Grenoble. Le ras-le-bol des fonctionnaires
Par Maryvonne Mathéoud
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« Après un jour de carence, le vol des congés avec le passage aux 1607 heures, le vote de la loi honteuse sur la retraite à 64 ans, le Premier ministre décide de punir les agents malades », expose Betty Demange, élue CGT. En effet, à partir du 1er mars, les agents qui sont malades voient leurs rémunérations amputées de 10 %.

C’en est trop ! Pourtant, ils étaient 5 000 à Grenoble lors de la journée du 5 décembre 2024, 3 000 à Lyon pour défendre les retraites et la Sécurité sociale et 800 à Grenoble le 1er avril mobilisés contre la diminution de rémunération en cas d’arrêt maladie. « Ils s’en mettent plein les poches, sans vergogne » , dénonce Manue Pauthier, de la FSU.
Baisse de rémunération en cas d’arrêt maladie
« Faites l’addition », mentionne-t-elle. « 157 milliards d’euros de dépenses de l’État en aides aux entreprises plus 80 milliards de pertes en évasion fiscale plus 16 milliards de baisse d’impôts en faveur des plus riches… Cela donne 253 milliards d’euros qui ne profitent pas au plus grand nombre de citoyens et citoyennes (exercice de calcul mental, chiffres Oxfam ) ! »

Et ce n’est pas tout, souligne la représentante FSU : « Parallèlement, les salaires et pensions des fonctionnaires stagnent. Le « pognon de dingue » ne doit pas profiter aux multinationales et aux marchés financiers. Il doit être investi dans les services publics, seuls garants de l’égalité entre les citoyens et citoyennes, seuls garants pour affronter les crises que nous devons traverser : crises sociales, crises environnementales et écologiques », renchérit Manue Pauthier.

Les manifestants dénoncent et combattent les discours mensongers, aux relents populistes qui visent à porter un coup fatal à la fonction publique et aux services publics et qui font le lit de l’extrême droite. « Les services publics font la solidarité. Ils sont le patrimoine de celles et ceux qui n’ont rien. Nous allons fêter les 80 ans de la Sécu : faisons honneur à nos prédécesseurs ! Ne laissons pas massacrer les services publics », poursuit la syndicaliste FSU.
Les profs du collège Louis-Lumière en grève contre un « management toxique »
Odile Bourde, représentante UNSA, fustige, elle, les politiques gouvernementales successives désastreuses, qui affaiblissent la mission des enseignants. Illustration : Léo Tesnier, professeur au collège Louis-Lumière d’Échirolles, relate « un management toxique et autoritaire qui engendre de la souffrance au travail ».

Depuis le 17 mars, 80 % des enseignants titulaires sont en grève dans l’établissement échirollois, pour demander un changement de direction. Selon eux, « la direction de l’établissement a rendu toute communication impossible ». Ils dénoncent « une dégradation sans précédent des conditions de travail ». Ce qui aurait entraîné les départs de plusieurs membres du personnel.

Les enseignants du collège Louis-Lumière se sont donc rassemblés le 24 mars devant le rectorat pour faire part de leur sentiment d’abandon. Des personnels du collège Édouard-Vaillant, de Saint-Martin‑d’Hères, se sont quant à eux mis en grève car ils redoutent le gel des affectations en section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa). Des mouvements qui dénotent tous du profond malaise régnant dans la profession.

