La division l’a emporté. La gauche de transformation sociale présente une multiplicité de candidatures. Eviter le pire, c’est voter pour des députés utiles qui partagent vos combats depuis longtemps.
Par Marie-Christine Vergiat
Députée européenne GUE/NGL
Au lendemain du 23 avril, nous avons été nombreux à considérer le score de Jean-Luc Mélenchon comme un immense espoir pour toutes celles et tous ceux qui croient en la reconstruction d’un projet alternatif de gauche. Ce score de 19,5 % et de plus de sept millions de voix était inespéré quelques semaines plus tôt et cela doit autant à la personnalité du candidat qu’aux milliers de femmes et d’hommes, venus d’horizons divers qui ont soutenu sa candidature. Cette diversité a toujours été et sera toujours une des plus grandes richesses de la gauche.
Marine Le Pen a été largement battue. On doit s’en féliciter sans oublier qu’elle a fait un score de plus de 10,6 millions de voix, soit trois millions de plus qu’au premier tour, près d’un électeur inscrit sur quatre et deux fois plus que son père en 2002. La bête immonde a peut-être été contenue au regard des prédictions sondagières mais elle a continué sa progression et il serait temps de cesser de se contenter de crier au loup à l’occasion de chaque élection.
Se réunir malgré tout autour de candidatures utiles au rassemblement de la gauche
Emmanuel Macron est donc le huitième président de la République. Nous n’avons aucune illusion sur les politiques qu’il conduira et j’oserai dire qu’il a même le mérite de la franchise. Si quelques doutes pouvaient encore subsister, la composition de son gouvernement a dû les effacer, ne serait-ce que par le choix de son Premier ministre, des deux ministres chargés de l’économie et des finances dont un homophobe notoire et de sa ministre du travail qui a fait l’essentiel de sa carrière dans de grandes entreprises et qui a, de surcroît, choisi un homme du MEDEF comme directeur de cabinet.
Comme d’autres, j’ai rêvé d’une gauche de combat pour faire face à ce gouvernement ultralibéral, bien marqué à droite. Et je suis consternée de voir des candidatures de division fleurir un peu partout en France. Comment deux, trois, voire quatre candidats de gauche peuvent-ils se faire face dans un tel contexte ? Alors qu’au soir du premier tour de la présidentielle, on pouvait espérer construire une majorité capable de bloquer le président, la République en Marche semble désormais la favorite des législatives avec plus de 35 % des voix. Nous risquons d’avoir une chambre bleu horizon et bleu marine et la gauche peut être menacée de quasi disparition.
Ceux qui vont y contribuer porteront une lourde responsabilité. Je vous invite à tout faire pour l’empêcher et à voter pour ceux que vous connaissez et qui partagent vos combats depuis longtemps. C’est ensemble plus que jamais que nous pourrons résister.