Grenoble. L’UEC planche avec Bernard Friot

Par Edouard Schoene

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Bernard Friot ne voulait pas rater l’occasion d’une rencontre avec des étudiants communistes.

L’Union des étudiants communistes de Grenoble a joué les prolongations avec Bernard Friot. Au lendemain de la rencontre organisée par la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité, l’infatigable Bernard Friot était au rendez vous samedi 5 novembre à 9h15 pour trois heures de discussion.

Le concept de « salaire à vie » se dis­cute à tra­vers dif­fé­rents sujets dont « la sécu­ri­té sociale ali­men­taire », la sécu­ri­té sociale de la culture, de la mort… Ber­nard Friot a répon­du à de mul­tiples ques­tions, échan­gé avec les étu­diants confron­tés notam­ment au débat sur « salaire des étu­diants »  ou « reve­nu pour étu­diant ».
Quelle dis­tinc­tion entre « qua­li­fi­ca­tion » et « cer­ti­fi­ca­tion » ? La cer­ti­fi­ca­tion défi­nie notam­ment par des diplômes, carac­té­rise une apti­tude à un tra­vail concret. La qua­li­fi­ca­tion appa­rait à par­tir de 1919 dans les conven­tions col­lec­tives. La CGT, pré­cise Ber­nard Friot, a com­bat­tu tout le XXe siècle pour arra­cher au patro­nat l’obligation de sala­rier.

Le sala­riat, une conquête sociale

Aupa­ra­vant, par exemple au XIXe siècle, dans la soie­rie à Lyon, il exis­tait des don­neurs d’ordre (soyeux) qui deman­daient à des employeurs (les canuts) des tra­vaux réa­li­sés par des ouvriers. La CGT va obli­ger les don­neurs d’ordre à deve­nir des employeurs. Les capi­ta­listes pré­fèrent lar­ge­ment le « tra­vailleur indé­pen­dant » type UBER au sala­rié ayant des conven­tions col­lec­tives, des conquis sociaux.

La grande conquête com­mu­niste du XXe siècle pré­cise B. Friot est de délier le salaire de l’emploi dans la fonc­tion publique, le sta­tut EDF GDF, la RATP… Les fonc­tion­naires gardent un salaire à vie et la retraite est le salaire pro­lon­gé (pas comme dans le pri­vé la moyenne des 10 meilleures années). Ber­nard Friot note avec regret que per­sonne n’a dénon­cé une vio­la­tion mani­feste du sta­tut de la fonc­tion publique lorsque des per­son­nels d’hôpitaux ont vu leur trai­te­ment inter­rom­pu parce qu’ils n’étaient pas vac­ci­nés contre le COVID – le trai­te­ment est garan­ti à vie par ce sta­tut.

Le sta­tut de la fonc­tion publique, dit sta­tut Tho­rez

Ber­nard Friot, répon­dant aux étu­diants com­mu­nistes a lon­gue­ment déve­lop­pé l’importance de mener un com­bat com­mu­niste, par exemple l’exigence d’un salaire à vie. Ce qui a été obte­nu par le PCF et la CGT (et eux seuls) dit-il, est un sys­tème, dans la fonc­tion publique (sta­tut Tho­rez, amé­lio­ré par Le Pors), à l’hôpital où le salaire est lié à la per­sonne par sa qua­li­fi­ca­tion et non au contrat de tra­vail.

L’Internationale com­mu­niste après guerre, a contes­té aux diri­geant com­mu­nistes fran­çais leurs avan­cées révo­lu­tion­naires de 1946. Pour la concep­tion sovié­tique basée sur des étapes d’avancée au com­mu­nisme, il ne pou­vait y avoir de com­mu­nisme au sein d’un sys­tème capi­ta­liste.

Gagner du pou­voir éco­no­mique

Ber­nard Friot, avec Lucien Sève et Ber­nard Vas­seur, consi­dère que comme la bour­geoi­sie a conquis le pou­voir éco­no­mique sur l’aristocratie avant de gagner le pou­voir poli­tique, nous avons à déve­lop­per les conquis sociaux com­mu­nistes avant même d’accéder au pou­voir : une seule CPAM cou­vrant tous les risques de san­té (dis­pa­ri­tion des mutuelles), aug­men­ta­tion des coti­sa­tions sociales, exten­sion des domaines de la sécu­ri­té sociale…).

Les étu­diants sont repar­tis enthou­siastes avec une série de pro­jets de réflexions, débats et luttes.

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