Les saisonniers sont parmi les grands perdants des contre-réformes gouvernementales. Ils sont déterminés à poursuivre leur riposte qui pourraient faire boule-de-neige au cours d’une journée nationale d’action, le 15 février.

Ils sont en France quelque 2 millions de travailleurs saisonniers. Ils et elles sont présent(e)s en nombre dans l’hôtellerie-restauration, les commerces , les transports, les offices de tourisme, le sport, etc. Les stations de ski en comptent environ 18 000 : pisteurs, conducteurs d’engins, employé(e)s des remontées mécaniques, etc. classé(e)s dans une catégorie professionnelle spécifiques, la « branche des domaines skiables ». Comme tous les autres leurs emplois sont précaires et hachés au rythme des saisons ; ce qui les place parmi les principales victimes des mesures antisociales décidées ou envisagées par le gouvernement :

En matière de retraites, leur montant ne prendrait plus en compte les 25 meilleurs années, mais l’ensemble de la carrière. Pour tous les saisonniers qui ont connu des périodes de chômage dans leur vie – et ils sont nombreux- c’est donc la certitude mathématique de voir le montant de leur pension sérieusement amputé.

En matière de chômage, à la réglementation en vigueur depuis novembre dernier s’ajoutent de nouvelles mesures particulièrement pénalisantes pour tous les saisonniers. 1) Exigence de 6 mois de travail au cours des 2 dernières années pour en bénéficier (au lieu de 4 sur 28 mois). 2) Exigence de contrats de plus de 6 mois d’affilée ( au lieu d’un seul) pour retrouver ses droits. 3) Baisse prévue des indemnités à compter du 1er avril prochain. C’est ainsi qu’un bi-saisonnier (hiver/été) perdra de 40 à 50 % de son indemnité s’il ne trouve rien entre les deux saison, et que celui qui se trouverait sans emploi deux mois par an perdra environ 20 %.

A cela s’ajoute une menace spécifique visant la «  branche des domaines skiables ». Au fil de mois et d’années de luttes syndicales, ses salariés ont obtenu une convention collective  qui assure les saisonnier(e)s de cette branche d’avantages sociaux durement arrachés aux employeurs. A commencer par la priorité de réembauchage et la reconduction des contrats de travail d’une saison sur l’autre. Une clause inexistante ailleurs , qui rend cette convention collective « unique en son genre », et enviée par bien des salariés d’autres secteurs. Or le gouvernement a déjà supprimé 400 branches professionnelles sur les 600 jusqu’alors reconnues, en regroupant plusieurs d’entre elles. Belle occasion offert au patronat de remettre en cause les conventions collectives en les « mixant » au détriment, bien, sûr des mesures les plus favorables aux salariés, arrachées dans l’une ou l’autre des branches réunies. C’est ainsi que pourraient être remises en cause sinon supprimées celles obtenues dans les « domaines skiables » si ceux-ci se trouvaient absorbés par le tourisme, les transports, l’hôtellerie-restauration ou par toute autre branche. Ajoutons à cela la volonté gouvernementale et patronale de mettre en cause les dispositions parfois existantes pour compenser la pénibilité de certaines professions.

Bien décidés à mettre en échec cette avalanche de mauvais coups, les saisonniers des stations de ski , à commencer par ceux des domaines skiables se sont déjà fait entendre au cours des manifestations pour les retraites. Le 21 janvier à Chambéry, à l’occasion du salon international « Grand ski », ils se sont adressés aux professionnels de l’activité. Reçus par le secrétaire d’État au tourisme, ils lui ont fait part de leur inquiétude et de leur détermination à défendre leur droits. Ce qu’ils poursuivent en préparant avec la CGT une journée nationale d’actions le 15 février avec  « mobilisation et grève dans toutes les stations de ski pour dire stop à l’insécurité sociale ».

Jean Rabaté

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