«  Roms Action », le Secours Catholique et la paroisse de Fontaine invitaient à une rencontre amicale et solidaire avec les Roms qui vivaient dans le camp Courtade à Fontaine.

L’église St François d’Assise accueillait samedi 17 novembre Roms et militants-es de la solidarité. Les élus (période électorale oblige, n’étaient pas invités).

Serge Huet, coordinateur de l’action de soutien aux Roms sur Fontaine explique au Travailleur alpin le travail réalisé.

Serge Huet.

« Deux terrains (bidonvilles) se trouvaient sur la commune de Fontaine, le terrain Gérard Philipe et le terrain Courtade. La politique municipale mise en œuvre sur le terrain Gérard Philipe est un modèle, par contre la politique mise en œuvre sur Courtade soulève des questionnements. »

Le terrain a été fermé en mai dernier

« Les erreurs regrettables ont été pour nous :
– une saisine de la justice en vue d’obtenir l’expulsion précipitée des occupants, alors que nous avions proposé un accord de fin d’occupation du terrain, comprenant notamment l’interdiction de nouvelles installations, la destruction des baraques inoccupées, et la gestion du terrain par un comité tripartite (institutionnels, associations, et 3 délégués roms).
– l’interdiction faite aux professionnels de la Ville d’intervenir sur le terrain.

Mais il faut, a contrario, reconnaître les efforts faits par la Ville de Fontaine pour le relogement des personnes expulsées, relogement managé par la MOUS (Maitrise d’œuvre urbaine et Sociale). Toutes les personnes ont pu être relogées, sauf 3 personnes qui n’étaient pas dans une démarche d’insertion. »

L’après midi a commencé par la projection d’un diaporama réalisé à partir de clichés pris pendant la durée de vie du bidonville dénommé « Courtade » (à l’insu du journaliste communiste, résistant, romancier, Pierre Courtade (1915-1963). Moments d’émotions, de pleurs de rire lorsque l’on observe les familles, la tristesse du camp, l’ingéniosité des architectes du quotidien, la propreté des baraques, les enfants, les fêtes, les accueils.

Puis une responsable du collectif accueillant propose aux présents de réaliser un tableau collectif avec des rayons de soleil et des nuages.
Les rayons, des souvenirs heureux, les nuages, l’évocation de moments sombres.

Parmi les rayons de soleil évoqués :
« les cafés pour nous accueillir »
« les rires et sourires des enfants »
« la journée solidarité avec les paroissiens »
« J’ai rencontré des frères, des sœurs dans mes moments de détresse, merci la France »
« J’ai proposé à un jeune roumain de s’inscrire sur les listes électorales, ; quand je suis arrivé en mairie, c’était déjà fait. »
«  le fils d’une maman du camp qui siégeait au conseil municipal des enfants ».
«  L’inventivité des résidents du camp qui ont réalisé un local pour fumer la viande, afin de pouvoir la conserver »
«  l’amour immense donné aux enfants par les parents, résidents, frères et sœurs »

Parmi les nuages :

« Moi Africain, en voyant ce camp, je n’imaginais pas qu’un bidonville aussi misérable pouvait exister en France. Bon Dieu ! »
«  les incendies criminels, le racisme « 
«  Ma femme hospitalisée six mois, un enfant sur les deux placé, la mendicité pour nous nourrir »


Le tableau final du soleil et des nuages a étonnement de nombreux rayons. Les chrétiens présents ont ensuite émis une série de prières à Dieu.

Avant de partager boissons et gâteaux dont des spécialités de la cuisine roumaine les participants ont écouté les conclusions de Serge Huet :

«Dans quelques temps, notre bataille avec les Roms sera gagnée.
Ecoutons la parole d’espoir, « quelle que soit la durée de la nuit le soleil va se lever ».

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