La colère des travailleurs sociaux
Par Travailleur Alpin
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Des images de la journée du 7 décembre. Qualifiée d’historique.
Une nouvelle journée de grève et de manifestations des travailleurs sociaux est programmée pour le 1er février. En cause les injustices salariales et la souffrance au travail.
Le mardi 7 décembre dernier avait lieu une journée de mobilisation nationale des travailleurs sociaux à l’appel de plusieurs syndicats (CGT, SUD, CNT) et du collectif « Travail social en lutte ». Ce fut une journée qualifiée d’historique pour le secteur du social et du médico-social. A Grenoble, elle a été fortement suivie puisque plus de 2000 personnes sont descendues dans la rue pour revendiquer : une hausse des salaires de 300€ pour tous ; le maintien et l’amélioration des conventions collectives ; un juste financement des structures accueillantes ; de meilleures conditions de formation des travailleurs sociaux et la fin de la marchandisation du travail social pour un grand service public de l’action sociale et médico-sociale.
Diviser les salariés et abattre les conventions collectives
Les salariés du secteur dénoncent l’idéologie néolibérale qui consiste à les mettre en concurrence les uns avec les autres provoquant la dégradation de leurs conditions de travail et salariales. Ils dénoncent la décision du gouvernement de traiter différemment les salariés du secteur, en fonction de leur diplôme ou de leur poste. 183€ pour certains et rien pour les autres ! Certains métiers vont bénéficier, dans le cadre du Ségur, d’une prime de 183€ (accompagnant éducatif et social, aide médico-psychologique, les métiers paramédicaux), alors que d’autres métiers ne la toucheront pas (éducateurs, services généraux et administratifs).
La deuxième étape du Ségur est donc en cours. Les syndicats employeurs du privé, encouragés par le gouvernement, remettent en question le cadre conventionnel en 2022. Ils conditionnent l’augmentation des salaires par la renégociation des différentes conventions collectives qui composent le secteur social et médico-social. L’objectif est simple, la création d’une convention unique avec un nivellement par le bas des garanties collectives.
Au niveau du secteur public, le point d’indice est gelé depuis plus de dix ans et des primes individuelles au mérite amènent à une détérioration des collectifs de travail, si importants dans ces métiers du lien.
Des conditions de travail qui impactent les salariés et les personnes accompagnées
Les dégradations des conditions de travail les impactent directement : burn-out, arrêt maladie, perte de sens des missions qui leur sont confiées, suppressions de postes, augmentation de la charge de travail.
Ils constatent également les effets néfastes que cela engendre pour les populations en situation de précarité ou de handicap qu’ils continuent d’accompagner au mieux qu’ils le peuvent : délais de rendez-vous, place indisponible en structure adaptée, mesure inappliquée ou appliquée bien trop tardivement.
Acte 2 de mobilisation du social et médico-social
Puisqu’un jour de grève n’a pas suffi à obtenir satisfaction sur leurs revendications, une nouvelle journée de mobilisation est d’ores et déjà annoncée à l’appel d’une intersyndicale locale CGT Santé Action Sociale, CNT Santé social et collectivités territoriales, SUD Collectivités territoriales.
Plusieurs actions sont prévues le mardi 1er février 2022 en Isère :
- Manifestation à 14h, place Doyen Gosse à Grenoble
- Rassemblement de 10h30 à 12h, place Saint-Michel à Bourgoin-Jallieu