Dans le contexte des actions entreprises pour préserver un accueil de la CPAM sur la rive gauche du Drac, le témoignage d’un militant communiste, Michel Cialdella.

Jeudi 19 septembre 2019, avec des camarades communistes nous distribuions un tract pour la défense de la Sécurité sociale, devant le siège de la CPAM, rue des Alliés à Grenoble. Ce n’était pas la première fois. Mais ce jour-là les vigiles nous ont intimé l’ordre d’évacuer. Ils en avaient reçu la consigne et elle ne pouvait venir que de la directrice. Ces agents ont pour mission de veiller à la sécurité. Parmi nous pas de « Benalla », ni de « Balkany » nous ne représentons aucun danger pour la CPAM.

Lors d’un rassemblement organisé par le PCF pour la défense de l’accueil CPAM à Vizille et Fontaine.

Comme l’écrit le chercheur américain Henry C. Galant dans son mémoire « les défenseurs les plus actifs du nouveau plan de Sécurité sociale étaient les communistes et la CGT » (1) et aujourd’hui c’est toujours vrai, car elle est plus que jamais menacée ! (2) La gestion actuelle, qui consiste à fermer des services de proximité constitue sans doute une plus grande menace pour l’institution. Pierre Laroque, directeur de la Sécurité sociale au cabinet d’Ambroise Croizat, disait « Nous voulons que demain les travailleurs considèrent que les institutions de Sécurité sociale sont des institutions à eux, gérées par eux et où ils sont chez eux. Pour cela il faut des organismes très proches des intéressés ; il faut qu’en outre des caisses, chaque groupe local ait sa section ; il faut que dans chaque entreprise le comité entreprise désigne en son sein un délégué à la Sécurité sociale qui fera l’éducation de ses camarades, qui servira aussi d’intermédiaires pour la constitution des dossiers et pour leur transmission aux caisses. Il faut humaniser les institutions de sécurité sociale ». (3) Force est de constater que l’on s’en éloigne !

Nous avons obtempéré pour ne pas leur causer de problème, en rappelant que la Sécurité sociale appartient à tous les Français et à toutes les Françaises comme l’a proclamé Ambroise Croizat, communiste, ministre du Travail et de la Sécurité sociale (4).

Il n’entre pas dans les prérogatives d’une directrice d’empêcher quiconque de s’exprimer sur le parking de l’institution dont les travailleurs sont les légitimes propriétaires ainsi que le rappelle l’intitulé Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS).
Comme militants communistes, dans la continuité de nos anciens camarades qui ont largement contribué à la réalisation de cette grande conquête, nous continuerons d’informer et de mobiliser sur les dégâts causés par les gouvernements successifs et leurs complices où qu’ils soient que cela plaise ou non.

Alexandre Parodi, signataire des ordonnances de 1945 rappelait à juste titre que « c’est bien dans la clandestinité dans la Résistance qu’il faut chercher l’origine de l’ensemble de la législation sociale que nous avons faite en 1945 ».

Et nous communistes, la Résistance ça nous parle !

Michel Cialdella

  1. Histoire politique de la Sécurité sociale Française (1945 – 1952) – Henry C. Galant
  2. La Sécurité sociale, une conquête en danger – Michel Cialdella
  3. Le plan Français de Sécurité sociale (avril 1946) – Pierre Laroque
  4. Ambroise Croizat : Discours du 8 août 1946 devant l’Assemblée nationale constituante.

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