Municipales. En quoi un maire progressiste en ruralité peut changer nos vies ?

Par Bernard TOURNIER

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Élisabeth Pouech et Christophe Ghersinu, têtes de liste d'Unis pour Saint-Marcellin (union de la gauche et des écologistes), à l'initiative de ce débat public sur l'intérêt, pour une commune rurale, d'avoir un maire de gauche.
"En quoi un maire progressiste en ruralité peut changer concrètement nos vies ?" C’est sur ce thème que le collectif Unis pour Saint-Marcellin invite la population à venir débattre, ce jeudi 18 décembre, à 19h, à la salle polyvalente. La question sera posée à plusieurs élus isérois : Patrice Ferrouillat, maire de Cognin de 2014 à 2025, Florent Cholat, maire de Champagnier, Roger Cohard, maire du Cheylas, Alex Brichet-Billet, maire de Notre-Dame-de-l’Osier, ainsi que Pierre-Didier Tchétché-Apea, conseiller départemental Génération.s. Pour Christophe Ghersinu, qui conduira la liste de gauche à Saint-Marcellin, ce sera l’occasion d’échanger avec des maires qui administrent ou ont administré une ville avec les valeurs progressistes, humaines, sociales et écologiques constituant le fil rouge du programme en construction.

Le Tra­vailleur alpin — Qu’est-ce qui vous a déci­dé à vous lan­cer dans cette aven­ture et à accep­ter la res­pon­sa­bi­li­té de conduire la liste ?

Chris­tophe Gher­si­nu — Le col­lec­tif est né en réac­tion aux déci­sions de l’équipe muni­ci­pale actuelle. Depuis plu­sieurs mois, voire plu­sieurs années, de nom­breux habi­tants de gauche et éco­lo­gistes ne se sentent plus écou­tés ni enten­dus par la muni­ci­pa­li­té LR. Cela nous a ras­sem­blés autour de valeurs com­munes : l’écologie, la jus­tice sociale et le res­pect du dia­logue citoyen.

Mais ma déci­sion remonte à 2020, lors des der­nières muni­ci­pales, quand un col­lec­tif m’a déjà accor­dé sa confiance. Après un man­dat pas­sé dans l’opposition, il m’a sem­blé natu­rel de me repré­sen­ter, fort de l’expérience acquise et du tra­vail mené durant cette période.

Com­ment votre démarche col­lec­tive et par­ti­ci­pa­tive se concré­tise ?

Nous tra­vaillons depuis le début dans un esprit de par­tage et de trans­pa­rence. Notre pro­gramme est construit avec les habi­tants. Nous avons lan­cé un ques­tion­naire citoyen pour recueillir les attentes de toutes et tous, et nous pour­sui­vons ce tra­vail par des ren­contres régu­lières et des ate­liers ouverts.

Quelles seraient les trois prio­ri­tés pour les années à venir ?

La pre­mière urgence qui res­sort du ques­tion­naire concerne la san­té. Plus de 18 % des habi­tants n’ont pas de méde­cin trai­tant. Nous pro­po­sons donc la créa­tion d’un centre com­mu­nal de san­té pour tous sans dépas­se­ment d’honoraire, avec le tiers payant géné­ra­li­sé. Nous vou­lons éga­le­ment redon­ner une place cen­trale aux asso­cia­tions, notam­ment en réins­tau­rant l’accès gra­tuit aux salles muni­ci­pales. Enfin, nous sou­hai­tons mutua­li­ser davan­tage les res­sources de la com­mune, ren­for­cer les mobi­li­tés douces et rendre les bâti­ments publics plus sobres en éner­gie. L’écologie est un fil conduc­teur incon­tour­nable.

Quelle place occupe la tran­si­tion éco­lo­gique dans votre pro­jet ?

Pour nous, l’écologie n’est pas un cha­pitre à part : elle doit irri­guer toutes les déci­sions muni­ci­pales. Les nou­veaux pro­jets, la réno­va­tion, la ges­tion quo­ti­dienne… Tout doit être pen­sé avec un objec­tif clair : réduire l’empreinte envi­ron­ne­men­tale de la com­mune.

La par­ti­ci­pa­tion citoyenne et la démo­cra­tie locale sont au cœur de votre pro­jet. Com­ment comp­tez-vous les incar­ner ?

Nous vou­lons que les habi­tants soient plei­ne­ment asso­ciés aux dos­siers struc­tu­rants, par l’organisation de réfé­ren­dums muni­ci­paux sur les grands pro­jets, la mise en place d’un sys­tème de péti­tions numé­riques ou en déve­lop­pant des dis­po­si­tifs d’expression, avec un objec­tif clair : leur don­ner la parole entre chaque élec­tion, pas seule­ment tous les six ans.

Nous consul­tons les asso­cia­tions et ren­con­trons la popu­la­tion par­tout : réunions publiques, porte-à-porte, ren­dez-vous de quar­tier. Cela nous donne une vision très pré­cise des attentes locales. Si nous sommes élus, un temps d’expression citoyenne sera ins­tau­ré lors des conseils muni­ci­paux. Nous pour­rions aus­si mettre en place un outil numé­rique simple pour per­mettre aux habi­tants de signa­ler un pro­blème, don­ner des idées ou faire des nou­velles pro­po­si­tions. Bien sûr, nous main­tien­drons des ren­contres régu­lières en pré­sen­tiel pour celles et ceux qui ne sont pas connec­tés.

Que diriez-vous à ceux qui doutent de la poli­tique locale ou ne votent plus ?

Je veux leur dire qu’il est essen­tiel de reprendre confiance. Nous serons pré­sents, dis­po­nibles et à l’écoute de toutes et de tous. Le vote est un acte fort. Il donne un droit de regard sur les déci­sions, il per­met d’éviter que d’autres décident à votre place, loin des réa­li­tés du ter­rain.

Pour conclure, com­ment résu­me­riez-vous votre vision pour l’avenir ?

Nous vou­lons redon­ner à Saint-Mar­cel­lin toute sa place dans le dépar­te­ment : une ville rayon­nante, cultu­relle, soli­daire et éco­lo­gique. Elle doit deve­nir un véri­table moteur du Sud Gré­si­vau­dan. Avec notre inter­com­mu­na­li­té, nous vou­lons un ter­ri­toire plus accueillant, plus vivant, plus créa­tif, fier de ses atouts et de son iden­ti­té.

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