Lyon-Turin. La CGT demande la réalisation des voies d’accès au tunnel

Par Luc Renaud

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A Chambéry surtout, mais aussi dans le Nord Isère et à Grenoble, l'augmentation des circulations qu'entraînera l'ouverture du tunel remettra en cause les possibilités de développement du transport ferroviaire régional.
Le tunnel se creuse. L'Italie construit des voies nouvelles. Tandis que le gouvernement français retarde le lancement des travaux, au risque de rater le rendez-vous de l'ouverture et de saturer les voies existantes. Voies pourtant nécessaires au développement du transport ferroviaire régional.

 Au niveau natio­nal, la CGT a pris posi­tion en faveur de la réa­li­sa­tion des voies nou­velles pré­vues pour accé­der au tun­nel en cours de creu­se­ment entre Saint-Jean-de-Mau­rienne et Suze, en Ita­lie. Alors que le Conseil d’o­rien­ta­tion des infra­struc­tures pro­pose de dif­fé­rer la réa­li­sa­tion de ces voies que l’U­nion euro­péenne a pris l’en­ga­ge­ment de de sub­ven­tion­ner à 55%.

On trou­ve­ra ci-après la décla­ra­tion de la confé­dé­ra­tion.

Le défi cli­ma­tique appelle un chan­ge­ment radi­cal de poli­tique publique pour le fer­ro­viaire

Ratifié en 2022 par la France et l’Italie, le trai­té de coopé­ra­tion his­to­rique du Qui­ri­nal insiste sur « l’intérêt stra­té­gique du déve­lop­pe­ment coor­don­né et durable de la mobi­li­té fer­ro­viaire trans­al­pine ». Les pro­po­si­tions sur le Lyon-Turin for­mu­lées par le Conseil d’Orientation des Infra­struc­tures (COI) dans son rap­port consul­ta­tif sont en contra­dic­tion avec cette ambi­tion majeure. Clé de voûte de la liai­son fer­ro­viaire euro­péenne, le tun­nel de 57,5 km en cours de creu­se­ment sous les Alpes est irré­ver­sible et sera livré à l’horizon 2032.

En toute logique, l’Italie a pris les déci­sions pour livrer ses voies d’accès à l’ouvrage en même temps. En pro­po­sant de repous­ser au-delà de 2045 la mise en ser­vice des voies d’accès fran­çaises et en pri­vi­lé­giant dura­ble­ment la ligne his­to­rique Dijon-Modane, le COI met sérieu­se­ment en péril le suc­cès de la plus grande infra­struc­ture euro­péenne de mobi­li­té bas car­bone pour les voya­geurs et les mar­chan­dises.

Le plus long tun­nel fer­ro­viaire du monde des­ti­né à relier l’Est et l’Ouest de l’Europe, peut-il rai­son­na­ble­ment ne pas avoir de voies d’accès à la hau­teur côté fran­çais ? La France ne peut se per­mettre de rater ce ren­dez-vous his­to­rique. Elle doit être à la hau­teur de ses res­pon­sa­bi­li­tés, de ses enga­ge­ments inter­na­tio­naux, de sa volon­té de réin­dus­tria­li­sa­tion, et du défi cli­ma­tique. La CGT rap­pelle que la pol­lu­tion aux par­ti­cules fines tue plus de 40 000 per­sonnes en France dont 140 per­sonnes chaque année dans les val­lées de la Taren­taise et de la Mau­rienne. Ce qui en fait le fac­teur de risque envi­ron­ne­men­tal numé­ro un en termes de mala­dies et de décès pré­ma­tu­rés.

Pro­jet struc­tu­rant de la tran­si­tion éco­lo­gique, la liai­son trans­al­pine est un maillon man­quant essen­tiel pour connec­ter les réseaux fer­ro­viaires euro­péens. Un grand chan­tier d’avenir au ser­vice des inté­rêts éco­lo­giques, éco­no­miques et géos­tra­té­giques de la France qui doit en être le moteur.
La France et l’Italie méritent d’être enfin reliées par une ligne fer­ro­viaire com­plète, moderne et per­for­mante, par une infra­struc­ture d’avenir adap­tée à l’évolution des grands flux contem­po­rains mais aus­si utile aux mobi­li­tés du quo­ti­dien régio­nales.

Pour la CGT il ne faut pas se trom­per de com­bat : l’avenir de la pla­nète comme la réponse aux besoins de trans­port, pas­se­ront inévi­ta­ble­ment par une réelle prio­ri­té don­née aux trans­ports propres, col­lec­tifs, par de nou­velles infra­struc­tures fer­ro­viaires, sous mai­trise publique, per­met­tant de rééqui­li­brer les modes de trans­port et de déve­lop­per leur com­plé­men­ta­ri­té, et de faire payer le juste coût à cha­cun de ces modes.

Cet objec­tif appelle un sta­tut de haut niveau pour les che­mi­nots et l’ensemble des tra­vailleurs des trans­ports, ain­si que des normes per­met­tant d’éviter toute forme de dum­ping social entre sala­riés et entre modes de trans­ports.

La CGT et ses orga­ni­sa­tions s’engagent réso­lu­ment en faveur de la mise en ser­vice des voies d’accès fran­çaises, condi­tion déter­mi­nante pour l’ouverture de la liai­son fer­ro­viaire du Lyon-Turin.

La CGT

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