Alimentation. Les démonstrations concrètes du PCF

Par Luc Renaud

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Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, et Claire Tranchant, responsable de l’organisation des points de vente. Cette année, les conditions climatiques ont favorisé les courges.

Bien se nourrir, assurer à tous l’accès à une alimentation de qualité, des prix rémunérateurs pour les producteurs… c’est possible. C’est ce que les communistes entendent démontrer concrètement en organisant des ventes solidaires de fruits et légumes, à prix coûtant.

Des files d’étudiants devant une dis­tri­bu­tion ali­men­taire. Une image deve­nue banale, sym­bole d’un pays où la pré­ca­ri­té règne en maître… sauf pour les grandes for­tunes. Une réa­li­té qui dit aus­si tout l’intérêt de l’initiative prise par les com­mu­nistes isé­rois de la vente à prix coû­tant de fruits et légumes. Quinze points de vente seront tenus entre le 27 et le 30 sep­tembre. « Face à l’inflation, à des salaires insuf­fi­sants, aux fer­me­tures d’entreprises annon­cées ou mena­çantes dans le dépar­te­ment, il est plus que jamais néces­saire de mon­trer concrè­te­ment que des solu­tions existent », insiste Jéré­mie Gio­no, secré­taire dépar­te­men­tal du PCF. Le concret, en l’espèce, ce sont les prix de vente. Le kilo de pommes des Hautes-Alpes sera ven­du par les com­mu­nistes à 1,90 euros. 50 % moins cher – c’est un mini­mum – que ce que l’on trouve en grande sur­face. « C’est la démons­tra­tion concrète de ce que sont les marges de la grande dis­tri­bu­tion, des marges que paient les consom­ma­teurs, mais aus­si les pro­duc­teurs », ajoute-t-il. Car, outre le prix de vente au plus bas, les fruits et légumes pro­po­sés sont éga­le­ment payés à un prix rému­né­ra­teur pour les agri­cul­teurs. « Nous fixons le prix d’achat avec les pay­sans qui nous four­nissent, à Beau­re­paire, Mey­lan, en Savoie et dans les Hautes-Alpes », pré­cise Claire Tran­chant, res­pon­sable de l’organisation de cette ini­tia­tive, en par­te­na­riat avec le Mou­ve­ment de défense des exploi­tants fami­liaux (Modef).

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Un point de vente à Saint-Mar­tin-d’Hères.

Mais il ne s’agit pas uni­que­ment d’argent. « Les pro­duits que nous pro­po­sons sont de sai­son, géné­ra­le­ment en culture bio­lo­gique, tou­jours de plein champ ; des légumes qui ont du goût, des fruits mûrs… », sou­ligne Claire Tran­chant. Une ali­men­ta­tion de qua­li­té, en somme. De cette expé­rience, renou­ve­lée depuis plu­sieurs années, les com­mu­nistes tirent une pro­po­si­tion, celle de la créa­tion d’une sécu­ri­té sociale de l’alimentation Un sys­tème qui res­sem­ble­rait à celui de la Sécu­ri­té sociale de la san­té, basé sur des coti­sa­tions et per­met­tant à chaque famille de dis­po­ser d’un cré­dit de cent euros par per­sonne pour accé­der à une ali­men­ta­tion four­nie par des pro­duc­teurs agréés et cor­rec­te­ment rému­né­rés. Le tout géré par des caisses locales, diri­gées par des repré­sen­tants des consom­ma­teurs et des pro­duc­teurs. « Cette sécu­ri­té sociale de l’alimentation per­met­trait à tous d’avoir accès à des pro­duits de qua­li­té, en même temps qu’elle assu­re­rait un reve­nu pour les pay­sans et déve­lop­pe­rait les cir­cuits courts, un bon point pour le cli­mat », résume Jéré­mie Gio­no. La sécu­ri­té sociale de l’alimentation, sous des formes diverses, est une idée par­ta­gée par des nom­breuses asso­cia­tions, col­lec­tifs ou col­lec­ti­vi­tés locales ; des formes d’expérimentation sont en cours, un pro­jet est en cours à la ville de Gre­noble. Aux côtés de ce pro­jet ambi­tieux, les com­mu­nistes entendent aus­si pro­mou­voir des mesures à prendre à court terme, comme le blo­cage des prix ali­men­taires de base ou la taxa­tion des impor­ta­tions abu­sives.
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