Congrès des maires de l’Isère. La CGT veut des moyens pour les communes et les services publics
Par Didier Gosselin
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À l’initiative de l’union locale CGT de la Tour-du-Pin, et avec l’appui des UL de Bourgoin-Jallieu et d’Annecy, des militant·es se sont donné rendez-vous pour une distribution massive de tracts, ce samedi 11 octobre au matin, à Aoste, en direction des élu·es venu·es assister au congrès des maires de l’Isère.
Pour le syndicat CGT il s’agissait notamment de rappeler la réalité que subissent les populations dans les communes rurales et périurbaines avec « la fermeture, l’éloignement ou les suppressions du service des bureaux de poste, gare, trésorerie, hôpitaux de proximité ». Et le tract de rappeler, commune par commune, la mise à mal des services publics de base, avec la désertification médicale mais aussi l’éloignement des gares routières, le manque de transports de proximité, le manque de pistes cyclables, les fermetures ponctuelles des urgences à Pont-de-Beauvoisin et Bourgoin-Jallieu, ou la fermeture des derniers bureaux de poste à Saint-Genix ou Les Avenières-Veyrins-Thuellin.

Environ 5 milliards en moins pour les collectivités territoriales
Autant de choix politiques effectués au détriment de l’égalité républicaine et à mettre en regard de la hausse des coûts pour les collectivités locales étranglées par les baisses de dotations et la logique d’austérité. Le projet de loi de finances 2026, avec les 40 milliards d’économies dans les dépenses publiques, « prévoit, selon la CGT, que l’État et ses opérateurs se retrouvent privés de 21,5 milliards, soit plus de la moitié des réductions de dépenses prévues ». Les collectivités territoriales notamment perdraient 5 milliards d’euros et la Sécurité sociale 14,8 milliards…

Le coût du capital plombe les finances publiques
La CGT revendique un réel investissement dans le service public de proximité et un financement juste des collectivités en compensant par exemple intégralement les transferts de compétences et en renforçant la péréquation. Pour le syndicat, aucun territoire ne doit se retrouver délaissé et ce « maillage territorial de services publics et d’infrastructures pour préparer l’avenir » s’inscrit dans un projet visant à « mettre le budget au service d’un plan stratégique de réindustrialisation du pays ».
Cette perspective ne deviendra opérationnelle qu’avec l’intervention des salarié·es et citoyen·nes pour mettre en place une réforme fiscale juste et mobiliser les moyens financiers énormes à disposition. Moyens actuellement gâchés par le capital et son coût exorbitant : aides publiques sans conditionnalité (211 milliards), exonérations de cotisations (100 milliards), intérêts aux crédits bancaires (204 milliards), optimisation ou fraude fiscale (90 milliards annuels), et bien sûr dividendes versés aux actionnaires (264 milliards en 2023 dont 100 pour les seules entreprises du CAC 40)…

Les associations en danger
Étaient également présents des représentants du collectif Alerte associations 38 dans le cadre d’une journée nationale d’action. En Isère, 260 000 bénévoles et 30 000 salarié·es animent 28 000 associations. Lesquelles contribuent pour 3,3% de la richesse produite dans le département, soit 1,5 milliards d’euros et pour 9% de l’emploi salarié. Les associations agissent dans les communes « au service de l’intérêt général, du bien commun, du respect mutuel, de l’éducation, de l’innovation et de la cohésion sociale » souligne le Collectif 38.
La dégradation de la situation des associations est due « à la baisse sans équivalent des financements publics de l’Etat et des collectivités :
- En 15 ans la part des subventions a baissé de 41% dans les budgets des associations.
- En 10 ans les subventions de l’Etat ont diminué de 45% et celles des collectivités de 25%.
- En 2025 15% des missions de service civique ont été supprimées.
- Le Pass Culture est réduit en 2025 et très menacé pour sa part collective en 2026.
- Le Pass Sport (50 euros) n’est plus accessible pour les enfants de 6 à 13 ans ».
Le collectif Alerte associations 38 tire la sonnette d’alarme et souligne que « 50% des associations ont des difficultés de trésorerie », qu’un tiers d’entre elles ont été contraintes d’augmenter les tarifs d’accès aux activités et qu’un plan social silencieux de près de 250 suppressions d’emploi en Isère est en cours depuis le début de l’année 2025.
