Monnaies locales : une proposition du sénateur Gontard

Par Edouard Schoene

/

Image principale

Le Cairn, mon­naie locale, est en cir­cu­la­tion depuis 2017 dans le bas­sin gre­no­blois. Le Cairn, construit par l’association qui s’est créée en 2015 est «  une mon­naie qui per­met de favo­ri­ser les échanges éco­no­miques locaux et res­pon­sables sur notre ter­ri­toire. L’utiliser c’est agir concrè­te­ment pour : favo­ri­ser l’activité éco­no­mique locale de la région gre­no­bloise, éta­blir la confiance et encou­ra­ger l’entraide entre tous les uti­li­sa­teurs, sou­te­nir la tran­si­tion éner­gé­tique et res­pec­ter l’environnement, per­mettre au citoyen de s’impliquer dans la gou­ver­nance de sa mon­naie et dyna­mi­ser l’économie réelle tout en résis­tant à la spé­cu­la­tion »

Aujourd’hui en France, près de 80 mon­naies locales sont en cir­cu­la­tion pour un volume esti­mé à 5 mil­lions d’euros. Il y a le Cairn dans la région de Gre­noble, l’Agnel à Dieppe ou encore la Roue en Pro­vence. Autant de mon­naies qui sou­tiennent l’économie sociale et soli­daire mais dont ne peuvent s’emparer les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales : une pro­po­si­tion de loi dépo­sée par le séna­teur de l’Isère, Guillaume Gon­tard, vise à lever ce frein.

L’association Cairn se féli­cite de ce pro­jet de loi et ren­voie sur « Public Sénat » pour quelques éclai­rages :

« En 2014, ces mon­naies locales ont été recon­nues par la loi Hamon. Mais des freins à leur déve­lop­pe­ment ont été iden­ti­fiés. Le pre­mier d’entre eux, l’impossibilité pour les col­lec­ti­vi­tés, régions, dépar­te­ments, mai­ries de réa­li­ser des dépenses en ayant recours à ces titres. À ce jour, les pou­voirs publics sont exclus de ces cir­cuits et cela a pour effet de limi­ter leur expan­sion.
Pour lever cet obs­tacle et com­bler le vide juri­dique, le séna­teur rat­ta­ché au groupe CRCE Guillaume Gon­tard a lan­cé à l’été 2018 une consul­ta­tion de 4 mois avec l’association Par­le­ment et citoyens. Après 200 contri­bu­tions citoyennes et 1000 votes, une pro­po­si­tion de loi a vu le jour. Signée par 23 séna­teurs, elle se donne deux objec­tifs : le pre­mier, per­mettre aux col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales de dépen­ser des titres de mon­naies locales pour des mar­chés publics, la rému­né­ra­tion des élus ou encore le ver­se­ment d’allocations sociales. Le second, créer un obser­va­toire des mon­naies locales pour éva­luer leur impact éco­no­mique.
Pour les défen­seurs de ces mon­naies, après 10 ans d’expérimentation, il est temps de chan­ger d’échelle. D’autant que la crise de la Covid 19 a révé­lé toute l’importance d’une cohé­sion sociale et éco­no­mique dans les ter­ri­toires.  Si cette pro­po­si­tion de loi est ins­crite à l’ordre du jour et votée, et que l’implication des col­lec­ti­vi­tés locales est actée, elle agi­ra comme un gage de confiance pour les usa­gers et per­met­tra d’asseoir davan­tage l’ancrage ter­ri­to­rial de ces devises. »

Partager cet article

Avant de partir

Votre soutien compte pour nous

Le Travailleur alpin vit depuis 1928 grâce à l’engagement de ses lecteurs. Aujourd’hui encore, ce média propose un autre regard sur vos espoirs, vos luttes, vos aspirations. Une voix unique dans la presse d’information départementale.

Pour protéger l’indépendance du Travailleur alpin, assurer son développement, vos dons nous sont précieux – nous assurons leur traitement en partenariat avec la fondation l’Humanité en partage.

Merci d’avance.

Faire un don défiscalisé maintenant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *