Teisseire. Un ancien salarié offre un buffet solidaire sur le piquet de grève

Par Pierre-Jean Crespeau

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Pascal Kroepfle (à droite) a proposé un grand buffet, avec une profusion de plats et aliments, aux salariés grévistes, jeudi midi, devant le site de Crolles.
Ancien salarié de Teisseire, à la retraite depuis cinq ans, Pascal Kroepfle a eu l'idée d'organiser un buffet solidaire sur le piquet de grève, ce jeudi 6 novembre, à Crolles, pour soutenir ses ex-collègues mobilisés contre la fermeture de leur usine en avril 2026. Boulangers, pâtissiers, pizzeria, épicerie, fromagerie, restaurant japonais, boucher, kebab... Vingt-cinq commerçants de la commune ont répondu à son appel, par solidarité avec les 205 salariés menacés de licenciement.

Le Tra­vailleur alpin — Com­ment avez-vous réagi à l’an­nonce de la fer­me­ture ?

Pas­cal Kroepfle — Ça fait tou­jours un choc ! Quand on a fait qua­rante ans dans la même boîte, comme moi chez Teis­seire, on connaît tout le monde. Mes col­lègues sont deve­nus des copains, on a nos enfants qui ont gran­di ensemble pour cer­tains…

Com­ment avez-vous eu l’i­dée de cette ini­tia­tive ?

Comme ça, natu­rel­le­ment ! J’ai vu que les sala­riés avaient lan­cé une cagnotte sur inter­net mais j’ai pré­fé­ré faire autre chose. Orga­ni­ser ça et aller voir les com­mer­çants de Crolles pour les sol­li­ci­ter, je me suis dit que ce serait plus sym­pa. En plus, c’é­tait le meilleur moyen de voir si ces com­mer­çants étaient soli­daires ou pas. Et au final, la plu­part l’ont été… sauf cer­taines grandes sur­faces.

On a cru com­prendre que vous aviez une cer­taine expé­rience de ces grands repas col­lec­tifs ?

Oui, quand je tra­vaillais à Teis­seire, j’avais l’habitude d’organiser dans mon ser­vice des repas tous ensemble. Du coup, ça ne me dérange pas de l’avoir fait, sur­tout pour Teis­seire !

Quatre semaines de grève

Cela fait désor­mais quatre semaines que les sala­riés de Teis­seire sont en grève, sur le site de Crolles. Un mou­ve­ment débu­té le 9 octobre et qui s’est encore dur­ci depuis l’an­nonce par la direc­tion, le 16 octobre, de la fer­me­ture de l’u­sine pré­vue au prin­temps 2026. Le tout, avec 205 emplois sup­pri­més à la clé.

Le groupe Carls­berg et l’an­cien pro­prié­taire Brit­vic sont jugés res­pon­sables de la situa­tion actuelle par les sala­riés.

Côté syn­di­cal, les négo­cia­tions qui se sont ouvertes, fin octobre, en CSE, sur le plan de sau­ve­garde de l’emploi (PSE), sont aujourd’­hui dans l’im­passe. Mar­di 4 novembre, le deuxième round a ain­si tour­né court, la CGT cla­quant la porte à la suite d’é­changes hou­leux avec la direc­tion. La pro­chaine réunion liée au PSE est pro­gram­mée le 13 novembre.

Les gré­vistes ont accro­ché devant l’u­sine des affiches por­tant les noms et visages des 205 vic­times de la fer­me­ture.
Plus de 5200 euros récol­tés via la cagnotte

Ce ven­dre­di 7 novembre, vers 18 heures, le mon­tant des dons col­lec­tés sur la cagnotte mise en ligne sur Leet­chi, en sou­tien aux sala­riés de Teis­seire en grève, attei­gnait 5206 euros. Il est tou­jours pos­sible de par­ti­ci­per, tout don étant le bien­ve­nu, sou­ligne le col­lec­tif des sala­riés à l’i­ni­tia­tive de la cagnotte.

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