« Nous demandons au préfet de ne plus attendre »
Par Luc Renaud
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Le fait est rare. Dix partis politiques représentatifs de la gauche dans le département de l’Isère (*) ont signé un texte commun, le 7 avril dernier. Sur proposition de la fédération communiste, ils ont décidé de demander ensemble la mise à l’arrêt des productions non essentielles.
Ils citent des exemples. Tout en évoquant la procédure en cours de « danger grave et imminent » à ST Micros Crolles – quatre mille salariés – , ce texte rappelle que, le 3 avril, « la direction recensait officiellement cinquante-trois cas suspects de covid-19, soit deux fois plus que le 24 mars ». Et constate que « l’usine continue de tourner, impliquant des centaines de salariés, bien au delà des cinq personnes qui ont été réaffectées à l’autoproduction de gel hydroalcoolique ».
Schneider a pu se procurer des masques
C’est également le cas de Schneider electric, entreprise qui compte près de cinq mille salariés, fabricant de matériels électriques. Après un arrêt total, la production a repris au cours de la semaine du 30 mars. « La direction a ainsi eu le temps de se procurer des dizaines de milliers de masques pour ses salariés, masques qui manquent cruellement dans nombre de secteurs essentiels (personnels hospitaliers, soignants à domicile, commerces alimentaires, enseignants, transporteurs…) »
Les signataires évoquent encore les pressions exercées par le ministère du Travail pour inciter les entreprises du BTP à reprendre leurs chantiers « contre l’avis des syndicats de salariés, d’artisans et d’employeurs ».
Au total, « de nombreuses productions non essentielles continuent de tourner, exposant les salariés qui ne peuvent télétravailler ». Et « ce confinement en demi-teinte expose de manière irresponsable des centaines de milliers de salariés et d’artisans ainsi que les populations alentours, leurs familles, leurs voisins, les gens qu’ils croisent dans les transports… »
Un appel au préfet
Les dix partis signataires lancent donc un appel au préfet de l’Isère : « il faut faire cesser toutes les activités qui ne sont pas indispensables à la lutte contre l’épidémie et au maintien des chaînes d’approvisionnement vitales ». Les signataires demandent également l’ouverture du droit au chômage partiel « à tous les salariés et artisans concernés » et demandent la réquisition des matériels de protection dont disposent les sites de production non essentiels au bénéfice des salariés qui sont en première ligne dans la lutte contre l’épidémie.
« C’est dès aujourd’hui que les logiques sociales et écologiques centrées sur l’humain s’imposent comme les fondements d’un monde nouveau », concluent-ils.
Parti communiste français, Ades, Parti socialiste, France insoumise, Parti radical de gauche, Génération’s, Ensemble!, MRC, Gauche républicaine et socialiste et Europe écologie les verts.