Les représentants du collectif pour la gratuité des transports dans l’agglomération, de Grenoble citoyenne et d’Alternatiba.

Engagés depuis avril dans une campagne pour la gratuité des transports et la mise en place d’un RER grenoblois, les trois collectifs partenaires ont fait le point sur leur action.

A ce jour, 10 000 dépliants ont été distribués et 1500 signatures recueillies. “Nous sentons une évolution sensible de l’opinion sur la question de la gratuité”, constatent-ils, même s’ils sont conscients qu’il est nécessaire d’agir à tous les niveaux. Ce qui est engagé avec des rencontres avec des parlementaires isérois, avant de poursuivre à l’échelle de la Région et de la Métropole.

La campagne veut s’inscrire dans la durée et investir tout le territoire du Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (SMMAG) dans le Grésivaudan et le Voironnais. ”Nous souhaitons organiser des rencontres-débats au plus près des populations”, ajoutent-ils.

Il y a urgence sociale

Selon eux, l’accueil reçu relève notamment de l’urgence sociale. Car les hausses des prix alimentaires et de celui de l’énergie ont un impact très important sur les conditions de vie des familles avec un revenu faible. Une précarité alimentaire qui touche également la jeunesse, et particulièrement les étudiants.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Mariano Bona (collectif pour la gratuité) et François Auguste (représentant du PCF au sein de Grenoble citoyenne).

Mais expliquent-ils, “pour une grande partie de la population, l’accès aux transports en commun conditionne la plupart des autres droits socio-économiques. Encore faut-il qu’il y ait un réseau de qualité”.

Or l’augmentation actuelle des prix de l’énergie et de l’alimentation rend plus difficile l’exercice de ce droit à la mobilité pour les populations précaires.

C’est ce qui permet aux tenants de la gratuité d’affirmer que celle-ci, ainsi que le développement des transports collectifs serait un moyen très efficace de répondre à la situation des milieux populaires et d’améliorer significativement leur qualité de vie. D”autant que “les transports collectifs sont un moyen très sobre et peu polluants de se déplacer”.

Un moyen de justice sociale efficace pour l’environnement !

Des insuffisances notoires

Force est de constater que tant sur le plan national que local le compte n’y est pas !

Au lieu de mettre en oeuvre des mesures fortes rapides, le gouvernement n’émet « que des annonces sans décision et sans moyens réellement dégagés”. On veut nous habituer à l’idée d’un réchauffement inéluctable, quelques jours après que le chef de l’Etat ait déclaré souhaiter une pause sur les normes environnementales européenne”.

François Auguste et Jérémie Ciceron, responsable d’Alternatiba Grenoble.

Au niveau local, ce n’est guère mieux. Le président du SMMAG annonce des études tout en affirmant que rien n’est acté. “Rien de significatif se passe !” Aucune décision n’est prise, si ce n’est une répression accrue qui va toucher en priorité la jeunesse et les milieux populaires.

D’autres choix sont nécessaires

La gratuité est une solution. Encore faut-il en avoir la volonté politique. Car matériellement c’est possible. Et les collectifs d’aligner les chiffres. En 2022, les recettes du SMMAG ont été de 196 M€ dont 125 M€ par la contribution de mobilité (112 M€ pour la Métro taxée à 2% et 12,8 M€ pour les communautés de communes du Grésivaudan taxée à 1,3%). Les collectifs demandent le passage à un taux de 3% (comme en Ile-de- France) : cela permettrait de récupérer 40 M€ ! Or les recettes des usagers durant la même année représentaient 34,7 M€ : rien qu’en prenant appui sur cela permettrait d’absorber la différence et de permettre la gratuité ! Et si on ajoute une aide de l’Etat aux collectivités…

Les collectifs sont nets : “L’argument financier pour refuser la gratuité ne tient pas : ce qui manque, c’est une volonté politique !”

Ils œuvrent pour la faire évoluer favorablement.

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