Grenoble, fausse alerte nucléaire à l’Institut Laue-Langevin

Par Edouard Schoene

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Mardi 8 décembre, à 16 heures et dans les minutes qui ont suivi, de nombreux habitants de Fontaine ont reçu un message téléphonique, audio, d’alerte « incident nucléaire à l’Institut Laue-Langevin » (presqu’île scientifique de Grenoble). Fausse alerte. Pas de trace d’un incident nucléaire, mais des questions posées sur la fiabilité de l’information de crise.

« Vous êtes en liai­son avec le dif­fu­seur de crise de l’Ins­ti­tut Laue-Lan­ge­vin : un inci­dent sur le réac­teur nucléaire nous oblige à vous deman­der de vous mettre à l’abri. Entrez dans un bâti­ment, fer­mez les portes et les fenêtres et cou­pez les ven­ti­la­teurs du bâti­ment. Ecou­tez France bleue Isère, lais­sez vos enfants à l’école, lais­sez libre le réseau télé­pho­nique pour les urgences. Des ins­truc­tions sui­vantes vous seront com­mu­ni­quées par France bleue Isère. »

Inquié­tant. Un peu pani­quant, même. A Fon­taine, un habi­tant de la rue du Saint-Eynard ayant reçu le mes­sage se pré­ci­pite pour cou­per le chauf­fage de la mai­son (cir­cu­la­tion d’air avec extrac­tion sur l’extérieur) mis la radio. Dix minutes plus tard, aucune infor­ma­tion. Il appelle la mai­rie, la police muni­ci­pale. Per­sonne n’a décro­ché.

En insis­tant, il par­vient à joindre la police muni­ci­pale. Aucune infor­ma­tion sur une alerte nucléaire. Le mes­sage d’a­lerte se renou­velle. Cinq fois. Fina­le­ment, le démen­ti inter­vient à 17h25. Après plus d’une heure d’in­ter­ro­ga­tions fébriles.

Les com­pri­més dont dis­posent les rive­rains en cas d’a­lerte. De vrai pro­blème, uni­que­ment.

Nous avons contac­té l’Ins­ti­tut Laue-Lan­ge­vin. Vers 17h20, Jérôme Estrade, direc­teur adjoint fran­çais de l’ILL nous a indi­qué qu’un câble télé­pho­nique avait été sec­tion­né au cours de tra­vaux sur le site, ce qui a déclen­ché l’envoi de mes­sages depuis un ser­veur vocal exté­rieur à l’institut. « Les auto­ri­tés de sûre­té ont été infor­mées, un mes­sage de démen­ti a été envoyé à par­tir de 17h03 », nous disait-il.

Fal­lait-il suite à l’alerte que les habi­tants pré­ve­nus, avalent de l’iodure de potas­sium, com­pri­més que les rive­rains de l’ins­ti­tut ont à leur dis­po­si­tion ? « Non, cet iodure de potas­sium ne doit être pris, en cas d’alerte, qu’à par­tir du moment où la pré­fec­ture le pres­crit aux habi­tants concer­nés », pré­cise Jérôme Estrade.

L’en­semble des auto­ri­té concer­nées ont été infor­mées de cet inci­dent. Une enquête est en cours sur un dys­fonc­tion­ne­ment de l’in­for­ma­tion des rive­rains — de l’in­for­ma­tion uni­que­ment, puisque aucun inci­dent n’a eu lieu dans les ins­tal­la­tions nucléaires. Quelle que soit l’o­ri­gine de ce dys­fonc­tion­ne­ment — com­ment le sec­tion­ne­ment d’un câble peut-il géné­rer ces consé­quences fâcheuses -, il a créé quelques frayeur. Une expé­rience qui per­met­tra peut-être d’a­mé­lio­rer la fia­bi­li­té de l’in­for­ma­tion en pro­ve­nance de l’ins­ti­tut, mais aus­si dans les dif­fé­rents ser­vices publics : sur le site inter­net de la ville de Fon­taine, aucune infor­ma­tion à 17h55. On ose espé­rer qu’un acci­dent réel à l’Institut Laue-Lan­ge­vin serait géré par la ville avec plus de réac­ti­vi­té.

Jérôme Estrade, direc­teur adjoint de l’Ins­ti­tut Laue-Lan­ge­vin.

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