Municipales. En quoi un maire progressiste en ruralité peut changer nos vies ?
Par Bernard TOURNIER
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Le Travailleur alpin — Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans cette aventure et à accepter la responsabilité de conduire la liste ?
Christophe Ghersinu — Le collectif est né en réaction aux décisions de l’équipe municipale actuelle. Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, de nombreux habitants de gauche et écologistes ne se sentent plus écoutés ni entendus par la municipalité LR. Cela nous a rassemblés autour de valeurs communes : l’écologie, la justice sociale et le respect du dialogue citoyen.
Mais ma décision remonte à 2020, lors des dernières municipales, quand un collectif m’a déjà accordé sa confiance. Après un mandat passé dans l’opposition, il m’a semblé naturel de me représenter, fort de l’expérience acquise et du travail mené durant cette période.
Comment votre démarche collective et participative se concrétise ?
Nous travaillons depuis le début dans un esprit de partage et de transparence. Notre programme est construit avec les habitants. Nous avons lancé un questionnaire citoyen pour recueillir les attentes de toutes et tous, et nous poursuivons ce travail par des rencontres régulières et des ateliers ouverts.
Quelles seraient les trois priorités pour les années à venir ?
La première urgence qui ressort du questionnaire concerne la santé. Plus de 18 % des habitants n’ont pas de médecin traitant. Nous proposons donc la création d’un centre communal de santé pour tous sans dépassement d’honoraire, avec le tiers payant généralisé. Nous voulons également redonner une place centrale aux associations, notamment en réinstaurant l’accès gratuit aux salles municipales. Enfin, nous souhaitons mutualiser davantage les ressources de la commune, renforcer les mobilités douces et rendre les bâtiments publics plus sobres en énergie. L’écologie est un fil conducteur incontournable.
Quelle place occupe la transition écologique dans votre projet ?
Pour nous, l’écologie n’est pas un chapitre à part : elle doit irriguer toutes les décisions municipales. Les nouveaux projets, la rénovation, la gestion quotidienne… Tout doit être pensé avec un objectif clair : réduire l’empreinte environnementale de la commune.
La participation citoyenne et la démocratie locale sont au cœur de votre projet. Comment comptez-vous les incarner ?
Nous voulons que les habitants soient pleinement associés aux dossiers structurants, par l’organisation de référendums municipaux sur les grands projets, la mise en place d’un système de pétitions numériques ou en développant des dispositifs d’expression, avec un objectif clair : leur donner la parole entre chaque élection, pas seulement tous les six ans.
Nous consultons les associations et rencontrons la population partout : réunions publiques, porte-à-porte, rendez-vous de quartier. Cela nous donne une vision très précise des attentes locales. Si nous sommes élus, un temps d’expression citoyenne sera instauré lors des conseils municipaux. Nous pourrions aussi mettre en place un outil numérique simple pour permettre aux habitants de signaler un problème, donner des idées ou faire des nouvelles propositions. Bien sûr, nous maintiendrons des rencontres régulières en présentiel pour celles et ceux qui ne sont pas connectés.
Que diriez-vous à ceux qui doutent de la politique locale ou ne votent plus ?
Je veux leur dire qu’il est essentiel de reprendre confiance. Nous serons présents, disponibles et à l’écoute de toutes et de tous. Le vote est un acte fort. Il donne un droit de regard sur les décisions, il permet d’éviter que d’autres décident à votre place, loin des réalités du terrain.
Pour conclure, comment résumeriez-vous votre vision pour l’avenir ?
Nous voulons redonner à Saint-Marcellin toute sa place dans le département : une ville rayonnante, culturelle, solidaire et écologique. Elle doit devenir un véritable moteur du Sud Grésivaudan. Avec notre intercommunalité, nous voulons un territoire plus accueillant, plus vivant, plus créatif, fier de ses atouts et de son identité.


