Un savoir faire unique en France

Par Edouard Schoene

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Les salariés de Sintertech étaient rassemblés jeudi 10 octobre avec leurs soutiens, devant le palais de justice de Grernoble. Le tribunal se réunissait à huis clos pour examiner d’éventuelles offres de rachat de l’entreprise en redressement judiciaire depuis mars 2019. La liquidation de l’entreprise est attendue pour ce mardi 15 octobre.

Les res­pon­sables syn­di­caux à la sor­tie de l’au­dience. Pho­to Biol­chi­ni.

Dans un appel à une grève le 10 octobre, dans les trois usines, la CGT écri­vait : « La métal­lur­gie des poudres est une tech­no­lo­gie por­teuse d’innovations et répon­dant à cer­tains enjeux de la tran­si­tion éco­lo­gique, dis­po­sant d’avantages com­pé­ti­tifs forts, un champ d’application qui se déve­loppe et qui s’ouvre, et donc, un mar­ché en crois­sance. Sin­ter­tech, 280 emplois sur trois sites com­plé­men­taires avec un posi­tion­ne­ment géo­gra­phique inté­res­sant en région Auvergne Rhône Alpes et Nou­velle Aqui­taine est unique, un atout impor­tant pour l’industrie natio­nale. Au tra­vers de Sin­ter­tech, c’est main­te­nir une exper­tise fran­çaise dans la métal­lur­gie des poudres dont il s’agit. Depuis six mois Sin­ter­tech est en redres­se­ment judi­ciaire et, mal­gré les incer­ti­tudes et les craintes, les salarié.es sont res­tés mobilisé.es pour satis­faire les clients, ras­su­rer les four­nis­seurs, aus­si pour valo­ri­ser l’entreprise, sa tech­no­lo­gie et ses savoirs faire, démon­trant ain­si tout leur pro­fes­sion­na­lisme.  »

Le cli­mat était lourd, devant le palais de jus­tice durant les deux heures d’audience. Tout le monde savait qu’après de longs ater­moie­ments la socié­té Le Bronze Alloy avait reti­ré son offre de reprise la semaine der­nière. L’argument pre­mier est que PSA, prin­ci­pal don­neur d’ordre se désen­gage du car­net de com­mande.

Des rumeurs d’intervention du minis­tère pour sau­ver le groupe cir­cu­laient avec beau­coup de scep­ti­cisme, les syn­di­ca­listes connais­sant la réa­li­té de l’absence d’une poli­tique gou­ver­ne­men­tale indus­trielle.

A la sor­tie, Jean-Ber­nard Etche­men­dy , délé­gué syn­di­cal CGT du groupe SINTERTECH, grave, a mis quelques ins­tants avant de s’exprimer devant ses col­lègues et les mili­tants pré­sents.

Simone Torres était venue appor­té le sou­tien des élus com­mu­nistes de Pont-de-Claix. Phot Biol­chi­ni.

Le tri­bu­nal n’a reçu aucune offre de reprise. Il se pro­non­ce­ra sans doute mar­di pro­chain, le 15 octobre, pour la liqui­da­tion de Sin­ter­tech.
Le groupe amé­ri­cain Fede­ral modul a mal diri­gé le groupe, fait de gros­sières erreurs, sous inves­ti,…
Les sala­riés en paient aujourd’­hui le prix fort.
L’éventuel repre­neur, LBA atten­dait des sala­riés un aval sur un plan dont il n’a accep­té de révé­ler qua­si­ment que le volet social : perte d’emploi et aggra­va­tion des condi­tions de tra­vail.
« Mal­gré les incer­ti­tudes et les craintes, nous sommes res­tés mobilisé.es pour satis­faire les clients, ras­su­rer les four­nis­seurs, pour valo­ri­ser l’entreprise, sa tech­no­lo­gie et ses savoirs faire, démon­trant ain­si tout notre pro­fes­sion­na­lisme », sou­li­gnait le res­pon­sable syn­di­cal.

Il ajou­tait : « On va vers la liqui­da­tion. Ce sera très dur pour cha­cun d’entre nous, pour les familles. Il va fal­loir res­ter soli­daires, tra­vailler sur le ter­ri­toire , col­lec­ti­ve­ment pour retrou­ver des solu­tions.
Notre vie conti­nue. On n’a pas obte­nu ce pour quoi nous nous sommes bat­tus. Gar­dons la tête haute, nous sala­riés et retrai­tés de Sin­ter­tech, de Méta­fram ! »

La sono de la CGT lance la chan­son de Ber­nard Lavilliers, les Mains d’or.

« …J’vou­drais tra­vailler encore, tra­vailler encore
For­ger l’a­cier rouge avec mes mains d’or
Tra­vailler encore, tra­vailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’ai pas­sé ma vie là, dans ce lami­noir
Mes pou­mons, mon sang et mes colères noires
Hori­zons bar­rés là, les soleils très rares
Comme une tran­chée rouge sai­gnée sur l’es­poir

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