont par­ti­ci­pé à des acti­vi­tés dans le domaine de la culture et des loi­sirs. Plus de 3 000 per­sonnes ont béné­fi­cié d’une aide rela­tive à l’habillement…

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Nabil Che­touf, élu le 14 octobre secré­taire géné­ral de la fédé­ra­tion de l’I­sère du Secours popu­laire.

Mais c’est vers l’avenir que se tournent les regards des congres­sistes. 2025 sera en effet l’année du 80e anni­ver­saire de la créa­tion du Secours popu­laire fran­çais. Une échéance qui sera natu­rel­le­ment pré­pa­rée avec le soin néces­saire.

Ce sont pour­tant les dif­fi­cul­tés que tra­verse un socié­té en crise qui retiennent l’attention. Dans son rap­port intro­duc­tif Ange­li­na Skors­ki rap­pe­lait que l’aide ali­men­taire euro­péenne comme la ges­tion qui en est faite par les pou­voirs publics fran­çais est plus dif­fi­ci­le­ment acces­sible. Ce que le Secours appré­hende comme un chal­lenge à rele­ver. « Nous serons contraints de don­ner moins ; nous nous don­nons l’objectif de le faire mieux », résume Nabil Che­touf.

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Alexandre Engel­horn, membre du comi­té natio­nal du Secours popu­laire.

Mieux, c’est en quelque sorte reve­nir aux sources de la créa­tion du Secours popu­laire. Un mou­ve­ment qui ne se consi­dère pas comme un sup­plé­tif des carences de l’État, mais comme un outil à la dis­po­si­tion de ceux qui connaissent des situa­tions dif­fi­ciles pour orga­ni­ser la soli­da­ri­té et prendre leur vie en main du mieux qu’il est pos­sible. En ce sens, une par­tie des débats du congrès était consa­crée à l’intégration de nou­veaux béné­voles dans les actions du Secours, à com­men­cer par ceux qui béné­fi­cient de ses acti­vi­tés. Les étu­diants, de nos jours plei­ne­ment concer­nés par les dif­fi­cul­tés à se nour­rir et à se loger en plus de celles qu’ils ren­contrent pour étu­dier, sont ain­si appe­lés à deve­nir des béné­voles acteurs du Secours popu­laire. Le comi­té devient ain­si un lieu d’échanges, de ren­contres, de par­tage des expé­riences pour faci­li­ter un retour à l’emploi, à la for­ma­tion, à la vie asso­cia­tive… Sans perdre de vue, natu­rel­le­ment, les actions pour l’organisation de vacances, de sor­ties cultu­relles, l’implication dans la soli­da­ri­té inter­na­tio­nale…

Debat-congrès-SPF-Isere/
Le débat s’est enga­gé à l’is­sue de chaque rap­port.

Toutes choses qui seront débat­tues lors du congrès natio­nal du mou­ve­ment, le 39e, qui aura lieu du 17 au 19 novembre à Stras­bourg, sur la thé­ma­tique  « Ensemble enga­gés pour un monde plus juste et plus soli­daire ».
La vita­li­té du Secours popu­laire comme une réponse à la crise éco­no­mique et sociale que tra­verse le pays.

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