Le Cairn, monnaie locale, est en circulation depuis 2017 dans le bassin grenoblois. Le Cairn, construit par l’association qui s’est créée en 2015 est «  une monnaie qui permet de favoriser les échanges économiques locaux et responsables sur notre territoire. L’utiliser c’est agir concrètement pour : favoriser l’activité économique locale de la région grenobloise, établir la confiance et encourager l’entraide entre tous les utilisateurs, soutenir la transition énergétique et respecter l’environnement, permettre au citoyen de s’impliquer dans la gouvernance de sa monnaie et dynamiser l’économie réelle tout en résistant à la spéculation »

Aujourd’hui en France, près de 80 monnaies locales sont en circulation pour un volume estimé à 5 millions d’euros. Il y a le Cairn dans la région de Grenoble, l’Agnel à Dieppe ou encore la Roue en Provence. Autant de monnaies qui soutiennent l’économie sociale et solidaire mais dont ne peuvent s’emparer les collectivités territoriales : une proposition de loi déposée par le sénateur de l’Isère, Guillaume Gontard, vise à lever ce frein.

L’association Cairn se félicite de ce projet de loi et renvoie sur « Public Sénat » pour quelques éclairages :

« En 2014, ces monnaies locales ont été reconnues par la loi Hamon. Mais des freins à leur développement ont été identifiés. Le premier d’entre eux, l’impossibilité pour les collectivités, régions, départements, mairies de réaliser des dépenses en ayant recours à ces titres. À ce jour, les pouvoirs publics sont exclus de ces circuits et cela a pour effet de limiter leur expansion.
Pour lever cet obstacle et combler le vide juridique, le sénateur rattaché au groupe CRCE Guillaume Gontard a lancé à l’été 2018 une consultation de 4 mois avec l’association Parlement et citoyens. Après 200 contributions citoyennes et 1000 votes, une proposition de loi a vu le jour. Signée par 23 sénateurs, elle se donne deux objectifs : le premier, permettre aux collectivités territoriales de dépenser des titres de monnaies locales pour des marchés publics, la rémunération des élus ou encore le versement d’allocations sociales. Le second, créer un observatoire des monnaies locales pour évaluer leur impact économique.
Pour les défenseurs de ces monnaies, après 10 ans d’expérimentation, il est temps de changer d’échelle. D’autant que la crise de la Covid 19 a révélé toute l’importance d’une cohésion sociale et économique dans les territoires.  Si cette proposition de loi est inscrite à l’ordre du jour et votée, et que l’implication des collectivités locales est actée, elle agira comme un gage de confiance pour les usagers et permettra d’asseoir davantage l’ancrage territorial de ces devises. »

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