Saint-Égrève, le vécu d’un hôpital

Par Pierre-Jean Crespeau

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Une délégation de parlementaires communistes a fait étape dans la région grenobloise dans le cadre de leur tour de France des hôpitaux. Parmi les cinq établissements visités, le centre hospitalier Alpes Isère de Saint-Egrève, autrement dit l’hôpital psychiatrique.

Parlementaires et élus locaux communistes sont allés à la rencontre du personnel du centre hospitalier de Saint-Égrève le lundi 26 février. La discussion d’une heure et quart a été l’occasion d’en apprendre davantage sur les difficultés que connaissent les hôpitaux psychiatriques et particulièrement celui du CHAI (Centre hospitalier Alpes-Isère).
Suppression de lits, de centres médicaux-psychologiques, suppressions de postes et non-remplacement du personnel posent le décor de l’agonie de l’hôpital psychiatrique.
Le manque de personnel soignant a des conséquences négatives sur les délais de prise en charge, la qualité du soin, et les conditions de travail, burn-out à la clef. Faute d’être en capacité de pouvoir accueillir dans des délais convenables de nouveaux patients, certains malades sont orientés, non sans une forme de fatalisme, vers le privé. Le manque de personnel se fait aussi sentir lorsque des urgences psychiatriques se présentent à eux : impossibilités temporaires de traiter sur-le-champ des personnes ayant des pensées suicidaires par exemple, qui sont redirigées aux urgences. Par manque de personnel encore, des unités de soins qui étaient ouvertes deviennent fermées : au lieu d’assurer les moyens humains pour s’occuper des patients, le choix a été fait d’enfermer ces derniers dans certains services.

L’austérité, mais pas pour les grandes fortunes

« Déshumanisation », le mot est lâché et fait l’unanimité parmi le personnel présent. La direction est pointée du doigt en ce qui concerne le défaut de recrutement de personnel, alors que les rénovations (dont l’utilité est contestée) des bâtiments se succèdent.
Le financement des services publics est mis à mal au nom du dogme de l’austérité qui ne s’applique pourtant pas aux cadeaux fiscaux pour les riches et les grandes entreprises (suppression de l’ISF, CICE, […]). Cette situation financière engendre une dégradation des services rendus, argument utilisé par les casseurs du service public pour prôner leur privatisation.
C’est cette logique de casse du service public qu’entendent combattre les militants CGT et les hospitaliers qui défendent un service public pour tous et une sécurité sociale financé par la cotisation. Ils ont reçu le soutien des parlementaires communistes.

Pierre-Jean Crespeau

 

La délégation des parlementaires était composée de Laurence Cohen (sénatrice PCF, Val-de-Marne), Dominique Wattrin (sénateur PCF, Pas-de-Calais), Guillaume Gontard (sénateur inscrit au groupe CRCE, Isère), Pierre Darrhéville (député PCF, Bouches-du-Rhône). Ils étaient accompagnés de Patrice Voir (PCF, conseiller régional), Annie David (secrétaire départementale PCF Isère), Sylvie Guinand (élue d’opposition PCF-Front de gauche à Saint-Égrève) et Joaquim Torrès, élu dans la majorité de Saint-Martin-le-Vinoux.

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