Ligne Grenoble Veynes. Ne manque plus qu’une décision politique

Par Luc Renaud

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La réunion du comité de pilotage de la ligne SNCF Grenoble Gap qui devait avoir lieu le 22 octobre a été annulée par le préfet de l’Isère. Un rassemblement a eu lieu devant la préfecture. Prochaine mobilisation le 9 novembre.

Que s’est-il pas­sé entre le 19 sep­tembre et aujourd’­hui ? Rien. Rien au point que la réunion du comi­té de ligne qui devait se tenir le 22 octobre en pré­fec­ture de l’I­sère a été pure­ment et sim­ple­ment annu­lée.

Quelque deux cents per­sonnes se sont retrou­vées le 22 octobre devant la pré­fec­ture de l’I­sère.

Le 19 sep­tembre, le secré­taire d’État aux trans­ports, Jean-Bap­tiste Djeb­ba­ri, avait pour­tant décla­ré dans les colonnes du Dau­phi­né libé­ré que « l’E­tat pren­drait sa part » du finan­ce­ment des tra­vaux et envi­sa­geait de faire pas­ser par Gre­noble et Veynes le train Paris-Brian­çon, lorsque la ligne sera fer­mée pour tra­vaux dans la Drôme.

La ligne SNCF Gre­noble Veynes Gap était par consé­quent sur la bonne voie. Mais voi­là, la rai­son de l’an­nu­la­tion de la réunion du 22 octobre tient en ces quelques mots sous la signa­ture du pré­fet de l’I­sère, Laurent Beffre : « l’État n’a pas d’an­nonce par­ti­cu­lière à faire ».

Laurent Per­rin, l’un des ani­ma­teurs du Col­lec­tif de l’é­toile fer­ro­viaire de Veynes.

Le 22 octobre, sous une pluie rafraî­chis­sante, quelque deux cents per­sonnes se sont retrou­vées, mal­gré tout, devant la pré­fec­ture, place de Ver­dun à Gre­noble. Pour faire quelques constats. D’a­bord, comme le rap­pe­lait le séna­teur Guillaume Gon­tard, le finan­ce­ment des tra­vaux est assu­ré. « Si l’on en croit les enga­ge­ments pris par la région, l’État, la SNCF et les col­lec­ti­vi­tés locales, le tour de table finan­cier est bou­clé », sou­li­gnait-il. Ce qui reste en sus­pens ? « Une déci­sion poli­tique pour qu’une conven­tion soit signée entre les dif­fé­rents par­te­naires et que les tra­vaux puissent s’en­ga­ger. »

Rendez-vous sur les ronds-points le 9 novembre

Laurent Per­rin, l’un des ani­ma­teurs du Col­lec­tif de l’é­toile fer­ro­viaire de Veynes, notait par ailleurs que l’ar­gu­ment tech­nique ne tient plus. « L’État fait sem­blant de cher­cher des don­nées tech­niques, c’est pour­quoi notre col­lec­tif a ren­du publics les dif­fé­rents scé­na­rios envi­sa­gés par SNCF réseau. » Il appa­raît que la date de décembre 2020 pré­sen­tée comme un seuil au delà duquel la ligne ne pour­rait fonc­tion­ner sans une régé­né­ra­tion des voies n’a plus de réa­li­té. « Les cir­cu­la­tions peuvent être pour­sui­vies jus­qu’en 2021 avec une main­te­nance adap­tée. »

Guillaume Gon­tard, séna­teur de l’I­sère.

Reste qu’une déci­sion doit être obte­nue d’i­ci la fin de l’an­née pour que les tra­vaux puissent débu­ter l’an­née pro­chaine. Franck Boyer, CGT che­mi­nots, sou­li­gnait que la SNCF est déjà en train d’é­tu­dier des muta­tions d’a­gents dans la pers­pec­tive d’une fer­me­ture en décembre 2020. Rai­son de plus pour que la mobi­li­sa­tion pour le déve­lop­pe­ment de la ligne gran­disse.

Franck Boyer, syn­di­cat CGT des che­mi­nots de Gre­noble.

Le pro­chain ren­dez-vous don­né par le col­lec­tif de l’é­toile fer­ro­viaire est le 9 novembre. Ce jour-là, des ras­sem­ble­ment auront lieu sur l’en­semble des ronds-points entre Gre­noble et Gap. « Des ras­sem­ble­ments qui seront fes­tifs si nous avons de bonnes nou­velles d’i­ci là et plus en colère si ce n’est pas le cas », pré­ci­sait Laurent Per­rin. De son côté, le séna­teur Guillaume Gon­tard va deman­der à ce qu’une délé­ga­tion soit reçue au minis­tère des trans­ports. Il importe de connaître le cré­dit que l’on peut accor­der aux décla­ra­tions du secré­taire d’E­tat.

La ligne SNCF Gre­noble Gap est utile et uti­li­sée. Elle relie le Nord et le Sud des Alpes. Elle est indis­pen­sable au réseau de trans­ports en com­mun gre­no­blois. Les tra­vaux néces­saires — dont le coût est très infé­rieur aux inves­tis­se­ments pro­gram­més sur la route qui relie les mêmes des­ti­na­tion — sont finan­cés. Et puis, fer­mer une ligne de che­min de fer, est-ce réel­le­ment une déci­sion que l’on peut prendre au siècle du réchauf­fe­ment cli­ma­tique ?

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