Échanges nourris avec le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, en présence de deux cents personnes.

Lundi 24 octobre, Fabien Roussel était dans le Nord-Isère. Il s’est rendu à Bourgoin-Jallieu visiter l’usine Photowatt, rencontrer les personnels et discuter avec leurs représentants syndicaux, avant de répondre aux questions de la salle au cours d’une réunion publique à laquelle deux cents personnes ont participé.

A Photowatt, le secrétaire national du PCF a été reçu par la direction du site qui lui a présenté les principaux équipements et process de fabrication. Il a pu ensuite débattre avec les salariés des menaces qui pèsent sur ce fleuron de notre industrie.

Photowatt fabriquait intégralement des panneaux photovoltaïques. Depuis 2012 et son rachat par EDF, l’entreprise ne produit plus que les plaquettes de silicium qui sont envoyées en Chine pour revenir sous forme de panneaux photovoltaïques (cherchez l’erreur en bilan carbone !).

L’entreprise a perdu 30% de ses effectifs en 2012, puis de nouveau 10% en 2022. EDF, et donc son actionnaire majoritaire, l’Etat, sont directement responsables des pertes d’emploi, de perte de savoir-faire et du processus de désindustrialisation de notre pays.

Photowatt, l’évidence d’un développement nécessaire

EDF prétend que son rôle n’est pas « de consolider la filière photovoltaïque française dans la durée ». Pour l’instant, force est de constater qu’EDF la détruit. A l’heure où il devient évident que d’immenses investissements doivent se porter sur le développement des énergies renouvelables, il faut développer Photowatt, l’intégrer dans une filière française complète. Ce sera bon pour l’emploi, l’industrie et le climat.

C’est ce que Fabien Roussel a dit aux salariés en promettant d’agir dans ce sens et de mettre tout le poids des députés communistes pour un nouveau développement de leur outil de travail.

Fabien Roussel à la rencontre des salariés de Photowatt.
Du Lyon Turin, au travail en passant par le Bac pro, un débat sans tabou

Fabien Roussel s’est prêté au débat, dans un échange d’interventions avec une salle deux cents personnes à Nivolas-Vermelle.

Après les rencontres de Photowatt, dans la salle des fêtes de Nivolas-Vermelle, petite ville de l’agglomération berjallienne, le débat de Fabien Roussel avec la population a été riche et ancré sur les préoccupations du quotidien.

Interpellé par un syndicaliste d’EDF sur le développement de la filière nucléaire et par un habitant sur le coût réel de l’énergie et sur le fait que nous vivrions à crédit, sans sobriété et sans prendre soin de la planète, Fabien Roussel a rappelé ses propositions d’un mix énergétique nucléaire/renouvelable dans le cadre d’un service public permettant à tous d’avoir accès à une énergie à faible coût. Il a insisté sur la nécessité d’investir massivement pour lutter contre la précarité énergétique, notamment les millions de passoires thermiques constituées par les bâtiments publics ou privés.

Nucléaire

Considérant que la production électrique sera incontournable dans les années qui viennent pour assurer la transition énergétique pour tous (se déplacer, se chauffer, relocaliser ou créer des activités productrices etc.), et prenant en compte une question posée sur les déchets nucléaires, Fabien Roussel a rappelé le désengagement des gouvernements précédents de la recherche scientifique et l’abandon du projet de réacteur Astrid visant à produire mieux et avec moins de déchets nucléaires.

Concernant l’uranium et la dépendance de la France il a souligné que le stock français permettait 300 ans d’indépendance et qu’il fallait poursuivre et intensifier les recherches fondamentales sur le nucléaire (réacteur Astrid) et les sources d’énergie en général. Suite à sa visite de Photowatt le matin, il a conclu en rappelant que la production de panneaux photovoltaïques nécessitait beaucoup d’énergie et qu’elle devait être pilotable (accessible à tout moment), ce que ne permettent pas l’éolien ou le solaire par exemple contrairement au nucléaire.

Gratuité des transports et réchauffement climatique

Interrogé sur la disparition du moteur thermique à l’horizon 2035, Fabien Roussel a dit ne pas y croire et appelé au développement de véhicules hybrides dans une phase de transition qui ira au-delà de cette date. Sur les transports publics, il a rappelé la bataille des communistes pour la gratuité des transports publics en commun en lien avec la lutte contre les émissions de CO2. Concernant les voies ferrées, et citant l’exemple allemand de 84 milliards d’investissement, il a insisté sur la nécessité de non seulement réhabiliter les milliers de km de voies abandonnées par le gouvernement Macron et ses prédécesseurs mais d’en construire de nouvelles pour assurer toujours mieux un maillage ferroviaire ne laissant aucun territoire de côté.

Fabien Roussel répond aux questions de la presse lors de sa visite de Photowatt.

Il a réaffirmé le soutien du PCF au Lyon-Turin qui permettra de dégager les routes de milliers de camions polluants tout en améliorant les dessertes de TER et TGV.

Sur l’école et pour répondre aux inquiétudes d’une habitante sur l’accompagnement des élèves en situation de handicap, Fabien Roussel a rappelé l’urgence d’intégrer les AESH dans l’éducation nationale avec un statut spécifique et une reconnaissance salariale à la hauteur, et d’en recruter des dizaines de milliers pour assurer cet accompagnement à chaque élève en ayant le besoin.

Enseignement professionnel

Concernant la réforme de la voie professionnelle publique expliquée par une syndicaliste de l’éducation, Fabien Roussel a dénoncé le projet du gouvernement de réduire les enseignements fondamentaux et généraux au profit de l’allongement du temps de formation en entreprise. Le texte de loi n’étant pas écrit, il faut absolument mobiliser élèves, parents et enseignants pour mettre en échec ce projet a insisté Fabien Roussel qui a rappelé son soutien au Bac Pro en quatre ans, seul à même de favoriser la poursuite d’études en BTS ou DUT des lycéens professionnels. Non à la privatisation et non à la mise à mort de la voie professionnelle a déclaré le secrétaire national du PCF !

Une syndicaliste aide-soignante témoignant de l’état dégradé du service public hospitalier et du déficit de formation, Fabien Roussel a rappelé la proposition de loi des communistes suite au tour de France des hôpitaux de 2018 et dénoncé la casse de l’hôpital public depuis trente ans. Ce sont les économies faites sur la santé qui ont cassé l’outil hospitalier. Fabien Roussel a insisté sur les dizaines de milliers de postes à créer dans les hôpitaux et les EHPAD ainsi que pour remédier à la pénurie de médicaments à travers une filière publique dédiée.

Il en a profité pour saluer l’initiative des salariés de Thalès à Moirans qui se battent pour la mise en place d’une SCOP et la production locale de matériel d’imagerie médicale à destination des hôpitaux. « Un projet concret que nous devons absolument soutenir », a déclaré le député communiste.

Quartiers de la misère

Fabien Roussel est revenu à plusieurs reprises sur le recul des services publics dans les quartiers populaires devenus « quartiers de misère ». Le retour des services publics aidera à lutter contre les trafics. « Il faut plus d’éducateurs et plus d’école, plus de police, plus de douaniers car la drogue et en particulier les drogues dures entrent de plus en plus et détruisent nos gamins », souligne Fabien Roussel qui appelle à s’attaquer également au blanchiment d’argent.

Interpellé par un jeune collégien sur la perspective de la jeunesse, Fabien Roussel lui a souhaité de pouvoir travailler dans le métier de son choix. Oui, chaque jeune doit pouvoir exercer le métier de son choix, a insisté Fabien Roussel et on doit garantir à chaque jeune un métier et un salaire. Pour permettre aux jeunes de faire ces études de leur choix sans galérer dans la précarité, Fabien Roussel préconise l’attribution d’une allocation étudiante financée à parts égales sur la solidarité nationale et sur les cotisations sociales.

Travailler moins, mieux… et le droit à travailler pour tous

Le secrétaire national du PCF est revenu sur ses propos à la fête de l’Humanité sur le travail. Il a de nouveau expliqué en quoi le travail était seul à même de reconnaître tout un chacun comme producteur de richesses dans un collectif alors que le RSA ou le revenu universel ne le permettent pas. Il a dénoncé la remise en cause de la loi sur les 35 heures et rappelé qu’il convenait de travailler moins (32h), mais mieux et tous ! Sur la question du blocage à l’Assemblée nationale, Fabien Roussel a appelé à la mobilisation sociale, seule façon de faire bouger les choses à l’Assemblée. Sur les salaires, outre les rattrapages (gel du point d’indice dans la fonction publique) et les augmentations nécessaires, le député communiste a rappelé qu’il avait déposé un projet de loi pour l’indexation des salaires sur l’inflation.

Immigration

En conclusion et sollicité sur la question des migrants, Fabien Roussel a dit toute son indignation des conditions dans lesquelles les migrants étaient traités et s’est insurgé contre les exploitations politiques sordides de l’extrême-droite visant à les faire passer pour des criminels. Il a fait le lien avec sa propre histoire personnelle (immigration espagnole de la fin des années 30) pour appeler non seulement au respect de la dignité et des lois en vigueur en matière d’accueil et d’asile, comme le regroupement familial, mais aussi à construire un monde fait de justice et d’égalité. La raison d’être des communistes.

L’échange s’est poursuivi autour d’un buffet de l’amitié en toute convivialité et fraternité. Une belle soirée militante et citoyenne !

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