Transports, l’écologie doit-elle être punitive ?

Par Edouard Schoene

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La « F(ai)tes de l’écologie », organisée par les militants grenoblois d’EELV, s’est tenue à Grenoble le dimanche 13 septembre à la Bifurk. Plus de deux cents personnes y ont participé. A l’issue d’une après-midi de débats en ateliers et en séance plénière, elle a été interrompue par des militants qui dénonçaient l’évacuation d’un squat, accusant le maire de Grenoble d’avoir autorisé l’intervention de la police nationale. La conclusion de la journée, au cours de laquelle les maires écologistes de Grenoble, de Saint-Egrève et Nadine Reux, maire de Charnècles, devaient prendre la parole n’a donc pas pu avoir lieu. On avait auparavant évoqué le problème des transports à l’heure du réchauffement climatique.

Un moment fort de ces ren­contres aura été la table ronde sur le thème « Com­ment déve­lop­per les ter­ri­toires pour un équi­libre entre villes et cam­pagnes ? ».

Il reve­nait à Myriam Laï­dou­mi-Denis, conseillère régio­nale Auvergne-Rhône-Alpes, d’animer ce débat.

Les inter­ve­nants du débat sur l’é­qui­libre villes cam­pagne, où il a été logi­que­ment ques­tion des trans­ports.

Guillaume Gon­tard, séna­teur de l’Isère et vice-pré­sident de la com­mis­sion de l’aménagement du ter­ri­toire et du déve­lop­pe­ment durable a mis en avant la dif­fi­cul­té en milieu rural de construire des coopé­ra­tions avec les villes.
Lorsqu’il fut maire de cette com­mune de moins de 200 hbs, il enten­dait, à pro­pos des villes, « on va se faire bouf­fer, on ne fait pas le poids ».
« Dans le Trièves on ne par­lait que de se tour­ner vers la Mathey­sine, jamais vers l’agglomération urbaine. Il y a eu ensuite des prises de conscience et des évo­lu­tions sur les rela­tions zones rurales –zones urbaines. »
Le séna­teur évoque les évo­lu­tions des SCoT (sché­mas de cohé­rence ter­ri­to­riale). Ces nou­veaux contrats res­tent des coquilles vides qui ne demandent qu’à trou­ver un conte­nu de coopé­ra­tions fruc­tueuses.

Guillaume Gon­tard, séna­teur de l’I­sère.

Gérard Leras évoque son expé­rience d’élu régio­nal, en charge en 2010 (1ère région en France ) du fon­cier rural. Il y avait lieu de s’interroger et de construire autour de la maî­trise du fon­cier et d’une nou­velle agri­cul­ture. Le chan­tier est com­plexe. « Il faut com­battre l’idée que l’on règle­ra l’essentiel par l’investissement comme le pense la majo­ri­té au CR (Wau­quiez). C’est l’investissement intel­lec­tuel le plus impor­tant. »

Sophie Bre­ton, coor­di­na­trice Isère des Gilets jaunes, invi­tée du ras­sem­ble­ment EELV, rap­pelle que la taxe car­bone a été la goutte d’eau qui a fait débor­der le vase et mis le feu aux poudres avec le lan­ce­ment des gilets jaunes. Elle réaf­firme au nom des GJ, le refus d’une éco­lo­gie puni­tive.
Au cours de son inter­ven­tion elle déve­loppe la réa­li­té du monde rural, notam­ment proche des villes : « nous avons besoin d’un véhi­cule pour aller tra­vailler ». Or la voi­ture nous coûte « un pognon de dingue ». Nos salaires ne suivent pas. Nous disons : « par­lons des méfaits du capi­ta­lisme, par­lons des créa­tions d’emplois locaux,… ». Nous avons une série de pro­po­si­tions telles que la créa­tion de par­kings, l’accès des vélos aux trains, l’amélioration de la cou­ver­ture du ter­ri­toire par le train. « Fin du monde, fin de mois, ce sont un même com­bat ».

Sophie Bre­ton, coor­di­na­trice Isère des Gilets jaunes

Yann Mon­ga­bu­ru, conseiller métro­po­li­tain et pré­sident du SMMAG inter­vient d’entrée sur le thème de la mobi­li­té qui selon lui doit être au cœur des ques­tions et actions. « Arrê­tons de culpa­bi­li­ser ceux qui sont dépen­dants de leurs voi­tures. Menons la bataille de l’aménagement du ter­ri­toire (com­merces, ser­vices publics de san­té, d’éducation,… »
Il faut dimi­nuer les dépla­ce­ments subis, non vou­lus.

Se dépla­cer 40 kms par jour cela pèse et cela pèse­ra encore plus avec l’augmentation du coût des car­bu­rants.
Deux enjeux majeurs :

  • Le fer­ro­viaire avec la créa­tion de lignes de RER sur tout le ter­ri­toire comme en Suisse,
  • La bagnole : nous devons construire une poli­tique éco­lo­gique de la bagnole, notam­ment avec le covoi­tu­rage où nous don­ne­rons 50€ de pou­voir d’achat par mois. Fai­sons connaître le chan­ge­ment de moto­ri­sa­tion qui est rem­bour­sé en trois mois pour des dépla­ce­ments de 20km/jour.
Yann Mon­ga­bu­ru, pré­sident du SMMAG.

Monique Giroud, ancienne pré­si­dente de l’association ADTC, déve­loppe dans son inter­ven­tion l’essentiel selon elle, le fer­ro­viaire
Il faut un trans­port caden­cé, faci­li­ter le rabat­te­ment vers les gares en voi­ture, vélos, vélos élec­triques.
La mili­tante donne un exemple des pos­si­bi­li­tés de déve­lop­per le train : « la gare de Genève Cor­na­vin qui n’a qu’un quai de plus que celle de Gre­noble voit pas­ser trois fois plus de trains ».

Le débat s’est pour­sui­vi avec le public et les inter­ve­nants sans que ce pas­sion­nant sujet soit épui­sé.

Monique Giroud, ancienne pré­si­dente de l’association ADTC
Gérard Leras, ancien conseiller régio­nal éco­lo­giste.
Au cours de l’a­près-midi, le public a dû s’a­bri­ter du soleil et de la cha­leur.
Der­rière la ban­de­role « Un toit, c’est un droit », les inter­ve­nants de ce qui devait être la conclu­sion de la jour­née. Ces der­nières prises de parole n’ont pu avoir lieu.
Le Tra­vailleur alpin avait été invi­té à tenir un stand au cours de la jour­née. Le jour­nal et le livre anni­ver­saire des 90 ans de la fête du TA ont été ven­dus et des abon­ne­ments au Tra­vailleur alpin ont été réa­li­sés.
Le pro­gramme de la jour­née de ce dimanche 13 sep­tembre.

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