Action BDS contre Carrefour à Grenoble
Par Edouard Schoene
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La campagne BDS France avait décidé d’une journée nationale d’action contre Carrefour le 13 décembre dernier. Des associations grenobloises et BDS-Grenoble ont appelé à une action pour appeler au boycott de Carrefour, qui vend toujours sous l’appellation « Israël » des produits en provenance des colonies israéliennes illégales en Palestine occupée, et pour dénoncer les multiples liens de l’enseigne avec Israël.

BDS rappelle l’accord de franchise signé en 2022 avec la société israélienne de grande distribution Yenot Bitan et ses neuf magasins dans neuf colonies, et a contribué au financement de start-ups israéliennes qui travaillent pour les colonies. Le mouvement indique également que dès octobre 2023 au début du génocide, Carrefour-Israël a envoyé des colis personnels aux soldats israéliens qui massacrent à Gaza. BDS note une complicité financière de Carrefour par les liens noués en 2024 avec cinq grandes banques israéliennes qui financent la colonisation. Enfin, ses cent cinquante magasins Carrefour en Israël, Carrefour accrédite l’idée d’opinions publiques européennes se satisfaisant de la situation.
Les militants·es ayant participé à l’action au centre ville de Grenoble distribuaient des tracts et explicitaient leur action devant les magasins Carrefour du centre ville. « Nos tracts ont été bien accueillis et nous avons pu engager la conversation sur les multiples intérêts de Carrefour en Israël. Nous avons été questionnés sur les autres cibles actuelles de la campagne BDS telles que Reebok qui sponsorise l’Association israélienne de football et qui a des clubs affiliés dans les colonies, ou les entreprises HP et Microsoft qui apportent un appui technique déterminant à l’industrie israélienne de sécurité et de surveillance des Palestinien.nes, et aussi du boycott culturel et des ventes d’armes par la France à Israël. »

Il nous est précisé que les gérants de ces petits magasins Carrefour de centre ville en location gérance ou en franchise ne sont pas très bavards ! Ils ont des consignes de leur direction et sont prudents. « Nous avons toutefois eu des conversations intéressantes sur le contrat de franchise en général et sur leur perception finalement très positive de la campagne BDS. »
Cette action nationale BDS a été relayée dans plusieurs villes et parfois de manière plus spectaculaire, notamment à Aix-en-Provence, Amiens, Caen, Clamart, Clermont-Ferrand, Flins, Le Havre, Les Lilas, Lille, Marseille, Miramas, Montreuil, Paris, Strasbourg, Toulouse, Valenton, Vénissieux et Villefranche-sur-Saône.
BDS est né en 2005, sous l’impulsion de collectifs en Palestine. « Les Palestiniens font appel aux citoyens de conscience du monde, afin que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente, en leur demandant de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire. Ils nous demandent également de faire pression sur les entreprises étrangères, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec cet État criminel », indique le mouvement.
Plusieurs reportages de délégations de retour de Palestine, publiés par le Travailleur alpin notamment, témoignaient de la popularité de BDS en Cisjordanie. A la question, « qu’attendez-vous de nous à notre retour en France ? », la première réponse est « racontez ce que vous avez vu », la seconde « développez les actions BDS ».



