Mardi 8 décembre, à 16 heures et dans les minutes qui ont suivi, de nombreux habitants de Fontaine ont reçu un message téléphonique, audio, d’alerte « incident nucléaire à l’Institut Laue-Langevin » (presqu’île scientifique de Grenoble). Fausse alerte. Pas de trace d’un incident nucléaire, mais des questions posées sur la fiabilité de l’information de crise.

« Vous êtes en liaison avec le diffuseur de crise de l’Institut Laue-Langevin : un incident sur le réacteur nucléaire nous oblige à vous demander de vous mettre à l’abri. Entrez dans un bâtiment, fermez les portes et les fenêtres et coupez les ventilateurs du bâtiment. Ecoutez France bleue Isère, laissez vos enfants à l’école, laissez libre le réseau téléphonique pour les urgences. Des instructions suivantes vous seront communiquées par France bleue Isère. »

Inquiétant. Un peu paniquant, même. A Fontaine, un habitant de la rue du Saint-Eynard ayant reçu le message se précipite pour couper le chauffage de la maison (circulation d’air avec extraction sur l’extérieur) mis la radio. Dix minutes plus tard, aucune information. Il appelle la mairie, la police municipale. Personne n’a décroché.

En insistant, il parvient à joindre la police municipale. Aucune information sur une alerte nucléaire. Le message d’alerte se renouvelle. Cinq fois. Finalement, le démenti intervient à 17h25. Après plus d’une heure d’interrogations fébriles.

Les comprimés dont disposent les riverains en cas d’alerte. De vrai problème, uniquement.

Nous avons contacté l’Institut Laue-Langevin. Vers 17h20, Jérôme Estrade, directeur adjoint français de l’ILL nous a indiqué qu’un câble téléphonique avait été sectionné au cours de travaux sur le site, ce qui a déclenché l’envoi de messages depuis un serveur vocal extérieur à l’institut. « Les autorités de sûreté ont été informées, un message de démenti a été envoyé à partir de 17h03 », nous disait-il.

Fallait-il suite à l’alerte que les habitants prévenus, avalent de l’iodure de potassium, comprimés que les riverains de l’institut ont à leur disposition ? « Non, cet iodure de potassium ne doit être pris, en cas d’alerte, qu’à partir du moment où la préfecture le prescrit aux habitants concernés », précise Jérôme Estrade.

L’ensemble des autorité concernées ont été informées de cet incident. Une enquête est en cours sur un dysfonctionnement de l’information des riverains – de l’information uniquement, puisque aucun incident n’a eu lieu dans les installations nucléaires. Quelle que soit l’origine de ce dysfonctionnement – comment le sectionnement d’un câble peut-il générer ces conséquences fâcheuses -, il a créé quelques frayeur. Une expérience qui permettra peut-être d’améliorer la fiabilité de l’information en provenance de l’institut, mais aussi dans les différents services publics : sur le site internet de la ville de Fontaine, aucune information à 17h55. On ose espérer qu’un accident réel à l’Institut Laue-Langevin serait géré par la ville avec plus de réactivité.

Jérôme Estrade, directeur adjoint de l’Institut Laue-Langevin.

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